«Les sachets en plastique, en grammages 0.8., 0.10 et 0.12 seront interdits sou peu. Ils seront remplacés par un nouveau sachet durable, qui coûtera entre 40 et 50 F Cfa», avait déclaré le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Haïdar El Ali, au début du mois de décembre 2012.
Une sortie accueillie avec joie et enthousiasme par les écologistes. Mais, plus de six mois après, on s’interroge sur les lenteurs. Pourquoi le Sénégal traine-t-il les pieds sur une question aussi importante, voire vitale, pour notre environnement ? Y-a-t-il des lobbies tapis dans l’ombre pour empêcher l’entrée en vigueur de la loi, devant interdire la fabrication et l’usage des sachets plastiques et l’appliquer effectivement, afin de lutter contre le péril plastique devenu un problème national ?
Du côté du département de l’environnement, on soutient qu’il n’en est rien. Mieux, confie Bacary Ndiaye, son chargé de communication, que nous avons joint au téléphone hier, mardi 18 juin 2013, «le ministre est très pressé pour que cette loi soit votée». Et de préciser : «Le projet de loi suit juste son cours. Il y a tout un arsenal juridique qu’il faut mettre en place en passant par certains cabinets ministériels".
Pourtant, lors du lancement le 31 mai dernier de la première édition des Journées éco-citoyennes de son département, Haïdar El Ali précisait que le ministère de l’Environnement, après quatre mois de concertation avec les industriels pour mettre en place un modèle durable, avait «introduit cette loi qui, aujourd’hui, a été circularisée au niveau des différents ministères qui ont fait leur observation, leur amendement. Elle est revenue au niveau du ministère de l’Environnement. Il va être déposé prochainement par le secrétaire général du gouvernement au niveau du Conseil des ministres pour que le président de la République puisse proposer ce projet de décret.
Ensuite, à l’Assemblée nationale, il va être, je suis sûr, adopté parce que les députés sont aussi très conscients de l’urgence d’agir pour notre environnement».
Pendant ce temps, c’est l’environnement qui continue de subir les contrecoups de ce fléau apparu dans les années 70 et fabriqué en matière polyéthylène.
Selon les environnementalistes, il entraîne «chaque année la mort de dizaines de milliers d’animaux tels que les dauphins qui les confondent avec les méduses», sans occulter les autres mammifères qui meurent dans nos villes et nos villages, les panses remplies de plastique.
Pis, ajoutent les «amis» d'Haïdar El Ali, «ce déchet à base de pétrole, non biodégradable, mettra 400 ans avant de se décomposer».
Et dire que le Sénégal vit une économie de prélèvement ? Aussi bien le forestier, l’agriculteur que l’éleveur vit de la ressource naturelle. Si nous ne préservons pas notre environnement, nous allons en subir les conséquences. Pour le moment, la seule réaction palpable, est le slogan : «Sénégal propre année 1». Une opération qui a du mal à porter ses fruits.
Lors du séminaire organisé par l’Agence de presse sénégalaise (APS), en partenariat avec la Fondation Konrad Adenauer (FKA), le responsable de l’équipe du développement urbain de Caritas Kaolack, Edouard François Ndong, a révélé qu'au moins 5 millions de sachets en plastique sont utilisés par jour au Sénégal, à travers des usages commerciaux et domestiques. Il a par conséquent attiré l’attention sur le phénomène du péril plastique.
Avec un impressionnant chiffre à l’appui, il confie que “128 milliards de sachets en plastique sont utilisés par an“. Pis, ajoute-t-il, “6% sur les 140 tonnes d’ordures par jour à Kaolack sont constitués de plastique“.
Les pays de la sous-région en avancent
Pendant que le projet de loi devant interdire la production, la commercialisation et l’usage de sachets plastiques emprunte les sinueux couloirs de ministères et autres juridictions étatiques (espérons que sa promulgation ne prendra pas autant de temps), les autres pays africains ont fini de prendre des mesures draconiennes pour éradiquer le mal. Ils contribuent à faire de l’Afrique, le continent le plus répressif envers ces sacs nocifs pour l’environnement.
La Tanzanie, l’Ouganda, l’Afrique du Sud, et le Kenya, pour des raisons à la fois écologiques et sanitaires, ont d’ores déjà banni les sachets de petite taille. Plus radicaux, le Rwanda et la Somalie quant à eux, les ont totalement interdits. L’Ethiopie et le Ghana, ont pour leur part introduit des règles minimum. Quant à l’Egypte, des initiatives de recyclage ont été prises.
Plus proche de chez nous, la Mauritanie a pris depuis le 1er janvier 2013 une résolution interdisant la production, la commercialisation et l’usage de sachets plastiques.
