Dans la bande de Gaza, un raid israélien a touché, jeudi 24 juillet, une école de l’ONU. Quinze Palestiniens ont été tués dans cette attaque. Parmi les victimes, des enfants et des employés des Nations unies. Le secrétaire général de l’ONU a « condamné fermement » cette attaque. Reportage dans un des hôpitaux de la ville.
Avec notre envoyé spécial à Gaza, Nicolas Ropert
Au troisième étage de l’hôpital Al-Shifa de la ville de Gaza, deux blessés sont soignés. Une petite fille est étendue sur un lit, la jambe bandée. Seraj, 12 ans, a reçu un éclat. Elle s’en tire avec une fracture du tibia. Sa tante lui tient la main. Elle n’était pas dans l’école de Beit Hanoun mais dès qu’elle a entendu parler du bombardement, elle s’est précipitée sur place. Son frère et sa famille s’étaient installés là-bas. Elle les croyait morts, ils sont tous plus ou moins sérieusement blessés.
Sur le lit à côté, une jeune femme a, elle aussi, été touchée dans l’attaque. Elle décrit une scène d’horreur. Inquiets pour leur sécurité, les résidents étaient en train de quitter l’endroit pour gagner un autre refuge. C’est à ce moment-là qu’ils ont été visés. Il y a avait des blessés partout et beaucoup de morts, raconte la jeune femme.
Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU, a dénoncé fermement cette attaque contre des civils et des employées de l’agence de l’ONU pour l’aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA).
L’armée israélienne a annoncé l’ouverture d’une enquête. Depuis de début de l’offensive israélienne, plus de 140 000 ont quitté leur maison. Le porte-parole de l’Agence de l’ONU pour l’aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA) à Gaza a assuré qu’il n’était pas question pour le moment d’empêcher la population de se réfugier dans les écoles.
En dix-sept jours de conflit, au moins 790 Palestiniens ont été tués, en majorité des civils. Washington s’est dit « attristé » du bombardement sur l’école et appelle à protéger les civils. Le chef de la diplomatie américaine John Kerry a contacté ses homologues du Qatar et de Turquie pour que ces pays, proches du Hamas, fassent pression sur leur allié palestinien pour parvenir à un cessez-le-feu. Mais avant d’accepter une trêve, le Hamas exige qu’Israël s’engage à lever le blocus imposé depuis huit ans à Gaza.
De son côté, Israël a affirmé vouloir poursuivre son offensive sur l’enclave pour détruire les tunnels qui relient Gaza à son territoire. Israël qui a désormais un nouveau président. Reuven Rivlin a prêté serment jeudi soir devant le Parlement à Jérusalem. Il succède à Shimon Peres. Reuven Rivlin fait partie de l’aile la plus à droite du Likoud et n’a jamais caché son hostilité à la création d’un Etat palestinien.