Il y'a moins de 72 heures, les populations des localités de Ndouloumadji Founaybé, Sinthiou Garba et Sebbe Koliyaabe, ont initié une marche de protestation contre les propos jugés injurieux de Me Abdoulaye Wade contre le chef de l’Etat, Macky Sall, affirmant que les parents de ce dernier étaient des esclaves anthropophages. « Non, les Sall n’ont jamais été des esclaves au Fouta. D’ailleurs, ce sont eux qui dirigeaient le Fouta de 1672 à 1740 », a rectifié Alassane Ly de Sebbe Coliyaabe, d’où sont originaire les parents de Macky Sall. Organisée dans l’une des localités dirigée par Abou Lô, président du conseil d’administration de l’Aéroport international Blaise Diagne, haut responsable de l’Alliance pour la République (Apr), cette manifestation peut être perçue comme ayant des relents politiques.
C’est pourquoi, Grand-Place a sollicité le Pr Kalidou Diallo, parlant en qualité d’historien, pour un témoignage, en tant qu’auteur d’un mémoire sur les chefs de canton et de province du Fouta. Le Pr Diallo a aussi participé à plusieurs soutenances de thèses et mémoires sur le Fouta Tooro. Dans son témoignage, il souligne que « les provinces du Nguenar et du Damga, situées à l’est du Fuuta Tooro, étaient formées d’une population composée essentiellement des Torobé, tous originaires du Fouta central. Ce sont des Bulbé Deeniyankoobé et des Sebbé Koliyaabé. Le Nguenar était habité d’abord par une majorité de Koliyaabé. C’est certainement l’un des territoires les plus difficiles à administrer. Ayant pris part, soit directement soit indirectement, à toutes les luttes intestines, ils n’ont jamais eu un seul chef. Depuis le temps de Koli Tenguella, au 15e siècle, en passant par l’almamyat jusqu’au dernier Elfeki (chef), ils se sont toujours imposés comme des alliés incontournables ». C’est ainsi qu’après la révolution Torodo de 1776, conduite par Thierno Souleymane Ball et la prise du pouvoir effectif par Abdoul Kader Kane, premier almamy du Fouta, explique le professeur d’histoire, « une situation particulière fut aménagée à la dynastie du régime déchu et ses principaux alliés, les Sebbé Koliyaabé. C’est ainsi que fut créé en marge du gouvernement central de la théocratie, l’almamyat deeniyankoobe, pâle vestige des splendeurs de la monarchie déchue. Ce nouveau petit royaume englobait les villages de Lobali, Barkewi, Baraka, Wali Diangtang Gankel, Gouriki, Bapalel, Hordoldé etc. Tout en reconnaissant la tutelle de l’almayat central, il administrait leur territoire traditionnel.» Alors que les autres localités étaient toujours administrées, ditil, sous la tutelle de l’almamyat du Fouta par des marabouts :
Thierno Molle à Thilone (Ly), Thierno Ngappugu à Sinthiou Bamambe (Talla), Thierno Thielol (Daff) et Thieno Wanwanbé (Wane) à Kanel, Thierno Tilere à Nguidjilone (Hann), Thierno Founebé à Ogo et Ndouloumadji (Ly), Thierno Fautât à Banadji (Sall), Elimane Lewa à Horkediére, Thierno Withi à Hamadi Honaré, Thierno Sarédioubayrou à Boynadji, Elimane Demba à Danthiady (Sall), Thierno Siwol à Nabadji, Elimane Neega à Bokidiawé, Ardu Nguiril et Joom Ourossogui (Diallo) Joom Matam (Bâ) etc.
Cette province, fait remarquer le Pr Kalidou Diallo, comme on le voit, est caractérisé par la dispersion des pouvoirs, après le retrait définitif d’El Hadj Oumar du Fouta, en avril 1859. « Il voulut réunir toutes ces chefferies du Nguenar sous la tutelle d’elfeki (les Agne de Gawol). Les traités du 20 septembre 1859 stipulent que : les Français reconnaissent Elfeki Mahmadou, chef responsable envers eux, du pays de Damga s’étendant de Gaol à l’Ouest et Dembankané à l’Est. Ce titre d’elfeki existait déjà du temps des Deniyankoobé. Ce titre resta, car Elfeki Modi Maat s’est rallié très tôt à Souleymane Ball. Il fit d’ailleurs partie des cinq dignitaires du Fouta partis après, à la recherche du premier Almamy, Abdoul Kader Kane. Selon Kalidou Diallo, qui n’a pas hésité à décrier la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), l’histoire est claire à ce sujet, « le chef de l’Etat, Macky Sall, est issu de la famille de Sebbé Koliyaabé, avec une branche Torodo, originaire de Doumga Ouro Thierno avec son arrière-grand-mère Balal Hamath Lamine Niang ».
