L'ancien président gambien Yahya Jammeh a causé un tel préjudice aux finances de son pays que le gouvernement va lancer une procédure pour qu'il soit jugé pour vol et corruption, a annoncé vendredi le ministre de la Justice de ce pays pauvre d'Afrique de l'Ouest.
Le gouvernement "accepte les recommandations" formulées dans un rapport accusant Yahya Jammeh d'avoir détourné plus de 300 millions de dollars, rédigé par une commission présidée par un juriste de renom, Surahata Semega Janneh, a indiqué à l'AFP le ministre de la Justice, Abubacarr Tambadou.
"Le préjudice causé par l'ancien président Jammeh aux institutions gouvernementales, aux ressources publiques et aux entreprises d'Etat, est tellement important que le gouvernement se doit d'introduire une motion devant l'Assemblée nationale afin que des charges soient portées contre lui pour vol, crimes économiques et corruption", a ajouté le ministre.
Ce document de 1.600 pages, remis le 29 mars au successeur de M. Jammeh, Adama Barrow, a été officiellement rendu public vendredi. Une enquête publiée le 27 mars par le consortium de journalistes OCCRP, estimait le montant des détournements à près d'un milliard de dollars en 22 ans de pouvoir sans partage de Yahya Jammeh sur cette ancienne colonie britannique enclavée dans le Sénégal, à l'exception d'une étroite façade atlantique.
Devant la presse, M. Tambadou a détaillé les principaux points du rapport de la commission Janneh, désignée en juillet 2017, six mois après le départ en exil en Guinée équatoriale de l'ancien président. Pendant ses deux décennies au pouvoir, M. Jammeh s'est notamment approprié 281 "résidences, propriétés terriennes, entreprises, îles, zones forestières et réserves naturelles", selon le rapport. "Les maigres ressources dont disposait le pays, ont été gérées selon les caprices de l'ancien président", souligne le rapport de la Commission, qui a identifié 17 personnes ayant été "associées" à ses opérations financières, dont des officiers de l'armée qui l'ont accompagné en exil.
Parvenu au pouvoir par un putsch sans effusion de sang en 1994, M. Jammeh s'était fait largement élire et réélire sans interruption jusqu'à sa défaite en décembre 2016, face à l'opposant Adama Barrow. Il a finalement quitté le pays en janvier 2017 à la suite d'une intervention militaire et diplomatique régionale.
Depuis janvier, des victimes et d'anciens tortionnaires, membres de la garde présidentielle notamment, décrivent devant une Commission vérité et réconciliation (TRRC) les crimes - assassinats, tortures, disparitions forcées - commis sous les ordres de Yahya Jammeh.
Le président Adama Barrow avait indiqué début 2018, qu'il attendrait la fin des travaux de la Commission, qui n'a pas le droit de prononcer de condamnations, pour se prononcer sur une éventuelle demande d'extradition de son prédécesseur.
(Belga)
Le gouvernement "accepte les recommandations" formulées dans un rapport accusant Yahya Jammeh d'avoir détourné plus de 300 millions de dollars, rédigé par une commission présidée par un juriste de renom, Surahata Semega Janneh, a indiqué à l'AFP le ministre de la Justice, Abubacarr Tambadou.
"Le préjudice causé par l'ancien président Jammeh aux institutions gouvernementales, aux ressources publiques et aux entreprises d'Etat, est tellement important que le gouvernement se doit d'introduire une motion devant l'Assemblée nationale afin que des charges soient portées contre lui pour vol, crimes économiques et corruption", a ajouté le ministre.
Ce document de 1.600 pages, remis le 29 mars au successeur de M. Jammeh, Adama Barrow, a été officiellement rendu public vendredi. Une enquête publiée le 27 mars par le consortium de journalistes OCCRP, estimait le montant des détournements à près d'un milliard de dollars en 22 ans de pouvoir sans partage de Yahya Jammeh sur cette ancienne colonie britannique enclavée dans le Sénégal, à l'exception d'une étroite façade atlantique.
Devant la presse, M. Tambadou a détaillé les principaux points du rapport de la commission Janneh, désignée en juillet 2017, six mois après le départ en exil en Guinée équatoriale de l'ancien président. Pendant ses deux décennies au pouvoir, M. Jammeh s'est notamment approprié 281 "résidences, propriétés terriennes, entreprises, îles, zones forestières et réserves naturelles", selon le rapport. "Les maigres ressources dont disposait le pays, ont été gérées selon les caprices de l'ancien président", souligne le rapport de la Commission, qui a identifié 17 personnes ayant été "associées" à ses opérations financières, dont des officiers de l'armée qui l'ont accompagné en exil.
Parvenu au pouvoir par un putsch sans effusion de sang en 1994, M. Jammeh s'était fait largement élire et réélire sans interruption jusqu'à sa défaite en décembre 2016, face à l'opposant Adama Barrow. Il a finalement quitté le pays en janvier 2017 à la suite d'une intervention militaire et diplomatique régionale.
Depuis janvier, des victimes et d'anciens tortionnaires, membres de la garde présidentielle notamment, décrivent devant une Commission vérité et réconciliation (TRRC) les crimes - assassinats, tortures, disparitions forcées - commis sous les ordres de Yahya Jammeh.
Le président Adama Barrow avait indiqué début 2018, qu'il attendrait la fin des travaux de la Commission, qui n'a pas le droit de prononcer de condamnations, pour se prononcer sur une éventuelle demande d'extradition de son prédécesseur.
(Belga)