Le photographe Mamadou Gomis rend hommage aux hommes de tenue. Militaires, gendarmes, policiers sont les vedettes de sa dernière exposition accrochée aux murs du pavillon de l’Institut français de Dakar. Ces images resteront fixées du 6 février au 30 mars prochain.
«Gardes, à vous !». Cela n’est pas une injonction adressée à des hommes de tenue. Mais c’est plutôt une invitation aux civils à regarder avec un autre œil les Forces de l’ordre. C’est le titre de la dernière exposition du photographe, Mamadou Gomis. Au pavillon de l’Institut français de Dakar, du 6 février au 30 mars, l’artiste présente les «gardes» qui veillent à la sécurité du pays. En noir et blanc, une série de clichés les montre sous leur meilleur jour. L’uniforme est impeccable, les bérets bien vissés sur la tête, les bottes biens cirées, les plis bien repassés… Ces images créent la fascination chez les tout petits. L’accent est mis sur l’harmonie dans les pas, la présentation du drapeau national au président de la République lors des parades, le salut, etc. Le réflexe du photographe de presse dominant, Mamadou Gomis ne pouvait certainement pas se priver d’immortaliser ces hommes de tenue en pleine action. Des clichés les montrent ainsi, en pleine répression de manifestations. Armes au point, ils dégainent pour libérer leur charge de gaz lacrymogènes sur les manifestants ou paradent dans les rues après les avoir quelque peu calmées.
Mamadou Gomis a toutefois choisi de ne pas laisser transparaître la violence sur les images. Dans ces images, c’est l’esthétique qui frappe. Même le cliché mettant en vedette les martyrs, avec les manifestations violentes qui ont eu lieu à la place de l’Obélisque pendant la période électorale, le photographe ne laisse transparaître aucune violence. On le voit discuter avec un élément du groupement mobile d’intervention de manière calme, dirait-on. Avec ces photographies, l’artiste essaie de présenter la réaÂlité de ces hommes et femmes de tenue. Depuis 2004 que MamaÂdou Gomis les suit, il montre que les uniformes ont changé mais l’esthétique reste. Le photographe plonge ainsi le visiteur dans l’univers des tenues d’apparat. Pour ce photo-journaliste, «les Forces de l’ordre et les civils cohabitent et pourtant s’ignorent». Cela constitue une «plaie» qu’il veut soigner à travers son exposition-photo
«Art et image dans les médias»
Les responsables de ces corps militaires et paramilitaires ont été invités hier, à participer à la discussion qui a précédé le vernissage de cette exposition mais ils n’ont malheureusement pas honoré l’invitation. Cela n’a pas cependant déteint sur la qualité des discussions menées par l’artiste et l’ancien secrétaire général du Synpics, Diatou Cissé sur «l’art et l’image dans les médias». La place de la photographie dans les articles de presse était la problématique du jour. La syndicaliste a souligné la place importante que revêt l’image pour illustrer un papier. Elle est parfois bien plus explicative qu’un texte. Mais malheureusement les photographes de presse sont souvent frustrés puisque ne disposant pas d’assez d’espace pour s’exprimer. Les expositions constituent d’ailleurs un palliatif. Diatou Cissé a également attiré l’attention sur le fait que l’image informative est menacée. «Aujourd’hui tout le monde est photographe», regrette-t-elle en faisant référence aux nombreuses images qui circulent dans les réseaux sociaux et qui ne sont pas toujours de bonne qualité. Son confrère Souleymane Thiam, directeur de publication du magazine Thiof, a tenté d’apporter une explication à ce phénomène en souÂlignant que les photographes ne sont pas toujours sur les théâÂtres des opérations, faute de moyens.
agueye@lequotidien.sn
Mamadou Gomis a toutefois choisi de ne pas laisser transparaître la violence sur les images. Dans ces images, c’est l’esthétique qui frappe. Même le cliché mettant en vedette les martyrs, avec les manifestations violentes qui ont eu lieu à la place de l’Obélisque pendant la période électorale, le photographe ne laisse transparaître aucune violence. On le voit discuter avec un élément du groupement mobile d’intervention de manière calme, dirait-on. Avec ces photographies, l’artiste essaie de présenter la réaÂlité de ces hommes et femmes de tenue. Depuis 2004 que MamaÂdou Gomis les suit, il montre que les uniformes ont changé mais l’esthétique reste. Le photographe plonge ainsi le visiteur dans l’univers des tenues d’apparat. Pour ce photo-journaliste, «les Forces de l’ordre et les civils cohabitent et pourtant s’ignorent». Cela constitue une «plaie» qu’il veut soigner à travers son exposition-photo
«Art et image dans les médias»
Les responsables de ces corps militaires et paramilitaires ont été invités hier, à participer à la discussion qui a précédé le vernissage de cette exposition mais ils n’ont malheureusement pas honoré l’invitation. Cela n’a pas cependant déteint sur la qualité des discussions menées par l’artiste et l’ancien secrétaire général du Synpics, Diatou Cissé sur «l’art et l’image dans les médias». La place de la photographie dans les articles de presse était la problématique du jour. La syndicaliste a souligné la place importante que revêt l’image pour illustrer un papier. Elle est parfois bien plus explicative qu’un texte. Mais malheureusement les photographes de presse sont souvent frustrés puisque ne disposant pas d’assez d’espace pour s’exprimer. Les expositions constituent d’ailleurs un palliatif. Diatou Cissé a également attiré l’attention sur le fait que l’image informative est menacée. «Aujourd’hui tout le monde est photographe», regrette-t-elle en faisant référence aux nombreuses images qui circulent dans les réseaux sociaux et qui ne sont pas toujours de bonne qualité. Son confrère Souleymane Thiam, directeur de publication du magazine Thiof, a tenté d’apporter une explication à ce phénomène en souÂlignant que les photographes ne sont pas toujours sur les théâÂtres des opérations, faute de moyens.
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