Alors que le procès de Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf s’est achevé vendredi après deux semaines d’audience et que le corps de Fiona reste introuvable, le drame qui s’est joué la semaine dernière à Reims dans la Marne ne peut que rappeler l’enfer vécu par la fillette.
Samedi dernier, vers 15 heures, une mère de famille domiciliée dans le quartier Châtillons appelle tout d'abord les pompiers en indiquant que son fils âgé de 3 ans a perdu connaissance. A leur arrivée, les secours trouvent l’enfant dans un état très préoccupant. Il est notamment couvert d’hématomes sur toutes les parties du corps. Les pompiers conduisent ensuite la victime au CHU de Reims, au service des urgences pédiatriques. Le décès du petit garçon y sera constaté à son arrivée.
En milieu d’après-midi samedi, la mère du petit garçon, âgée de 19 ans, a été placée en garde à vue, rejointe quelques heures plus tard par son compagnon âgé de 24 ans, qui n’est pas le père biologique de l’enfant. Le parquet de Reims a dans la foulée ouvert une enquête en flagrance des chefs de "meurtre aggravé, violences habituelles sur mineur de 15 ans, non dénonciation de mauvais traitement, et non-assistance à personne en danger". Tous deux ont été placés en détention provisoire ce lundi soir, comme requis par le parquet en fin d'après-midi.
Malgré les bruits suspects, les voisins ont gardé le silence
Les investigations menées ce week-end par les policiers de la Sûreté départementale de la Marne, les témoignages des voisins puis les aveux des deux mis en cause ont en effet laissé entrevoir un aperçu de l’horreur qui se jouait presque quotidiennement derrière la porte de l'appartement.
"Un certain nombre de voisins ont fait état de cris ou de coups sourds entendus depuis plusieurs jours ou depuis plusieurs semaines, soit de la part de l’enfant, soit de la part du compagnon. Malheureusement, il n’y avait eu aucun signalement, fait savoir Matthieu Bourrette, procureur de la République de Reims, ce lundi à LCI. L’ITT, que l’on peut établir y compris pour les défunts, a été fixée à 90 jours. L’autopsie pratiquée dimanche a confirmé un décès consécutif à une rupture de la rate et du pancréas, rupture liée à des coups portés au niveau de l’abdomen".
Frappé parce qu’il ne "voulait pas faire son lit"
Pour les deux suspects, les dépistages stupéfiants alcoolémie et stupéfiants se sont révélés négatifs. Et pour tenter d'expliquer l'effroyable scénario de la semaine passée, la mère du petit garçon a donné plusieurs versions aux enquêteurs. "Dans un premier temps, elle a indiqué qu’elle n’avait pas frappé son fils. Elle a mis en cause son compagnon pour un seul épisode de violences le dimanche 20 novembre avec des coups portés à la tête et dans le dos au motif que le petit ne voulait pas faire son lit, détaille Matthieu Bourrette. Elle a par ailleurs affirmé que son fils était souffrant, qu’il avait une gastro-entérite et que c’est pour cette raison qu’elle ne l’avait pas envoyé à l’école dans la semaine du 21 novembre. A plusieurs reprises, elle a répété que le jour de son décès, il était tombé de sa hauteur depuis son lit, qu’il n’avait pas voulu manger et qu’il avait vomi".
Au cours de sa seconde audition, la jeune maman est revenue sur ses déclarations et a reconnu avoir menti. "Cette fois, elle a indiqué que son compagnon avait frappé son fils à de multiples reprises depuis plusieurs semaines à coups de poing, coup de claques et jets sur le lit. Elle lui aurait même dit qu’il allait ‘finir par le tuer’, poursuit le procureur de la République. Elle a précisé qu’elle n’avait pas dénoncé son compagnon de peur qu’on lui retire son enfant. Motif également invoqué pour justifier de l’absence du garçon à l’école, en plus des traces de coups qu’il présentait au visage et sur le corps". Dans la semaine du 20 au 26 novembre, selon la mère de famille, son conjoint aurait ainsi frappé l’enfant à quatre reprises, les 20, 22, 23 et 24 novembre, lui cassant le nez notamment. "La mère dit avoir constaté un affaiblissement de son fils mais n’avait pas pris de disposition particulière, en dehors du fait d’avoir utilisé une crème apaisante de type Arnica" souligne le procureur.
Le compagnon déjà condamné
La mère affirme n’avoir jamais été frappée par son compagnon, avec qui elle vivait depuis trois mois. Inconnue des services de justice, elle a eu son enfant alors qu’elle avait 16 ans et a été suivie en assistance éducative alors qu’elle était mineure. Une information judiciaire a été ouverte contre elle pour non-assistance à personne en péril et non dénonciation de mauvais traitement. Elle encourt 5 ans d’emprisonnement.
