Une affaire bien particulière a atterri hier devant la barre du tribunal correctionnel de Diourbel. Poursuivi en justice pour escroquerie et charlatanisme, Moussa Mbacké est appelé à s’expliquer sur les accusations portées contre lui par Amadou Mar Niang, un émigré vivant en France depuis plusieurs années. En effet, le plaignant Amadou Mar Niang accuse le soi-disant «Mbacké-Mbacké» de l’avoir grugé à hauteur de 119 millions Fcfa. Les deux parties se sont connues en 2019 au moment où Serigne Moussa Mbacké séjournait en Côte d’Ivoire, et Amadou Mar Niang dans l’Hexagone. Ce dernier entre en contact avec le jeune «marabout» et lui demande de lui confectionner une bague porte-bonheur.
A la suite de quelques échanges téléphoniques, Serigne Moussa lui réclame 600 000 Fcfa afin d’acheter deux bagues. Jugeant les montants très coûteux, Amadou Mar Niang renonce à l’opération. Mais ayant tissé des relations amicales par la suite, l’émigré finit par accepter d’acheter une bague à 200 000 Fcfa. Amadou Mar Niang indique avoir perdu la raison dès que Serigne Moussa Mbacké lui a fait parvenir la bague qu’il a associée à des bains mystiques. Dès qu’il a fait les bains mystiques et porté la bague, il a commencé à lui envoyer de fortes sommes d’argent. Étant totalement sous l’emprise du marabout, il a effectué 369 envois via plusieurs moyens de transfert d’argent depuis la France pour un montant total de 119 millions Fcfa. Le plaignant raconte qu’il a même vendu son appartement en France et versé l’argent au «marabout». Lorsque son épouse a découvert qu’il avait touché à leur compte épargne et celui de leurs enfants, affirme-t-il, cette dernière l’a interpellé pour savoir la raison pour laquelle il faisait ces envois. Comme son mari était incapable de lui fournir des explications convaincantes, la dame s’en est ouverte à ses parents qui, à leur tour, sont allés voir un marabout. Et c’est ainsi qu’ils ont appris que l’émigré était sous l’emprise de Serigne Moussa.
Après quelques talismans et remèdes mystiques, Amadou Mar Niang a indiqué qu’il avait des pensées suicidaires, parce que honteux vis-à -vis de ses proches et acculé par les banques auprès desquelles il avait contracté des prêts à hauteur de plusieurs dizaines de millions. Ayant repris ses esprits, il a saisi la justice. Devant le juge instructeur, Serigne Moussa Mbacké avait admis avoir reçu la somme de 65 millions Fcfa de la part d'Amadou Mar Niang et qu'il était prêt à lui rembourser. C’est ainsi qu’il avait demandé à la partie civile de mettre un terme à la procédure.
D’ailleurs, il a effectué un premier acompte de dix millions Fcfa avant cette première audience. Commis pour défendre les intérêts de la partie civile, Me Moustapha Ndiaye a dénoncé «la mauvaise foi» du mis en cause. «Le prévenu ne peut pas expliquer comment il a fait pour recevoir jusqu'à plusieurs dizaines de milliers et pour quel genre de prestations. Il s'est présenté comme étant le fils de Serigne Bassirou Mbacké. Pour gagner la confiance de mon client, il a utilisé un certain Serigne Abdourahmane Mbacké qui l'a fait passer pour un érudit aux yeux de mon client. Lorsqu'on reçoit jusqu'à 119 millions Fcfa, on doit pouvoir expliquer la motivation et le pourquoi de cette remise. Parce qu'il y a eu usage d'un arsenal mystique, le délit de charlatanisme est assis. Le délit d'escroquerie est également établi parce que clairement démontré par les éléments discutés devant cette barre. Lorsqu'on use de mensonge en vue de provoquer une remise d'argent, lorsqu'on utilise un tiers pour se faire une réputation, on peut clairement parler d'escroquerie. En raison des éléments du dossier discutés devant cette barre, il est clair que toutes les deux infractions sont caractérisées», a déclaré l’avocat qui a sollicité la somme de 109 millions à titre de remboursement, déduction faite des dix millions avancés par le conseil du prévenu, et 41 millions Fcfa en guise de dommages et intérêts.