C’est pourquoi, Grand-Place a sollicité le Pr Kalidou Diallo, parlant en qualité d’historien, pour un témoignage, en tant qu’auteur d’un mémoire sur les chefs de canton et de province du Fouta. Le Pr Diallo a aussi participé à plusieurs soutenances de thèses et mémoires sur le Fouta Tooro. Dans son témoignage, il souligne que « les provinces du Nguenar et du Damga, situées à l’est du Fuuta Tooro, étaient formées d’une population composée essentiellement des Torobé, tous originaires du Fouta central. Ce sont des Bulbé Deeniyankoobé et des Sebbé Koliyaabé. Le Nguenar était habité d’abord par une majorité de Koliyaabé. C’est certainement l’un des territoires les plus difficiles à administrer. Ayant pris part, soit directement soit indirectement, à toutes les luttes intestines, ils n’ont jamais eu un seul chef. Depuis le temps de Koli Tenguella, au 15e siècle, en passant par l’almamyat jusqu’au dernier Elfeki (chef), ils se sont toujours imposés comme des alliés incontournables ». C’est ainsi qu’après la révolution Torodo de 1776, conduite par Thierno Souleymane Ball et la prise du pouvoir effectif par Abdoul Kader Kane, premier almamy du Fouta, explique le professeur d’histoire, « une situation particulière fut aménagée à la dynastie du régime déchu et ses principaux alliés, les Sebbé Koliyaabé. C’est ainsi que fut créé en marge du gouvernement central de la théocratie, l’almamyat deeniyankoobe, pâle vestige des splendeurs de la monarchie déchue. Ce nouveau petit royaume englobait les villages de Lobali, Barkewi, Baraka, Wali Diangtang Gankel, Gouriki, Bapalel, Hordoldé etc. Tout en reconnaissant la tutelle de l’almayat central, il administrait leur territoire traditionnel.» Alors que les autres localités étaient toujours administrées, ditil, sous la tutelle de l’almamyat du Fouta par des marabouts :
Thierno Molle à Thilone (Ly), Thierno Ngappugu à Sinthiou Bamambe (Talla), Thierno Thielol (Daff) et Thieno Wanwanbé (Wane) à Kanel, Thierno Tilere à Nguidjilone (Hann), Thierno Founebé à Ogo et Ndouloumadji (Ly), Thierno Fautât à Banadji (Sall), Elimane Lewa à Horkediére, Thierno Withi à Hamadi Honaré, Thierno Sarédioubayrou à Boynadji, Elimane Demba à Danthiady (Sall), Thierno Siwol à Nabadji, Elimane Neega à Bokidiawé, Ardu Nguiril et Joom Ourossogui (Diallo) Joom Matam (Bâ) etc.
Cette province, fait remarquer le Pr Kalidou Diallo, comme on le voit, est caractérisé par la dispersion des pouvoirs, après le retrait définitif d’El Hadj Oumar du Fouta, en avril 1859. « Il voulut réunir toutes ces chefferies du Nguenar sous la tutelle d’elfeki (les Agne de Gawol). Les traités du 20 septembre 1859 stipulent que : les Français reconnaissent Elfeki Mahmadou, chef responsable envers eux, du pays de Damga s’étendant de Gaol à l’Ouest et Dembankané à l’Est. Ce titre d’elfeki existait déjà du temps des Deniyankoobé. Ce titre resta, car Elfeki Modi Maat s’est rallié très tôt à Souleymane Ball. Il fit d’ailleurs partie des cinq dignitaires du Fouta partis après, à la recherche du premier Almamy, Abdoul Kader Kane. Selon Kalidou Diallo, qui n’a pas hésité à décrier la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), l’histoire est claire à ce sujet, « le chef de l’Etat, Macky Sall, est issu de la famille de Sebbé Koliyaabé, avec une branche Torodo, originaire de Doumga Ouro Thierno avec son arrière-grand-mère Balal Hamath Lamine Niang ».