Elle a rejoint Michel Berger, son mari, et leur fille, Pauline, dans leur paradis blanc. C'est auprès d'eux que France Gall, décédée dimanche dernier à 70 ans , d'une récidive d'un cancer du sein, repose au cimetière parisien de Montmartre (Paris XVIIIe) dans le caveau familial. Une tombe protégée par un mausolée de verre et recouverte de roses, « elle qui aimait tant les fleurs pastel », murmure Pascale. Cette jolie rousse, qui fêtera ses 50 ans au printemps, a attendu de longues heures pour dire un dernier au revoir à son idole, un bouquet de roses pâles à la main.
Comme l'ont souhaité son fils, Raphaël Hamburger, et son compagnon, Bruck Dawit, France Gall a été enterrée hier dans la plus stricte intimité. Le cortège, formé du corbillard et de sept véhicules aux vitres fumées où avaient pris place la famille et les proches, est arrivé à 16 heures sous les applaudissements de la petite foule regroupée à l'extérieur du cimetière.
L'hommage des artistes et des politiques
Seules quelques personnalités proches de l'artiste étaient venues l'accompagner dans ce dernier voyage. Parmi eux, Cécile Cassel, ancienne compagne du fils de France Gall et chanteuse de HollySiz, mais aussi Jane Birkin et Matthieu Chedid, un des meilleurs amis de l'artiste. Les cinéastes Etienne Chatiliez et Hugo Gélin, le photographe Yann Arthus-Bertrand, le patron du Festival de Cannes, Pierre Lescure, ont tenu à soutenir la famille. Des politiques aussi : l'ex-maire de Paris Bertrand Delanoë et Jean-Louis Borloo, ministre de la Ville sous Chirac, accompagné de son épouse, la journaliste Béatrice Schönberg. Durant la cérémonie, Carole Bouquet et Jacques Attali ont pris la parole, et ses chansons ont été diffusées.
Le long de l'avenue Rachel, la petite voie qui permet d'accéder à ce joli cimetière niché au pied de la butte Montmartre, plusieurs centaines de fans attendaient dans le silence, l'arrivée du convoi. De tous âges, de tous horizons. Clémence et Shannone, à peine 40 ans à elles deux, ont été « biberonnées » à France Gall. Après être allées se recueillir jeudi au Mont-Valérien où le cercueil de la chanteuse était exposé, elles ont tenu à venir lui faire une ultime déclaration. « On adore ses chansons, bien sûr, mais la femme aussi. Elle est si généreuse, ses chansons parlent d'amour, du bonheur et ce malgré tous les drames qu'elle a vécus, elle est incroyable », raconte Clémence. Et Shannone d'ajouter : « C'est une battante, elle a toujours su rester debout, c'est un exemple pour nous. »
Maryline, Patrice et leurs trois enfants, Axel (18 ans), Meï-Lin (15 ans) et Noa-Lûu (12 ans), n'ont pas hésité à venir de Lillebonne (Seine-Maritime) pour ce dernier adieu à l'artiste. « On est tous fans dans la famille. J'ai grandi avec elle et, aujourd'hui, c'est un peu de mon adolescence qui s'en va », raconte Maryline, 44 ans. « Mais, poursuit-elle, si elle compte tant pour nous, c'est aussi pour son courage et sa volonté. Comme sa fille Pauline, Noa-Lûu est atteinte d'une maladie rare, c'est un combat qui nous rapproche, évidemment. » « C'est peut-être anecdotique, mais quand notre fille est hospitalisée à Necker, c'est au pavillon Jean-Hamburger, le père de Michel Berger », raconte encore sa maman. On demande à la fillette la chanson de France Gall qu'elle préfère, elle répond, le regard pétillant : « Résiste, évidemment ! »