Chasser le naturel, il revient toujours au galop. L’adage sied au vécu tumultueux du repris de justice, Banda Dabo, dont la vie, quasiment consacrée à la grande délinquance urbaine, a été jalonnée de plusieurs séjours carcéraux. Sa spécialité, le vol commis la nuit, en réunion, avec violence, usage d’armes et moyen de locomotion.
Une marque de fabrique qui facilite son adhésion dans le légendaire gang des plus célèbres délinquants du pays, la bande à Alex-Ino. En compagnie de ces délinquants redoutés qui ont dicté leur loi a la fin des années 90 et courant 2000, Banda Dabo qui passait pour l’un des plus redoutés maillons de la bande, a connu le même destin judiciaire que les autres membres.
Attirait devant une chambre criminelle, il a été condamne aux travaux forces à perpétuité. Revue, sa peine sera plafonnée à 20 ans de travaux forcés. En prison, il fait amende honorable et bénéficie d’une remise de peine. Et après 18 ans au trou, Banda Dabo sera élargi en 2015.
Lorsqu’il hume l’air pur de la liberté, ce natif de Boussinky (Casamance), élit domicile au quartier Touba Sam-Sam (Thiaroye). Ses multiples séjours en prison, dont 18 ans de travaux forcés, laissent des séquelles, dont sa démarche déformée, les doigts de ses mains et de ses orteils éprouvés. Usé par les rigueurs carcérales, Banda n’en a pas moins garde toute son audace et sa témérité. La grande délinquance, il l’a dans le sang et ne tarde pas à tourner à son sport favori : les cambriolages nuitamment perpétrés.
Pour ce faire, Banda Dabo constitue son propre gang dans son fief de la banlieue, avec un commando de 7 jeunes malfrats accomplis et déroule ses premiers projets délictuels. Il fait parler son expérience et pilote les cambriolages d’une structure financière a Nianing (Mbour) et des agences de la Bank of Arica(Boa) de Yeumbeul et Ouest-Foire. Boostés par leurs prouesses délictuelles, Banda et son gang planifient un casse contre une autre structure financière sise à Golf Sud.
Dans la nuit du 11 au 12 septembre dernier, Banda et son commando décide d’opérer. A bord de deux véhicules : des Peugeot « 309 »et « 205 », ils empruntent la corniche de Guediawaye. Là , apercevant le véhicule type « L 200 » qui appartient à la société Octa roulant devant eux, ils déroulent leur premier acte consistant à le dérober. Ainsi pris dans l’étau, le conducteur de la L200 est contraint de s’immobiliser. Armés de machettes et de fusils, Banda Dabo et Cie s’acharnent sauvagement sur lui, jusqu’à ce qu’il perde connaissance.
Pendant ce temps, Bada et ses commandos débarquent à Golf Sud. Leur cible, une structure financière (multiservices), située en bas d’un immeuble sur place, ils signalent leur présence au concierge, Aliou Diongue qui, croyant avoir affaire à des locataires, ouvre la porte. Il est de suite maîtrisé par un des assaillants qui le tient en respect sous la menace d’un fusil. Le reste du commando se met alors à défoncer les portes en métallique du Point d’argent situé derrière le local. Dans la foulée, Aliou Diongue est conduit dans un coin hors de l’immeuble ou il a été retenu en compagnie du vigile du parking contigu à l’immeuble.
Mais des noctambules qui ont aperçu la scène ont avisés les limiers du commissariat de Golf Sud, à un jet de pierres. Un dispositif de sécurité est mis en branle et déporté sur place. Seulement à peine ont-ils montré le bout du nez, que les policiers sont accueillis par des tirs nourris des malfrats postés aux alentours. Réagissant promptement, les limiers se mettent à couvert et organisent la riposte. Face à la puissance de feu des limiers, les malfaiteurs qui opéraient encagoulés, se résolvent à battre en retraite. Leur véhicule démarre en trombe et abandonne sur place, Banda Dabo, trahi par sa forte corpulence. Armé d’une machette, il oppose une farouche résistance aux limiers qui s’y mettront à plusieurs pour le neutraliser. Sur place, plusieurs douilles de calibre 12mm, une cartouche et deux cadenas défoncés témoignent de la violence des affrontements.
Au terme de sa détention légale, il a été déféré au parquet, d’où il a été placé sous mandat de dépôt, pour association de malfaiteurs, tentative de vol à main armée commis la nuit, en réunion, avec usage de moyens roulants et tentative de meurtre.
L’Observateur