Jeudi 1er décembre 2022, c’était l’épilogue dans l’affaire Mohamed Touré, du nom de ce maître coranique placé sous mandat de dépôt depuis le jeudi 24 novembre dernier, pour avoir enchaîné et violenté son disciple de cinq ans. Un procès qui a tenu en haleine les populations du Baol, qui se sont déplacées en masse vers le palais de justice sous haute surveillance policière pour l’occasion, nous apprend "L'As".
Et si les autorités judiciaires, par le biais du commandant de police Ousmane Diop, ont choisi de prendre les devants avec un impressionnant dispositif sécuritaire, c’était pour éviter le scénario de Louga où, l’année dernière, le palais de Justice avait été saccagé lors du procès du maître coranique Serigne Khadim Guèye, qui était poursuivi pour les mêmes faits et qui avait écopé de deux ans avec sursis. Et c’est dans cette atmosphère tendue que Mohamed Touré a fait
face aux robes noires pour répondre des chefs de violences et voies de fait sur un enfant de moins de quinze ans, commises par personne ayant autorité sur la victime.
Dans cette affaire, tout est parti d’une dénonciation faite par une mère au foyer qui avait recueilli chez elle pour la troisième fois le jeune « talibé » A. Fall. Sauf que cette fois-ci, l’enfant de cinq ans était arrivé enchaîné chez la dame. Automatiquement, cette dernière l’a conduit avec ses chaînes au commissariat central de Diourbel. Après avoir localité son «daara» (école coranique), les policiers descendent sur place et procèdent à l’interpellation de Mohamed Touré. Interrogé sur ses motivations l’ayant poussé à enchaîner le jeune garçon, le maître coranique a expliqué son geste pour l’empêcher de fuguer.
Devant la barre, avant hier jeudi 1er décembre 2022, Mohamed Touré a défendu à nouveau ces mêmes arguments. Toutefois, il a déclaré qu’il n’a jamais eu de mauvaises intentions. En revanche, il a indiqué que c’était pour lui le seul moyen d’éviter que A. Fall ne fugue pour la énième fois. Précisant qu’il ignorait que son acte était répréhensible aux yeux de la loi, l’accusé a tout de même admis avoir infligé à plusieurs reprises de sévères corrections à sa victime pour l’éduquer.
Par la suite, il a exprimé des regrets et présenté ses plates excuses à la Cour. Une version des faits qui n’a pas dérangé outre mesure Mouhamadou Rassoul Fall, le père de l’enfant. Bien au contraire, ce dernier a réitéré toute sa confiance au maître coranique Mohamed Touré. « Mon plus grand regret a été de ne pas avoir la chance de faire l’école coranique. Et c’est pour que mon unique enfant n’ait pas les mêmes regrets que je l’ai confié à cet âge à Mohamed Touré, pour qu’il l’éduque selon la religion islamique, et qu’il lui inculque les valeurs de notre religion. Et je souhaite, après ce procès, confier à nouveau à Mohamed Touré, mon enfant », a indiqué le père de l’enfant.
Pour sa part, Mamadou Seydou Diao, le procureur, a exposé le rapport du médecin ayant consulté l'enfant et dressé un procès-verbal attestant de blessures récentes et anciennes, notamment aux parties génitales. « Il y a cette justice intelligente qui profite à la société. Et dans le cas d'espèce, on peut comprendre le déroulé de ce procès », a indiqué le maître des poursuites, non sans invoquer l'article 298 du code pénal qui réprime les violences dans ce cas de figure. « S’il y a eu procès, c'est parce qu'on a franchi le Rubicon. Il faut déclarer le prévenu coupable des charges pour lesquelles il est poursuivi aujourd'hui. Toutefois, il faut comprendre le mobile pédagogique. Il faut le condamner à une peine d'avertissement de deux ans assortis de sursis », requiert-il.
Mais avant le réquisitoire du parquet, le président du tribunal, le juge Maguette Diop a placé le procès dans son contexte, comme pour inviter à la retenue et à la sérénité. « Tous, nous appartenons à la société. Tout un chacun doit participer à l'effort de construction de notre société. Le tribunal ou la justice de manière plus générale, n'a pas une volonté de combattre les daara ou la religion. Nous sommes tous animés par cette volonté de faire de notre mieux chaque jour. Mais aussi, chacun d’entre nous à cette obligation de se conformer aux lois en vigueur.
Loin de nous toute idée de fragiliser les daara ou une quelconque religion. Parce que nous sommes tous musulmans. Et même en dehors de cette considération, nous avons le même respect pour toutes les autres croyances et religions. Le plus important, c’est de faire la part des choses et de savoir se conformer à la loi », a-t-il déclaré à l'accusé Mohamed Touré, dont l’attitude respectueuse à la barre a été magnifiée par le tribunal.
Un discours d’apaisement du président Maguette Diop salué par le conseil de la défense, l’avocat de la défense Me Serigne Diongue, qui s’est réjoui « du degré de compréhension et la sérénité du tribunal. Nous saluons la manière avec laquelle l'audience a été menée de main de maître par le président du tribunal. Nous sommes certains que la meilleure décision sera prise ici ».