Idem pour le Mali. Même si la loi tarde à être promulguée à cause de la crise qui secoue le pays. Pendant ce temps, au Sénégal, on fait dans le slogan.
Une sortie accueillie avec joie et enthousiasme par les écologistes. Mais, plus de six mois après, on s’interroge sur les lenteurs. Pourquoi le Sénégal traine-t-il les pieds sur une question aussi importante, voire vitale, pour notre environnement ? Y-a-t-il des lobbies tapis dans l’ombre pour empêcher l’entrée en vigueur de la loi, devant interdire la fabrication et l’usage des sachets plastiques et l’appliquer effectivement, afin de lutter contre le péril plastique devenu un problème national ?
Du côté du département de l’environnement, on soutient qu’il n’en est rien. Mieux, confie Bacary Ndiaye, son chargé de communication, que nous avons joint au téléphone hier, mardi 18 juin 2013, «le ministre est très pressé pour que cette loi soit votée». Et de préciser : «Le projet de loi suit juste son cours. Il y a tout un arsenal juridique qu’il faut mettre en place en passant par certains cabinets ministériels".
Pourtant, lors du lancement le 31 mai dernier de la première édition des Journées éco-citoyennes de son département, Haïdar El Ali précisait que le ministère de l’Environnement, après quatre mois de concertation avec les industriels pour mettre en place un modèle durable, avait «introduit cette loi qui, aujourd’hui, a été circularisée au niveau des différents ministères qui ont fait leur observation, leur amendement. Elle est revenue au niveau du ministère de l’Environnement. Il va être déposé prochainement par le secrétaire général du gouvernement au niveau du Conseil des ministres pour que le président de la République puisse proposer ce projet de décret.
Ensuite, à l’Assemblée nationale, il va être, je suis sûr, adopté parce que les députés sont aussi très conscients de l’urgence d’agir pour notre environnement».
Pendant ce temps, c’est l’environnement qui continue de subir les contrecoups de ce fléau apparu dans les années 70 et fabriqué en matière polyéthylène.
Selon les environnementalistes, il entraîne «chaque année la mort de dizaines de milliers d’animaux tels que les dauphins qui les confondent avec les méduses», sans occulter les autres mammifères qui meurent dans nos villes et nos villages, les panses remplies de plastique.
Pis, ajoutent les «amis» d'Haïdar El Ali, «ce déchet à base de pétrole, non biodégradable, mettra 400 ans avant de se décomposer».
Et dire que le Sénégal vit une économie de prélèvement ? Aussi bien le forestier, l’agriculteur que l’éleveur vit de la ressource naturelle. Si nous ne préservons pas notre environnement, nous allons en subir les conséquences. Pour le moment, la seule réaction palpable, est le slogan : «Sénégal propre année 1». Une opération qui a du mal à porter ses fruits.
Lors du séminaire organisé par l’Agence de presse sénégalaise (APS), en partenariat avec la Fondation Konrad Adenauer (FKA), le responsable de l’équipe du développement urbain de Caritas Kaolack, Edouard François Ndong, a révélé qu'au moins 5 millions de sachets en plastique sont utilisés par jour au Sénégal, à travers des usages commerciaux et domestiques. Il a par conséquent attiré l’attention sur le phénomène du péril plastique.
Avec un impressionnant chiffre à l’appui, il confie que “128 milliards de sachets en plastique sont utilisés par an“. Pis, ajoute-t-il, “6% sur les 140 tonnes d’ordures par jour à Kaolack sont constitués de plastique“.
Les pays de la sous-région en avancent
Pendant que le projet de loi devant interdire la production, la commercialisation et l’usage de sachets plastiques emprunte les sinueux couloirs de ministères et autres juridictions étatiques (espérons que sa promulgation ne prendra pas autant de temps), les autres pays africains ont fini de prendre des mesures draconiennes pour éradiquer le mal. Ils contribuent à faire de l’Afrique, le continent le plus répressif envers ces sacs nocifs pour l’environnement.
La Tanzanie, l’Ouganda, l’Afrique du Sud, et le Kenya, pour des raisons à la fois écologiques et sanitaires, ont d’ores déjà banni les sachets de petite taille. Plus radicaux, le Rwanda et la Somalie quant à eux, les ont totalement interdits. L’Ethiopie et le Ghana, ont pour leur part introduit des règles minimum. Quant à l’Egypte, des initiatives de recyclage ont été prises.
Plus proche de chez nous, la Mauritanie a pris depuis le 1er janvier 2013 une résolution interdisant la production, la commercialisation et l’usage de sachets plastiques.
Idem pour le Mali. Même si la loi tarde à être promulguée à cause de la crise qui secoue le pays. Pendant ce temps, au Sénégal, on fait dans le slogan.