Son petit ami, lui, est connu de la justice. Il a été incarcéré pendant plus de deux ans entre 2013 et 2016 pour des faits de violences sur mineurs notamment. Il était sorti en janvier dernier. Il était par ailleurs connu pour menaces, outrages et dégradations. Une information judiciaire a été ouverte ce lundi contre lui pour "violences habituelles sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité" et " homicide volontaire sur mineur de 15 ans". Pour ces faits, il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Samedi dernier, vers 15 heures, une mère de famille domiciliée dans le quartier Châtillons appelle tout d'abord les pompiers en indiquant que son fils âgé de 3 ans a perdu connaissance. A leur arrivée, les secours trouvent l’enfant dans un état très préoccupant. Il est notamment couvert d’hématomes sur toutes les parties du corps. Les pompiers conduisent ensuite la victime au CHU de Reims, au service des urgences pédiatriques. Le décès du petit garçon y sera constaté à son arrivée.
En milieu d’après-midi samedi, la mère du petit garçon, âgée de 19 ans, a été placée en garde à vue, rejointe quelques heures plus tard par son compagnon âgé de 24 ans, qui n’est pas le père biologique de l’enfant. Le parquet de Reims a dans la foulée ouvert une enquête en flagrance des chefs de "meurtre aggravé, violences habituelles sur mineur de 15 ans, non dénonciation de mauvais traitement, et non-assistance à personne en danger". Tous deux ont été placés en détention provisoire ce lundi soir, comme requis par le parquet en fin d'après-midi.
Malgré les bruits suspects, les voisins ont gardé le silence
Les investigations menées ce week-end par les policiers de la Sûreté départementale de la Marne, les témoignages des voisins puis les aveux des deux mis en cause ont en effet laissé entrevoir un aperçu de l’horreur qui se jouait presque quotidiennement derrière la porte de l'appartement.
"Un certain nombre de voisins ont fait état de cris ou de coups sourds entendus depuis plusieurs jours ou depuis plusieurs semaines, soit de la part de l’enfant, soit de la part du compagnon. Malheureusement, il n’y avait eu aucun signalement, fait savoir Matthieu Bourrette, procureur de la République de Reims, ce lundi à LCI. L’ITT, que l’on peut établir y compris pour les défunts, a été fixée à 90 jours. L’autopsie pratiquée dimanche a confirmé un décès consécutif à une rupture de la rate et du pancréas, rupture liée à des coups portés au niveau de l’abdomen".
Frappé parce qu’il ne "voulait pas faire son lit"
Pour les deux suspects, les dépistages stupéfiants alcoolémie et stupéfiants se sont révélés négatifs. Et pour tenter d'expliquer l'effroyable scénario de la semaine passée, la mère du petit garçon a donné plusieurs versions aux enquêteurs. "Dans un premier temps, elle a indiqué qu’elle n’avait pas frappé son fils. Elle a mis en cause son compagnon pour un seul épisode de violences le dimanche 20 novembre avec des coups portés à la tête et dans le dos au motif que le petit ne voulait pas faire son lit, détaille Matthieu Bourrette. Elle a par ailleurs affirmé que son fils était souffrant, qu’il avait une gastro-entérite et que c’est pour cette raison qu’elle ne l’avait pas envoyé à l’école dans la semaine du 21 novembre. A plusieurs reprises, elle a répété que le jour de son décès, il était tombé de sa hauteur depuis son lit, qu’il n’avait pas voulu manger et qu’il avait vomi".
Au cours de sa seconde audition, la jeune maman est revenue sur ses déclarations et a reconnu avoir menti. "Cette fois, elle a indiqué que son compagnon avait frappé son fils à de multiples reprises depuis plusieurs semaines à coups de poing, coup de claques et jets sur le lit. Elle lui aurait même dit qu’il allait ‘finir par le tuer’, poursuit le procureur de la République. Elle a précisé qu’elle n’avait pas dénoncé son compagnon de peur qu’on lui retire son enfant. Motif également invoqué pour justifier de l’absence du garçon à l’école, en plus des traces de coups qu’il présentait au visage et sur le corps". Dans la semaine du 20 au 26 novembre, selon la mère de famille, son conjoint aurait ainsi frappé l’enfant à quatre reprises, les 20, 22, 23 et 24 novembre, lui cassant le nez notamment. "La mère dit avoir constaté un affaiblissement de son fils mais n’avait pas pris de disposition particulière, en dehors du fait d’avoir utilisé une crème apaisante de type Arnica" souligne le procureur.
Le compagnon déjà condamné
La mère affirme n’avoir jamais été frappée par son compagnon, avec qui elle vivait depuis trois mois. Inconnue des services de justice, elle a eu son enfant alors qu’elle avait 16 ans et a été suivie en assistance éducative alors qu’elle était mineure. Une information judiciaire a été ouverte contre elle pour non-assistance à personne en péril et non dénonciation de mauvais traitement. Elle encourt 5 ans d’emprisonnement.
Son petit ami, lui, est connu de la justice. Il a été incarcéré pendant plus de deux ans entre 2013 et 2016 pour des faits de violences sur mineurs notamment. Il était sorti en janvier dernier. Il était par ailleurs connu pour menaces, outrages et dégradations. Une information judiciaire a été ouverte ce lundi contre lui pour "violences habituelles sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité" et " homicide volontaire sur mineur de 15 ans". Pour ces faits, il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.