Rendant son verdict, le tribunal a suivi le procureur en condamnant Mohamed Touré à une peine d’avertissement de deux ans avec sursis. Une sentence pareille à celle rendue il y a deux ans par le tribunal de Louga contre le maître coranique Serigne Khadim Guèye, qui était poursuivi pour les mêmes faits.
Et si les autorités judiciaires, par le biais du commandant de police Ousmane Diop, ont choisi de prendre les devants avec un impressionnant dispositif sécuritaire, c’était pour éviter le scénario de Louga où, l’année dernière, le palais de Justice avait été saccagé lors du procès du maître coranique Serigne Khadim Guèye, qui était poursuivi pour les mêmes faits et qui avait écopé de deux ans avec sursis. Et c’est dans cette atmosphère tendue que Mohamed Touré a fait
face aux robes noires pour répondre des chefs de violences et voies de fait sur un enfant de moins de quinze ans, commises par personne ayant autorité sur la victime.
Dans cette affaire, tout est parti d’une dénonciation faite par une mère au foyer qui avait recueilli chez elle pour la troisième fois le jeune « talibé » A. Fall. Sauf que cette fois-ci, l’enfant de cinq ans était arrivé enchaîné chez la dame. Automatiquement, cette dernière l’a conduit avec ses chaînes au commissariat central de Diourbel. Après avoir localité son «daara» (école coranique), les policiers descendent sur place et procèdent à l’interpellation de Mohamed Touré. Interrogé sur ses motivations l’ayant poussé à enchaîner le jeune garçon, le maître coranique a expliqué son geste pour l’empêcher de fuguer.
Devant la barre, avant hier jeudi 1er décembre 2022, Mohamed Touré a défendu à nouveau ces mêmes arguments. Toutefois, il a déclaré qu’il n’a jamais eu de mauvaises intentions. En revanche, il a indiqué que c’était pour lui le seul moyen d’éviter que A. Fall ne fugue pour la énième fois. Précisant qu’il ignorait que son acte était répréhensible aux yeux de la loi, l’accusé a tout de même admis avoir infligé à plusieurs reprises de sévères corrections à sa victime pour l’éduquer.
Par la suite, il a exprimé des regrets et présenté ses plates excuses à la Cour. Une version des faits qui n’a pas dérangé outre mesure Mouhamadou Rassoul Fall, le père de l’enfant. Bien au contraire, ce dernier a réitéré toute sa confiance au maître coranique Mohamed Touré. « Mon plus grand regret a été de ne pas avoir la chance de faire l’école coranique. Et c’est pour que mon unique enfant n’ait pas les mêmes regrets que je l’ai confié à cet âge à Mohamed Touré, pour qu’il l’éduque selon la religion islamique, et qu’il lui inculque les valeurs de notre religion. Et je souhaite, après ce procès, confier à nouveau à Mohamed Touré, mon enfant », a indiqué le père de l’enfant.
Pour sa part, Mamadou Seydou Diao, le procureur, a exposé le rapport du médecin ayant consulté l'enfant et dressé un procès-verbal attestant de blessures récentes et anciennes, notamment aux parties génitales. « Il y a cette justice intelligente qui profite à la société. Et dans le cas d'espèce, on peut comprendre le déroulé de ce procès », a indiqué le maître des poursuites, non sans invoquer l'article 298 du code pénal qui réprime les violences dans ce cas de figure. « S’il y a eu procès, c'est parce qu'on a franchi le Rubicon. Il faut déclarer le prévenu coupable des charges pour lesquelles il est poursuivi aujourd'hui. Toutefois, il faut comprendre le mobile pédagogique. Il faut le condamner à une peine d'avertissement de deux ans assortis de sursis », requiert-il.
Mais avant le réquisitoire du parquet, le président du tribunal, le juge Maguette Diop a placé le procès dans son contexte, comme pour inviter à la retenue et à la sérénité. « Tous, nous appartenons à la société. Tout un chacun doit participer à l'effort de construction de notre société. Le tribunal ou la justice de manière plus générale, n'a pas une volonté de combattre les daara ou la religion. Nous sommes tous animés par cette volonté de faire de notre mieux chaque jour. Mais aussi, chacun d’entre nous à cette obligation de se conformer aux lois en vigueur.
Loin de nous toute idée de fragiliser les daara ou une quelconque religion. Parce que nous sommes tous musulmans. Et même en dehors de cette considération, nous avons le même respect pour toutes les autres croyances et religions. Le plus important, c’est de faire la part des choses et de savoir se conformer à la loi », a-t-il déclaré à l'accusé Mohamed Touré, dont l’attitude respectueuse à la barre a été magnifiée par le tribunal.
Un discours d’apaisement du président Maguette Diop salué par le conseil de la défense, l’avocat de la défense Me Serigne Diongue, qui s’est réjoui « du degré de compréhension et la sérénité du tribunal. Nous saluons la manière avec laquelle l'audience a été menée de main de maître par le président du tribunal. Nous sommes certains que la meilleure décision sera prise ici ».
Rendant son verdict, le tribunal a suivi le procureur en condamnant Mohamed Touré à une peine d’avertissement de deux ans avec sursis. Une sentence pareille à celle rendue il y a deux ans par le tribunal de Louga contre le maître coranique Serigne Khadim Guèye, qui était poursuivi pour les mêmes faits.