Évoquant les dispositions des articles 234 et 379 relatives aux délits d’escroquerie et de charlatanisme, le procureur a requis trois ans de prison ferme et la somme de 500 000 Fcfa d’amende contre Serigne Moussa Mbacké. « À côté des vrais marabouts bien connus de chez nous, on en retrouve de faux qui usent de tous moyens pour satisfaire leurs profits. C’est ici le cas pour Serigne Moussa Mbacké. Il est constant que le prévenu a remis des bagues et un arsenal mystique à la partie civile. Et Serigne Moussa Mbacké lui-même l'a reconnu devant cette barre. Le caractère énorme de ces remises à coups de dizaines de millions renseigne sur l'incapacité de la partie civile au moment de faire des transactions aussi importantes. Les charges sont suffisamment établies pour permettre au tribunal d'entrer en voie de condamnation contre l'accusé», a martelé le représentant du ministère public. L’affaire a été mise en délibéré au 07 juin prochain, date à laquelle le verdict sera prononcé
A la suite de quelques échanges téléphoniques, Serigne Moussa lui réclame 600 000 Fcfa afin d’acheter deux bagues. Jugeant les montants très coûteux, Amadou Mar Niang renonce à l’opération. Mais ayant tissé des relations amicales par la suite, l’émigré finit par accepter d’acheter une bague à 200 000 Fcfa. Amadou Mar Niang indique avoir perdu la raison dès que Serigne Moussa Mbacké lui a fait parvenir la bague qu’il a associée à des bains mystiques. Dès qu’il a fait les bains mystiques et porté la bague, il a commencé à lui envoyer de fortes sommes d’argent. Étant totalement sous l’emprise du marabout, il a effectué 369 envois via plusieurs moyens de transfert d’argent depuis la France pour un montant total de 119 millions Fcfa. Le plaignant raconte qu’il a même vendu son appartement en France et versé l’argent au «marabout». Lorsque son épouse a découvert qu’il avait touché à leur compte épargne et celui de leurs enfants, affirme-t-il, cette dernière l’a interpellé pour savoir la raison pour laquelle il faisait ces envois. Comme son mari était incapable de lui fournir des explications convaincantes, la dame s’en est ouverte à ses parents qui, à leur tour, sont allés voir un marabout. Et c’est ainsi qu’ils ont appris que l’émigré était sous l’emprise de Serigne Moussa.
Après quelques talismans et remèdes mystiques, Amadou Mar Niang a indiqué qu’il avait des pensées suicidaires, parce que honteux vis-à -vis de ses proches et acculé par les banques auprès desquelles il avait contracté des prêts à hauteur de plusieurs dizaines de millions. Ayant repris ses esprits, il a saisi la justice. Devant le juge instructeur, Serigne Moussa Mbacké avait admis avoir reçu la somme de 65 millions Fcfa de la part d'Amadou Mar Niang et qu'il était prêt à lui rembourser. C’est ainsi qu’il avait demandé à la partie civile de mettre un terme à la procédure.
D’ailleurs, il a effectué un premier acompte de dix millions Fcfa avant cette première audience. Commis pour défendre les intérêts de la partie civile, Me Moustapha Ndiaye a dénoncé «la mauvaise foi» du mis en cause. «Le prévenu ne peut pas expliquer comment il a fait pour recevoir jusqu'à plusieurs dizaines de milliers et pour quel genre de prestations. Il s'est présenté comme étant le fils de Serigne Bassirou Mbacké. Pour gagner la confiance de mon client, il a utilisé un certain Serigne Abdourahmane Mbacké qui l'a fait passer pour un érudit aux yeux de mon client. Lorsqu'on reçoit jusqu'à 119 millions Fcfa, on doit pouvoir expliquer la motivation et le pourquoi de cette remise. Parce qu'il y a eu usage d'un arsenal mystique, le délit de charlatanisme est assis. Le délit d'escroquerie est également établi parce que clairement démontré par les éléments discutés devant cette barre. Lorsqu'on use de mensonge en vue de provoquer une remise d'argent, lorsqu'on utilise un tiers pour se faire une réputation, on peut clairement parler d'escroquerie. En raison des éléments du dossier discutés devant cette barre, il est clair que toutes les deux infractions sont caractérisées», a déclaré l’avocat qui a sollicité la somme de 109 millions à titre de remboursement, déduction faite des dix millions avancés par le conseil du prévenu, et 41 millions Fcfa en guise de dommages et intérêts.
Évoquant les dispositions des articles 234 et 379 relatives aux délits d’escroquerie et de charlatanisme, le procureur a requis trois ans de prison ferme et la somme de 500 000 Fcfa d’amende contre Serigne Moussa Mbacké. « À côté des vrais marabouts bien connus de chez nous, on en retrouve de faux qui usent de tous moyens pour satisfaire leurs profits. C’est ici le cas pour Serigne Moussa Mbacké. Il est constant que le prévenu a remis des bagues et un arsenal mystique à la partie civile. Et Serigne Moussa Mbacké lui-même l'a reconnu devant cette barre. Le caractère énorme de ces remises à coups de dizaines de millions renseigne sur l'incapacité de la partie civile au moment de faire des transactions aussi importantes. Les charges sont suffisamment établies pour permettre au tribunal d'entrer en voie de condamnation contre l'accusé», a martelé le représentant du ministère public. L’affaire a été mise en délibéré au 07 juin prochain, date à laquelle le verdict sera prononcé