Disparition de Toufik Benaichouche : RFI perd une de ses grandes voix


Rédigé le Vendredi 6 Décembre 2019 à 13:25 | Lu 544 fois | 0 commentaire(s)



C’est avec une grande tristesse que nous avons appris la disparition de notre collègue et ami Toufik Benaichouche. Grand reporter à RFI, il s’est éteint des suites d’une longue maladie, mercredi 4 décembre à l’âge de 63 ans. RFI lui consacrera une édition spéciale vendredi 6 décembre à 8h15, heure de Paris.


Son air malicieux et son sens du récit resteront gravés dans nos mémoires. Toufik Benaichouche était une des personnalités les plus marquantes de notre radio, un expert du Moyen-Orient et un conteur hors pair. 
Arrivé en 1994 à RFI, il couvre de nombreux conflits, en tant que grand reporter, avec une prédilection pour le Moyen-Orient. 
Au début des années 2000, il est l’un des envoyés spéciaux de la radio dans les Territoires palestiniens et en Israël et couvre les soubresauts sanglants de la deuxième intifada. L’invasion américaine de l’Irak en 2003 et les années de chaos qui suivent le mènent aussi dans ce pays. Au Liban, son reportage radio Une nuit sous les bombes tourné en 2006 lui vaut le 3e prix Bayeux des correspondants de guerre. 
Sur ces zones de conflit, son sens du récit permet aux auditeurs de comprendre les enjeux mais aussi d’entendre la dimension humaine des évènements. Toufik Benaichouche raconte les hommes, les femmes, et les enfants touchés par la guerre. Il porte sur eux un regard d’une grande tendresse. 
Il fait vivre la plus belle tradition du journalisme radio : celle qui dessine des portraits et décrit des paysages avec la force des mots. Un regard, une barbe, une coiffe, un vêtement… l’écriture de Toufik cisèle des images et met l’être humain au centre de chaque récit. 

Rencontre avec Massoud et couverture du 11-Septembre 

De retour de reportage, Toufik aime aussi raconter à ses collègues ses rencontres, comme celle, exceptionnelle, avec le commandant Massoud en Afghanistan, quelques mois avant sa mort le 9 septembre 2001. Une rencontre qui se mérite, après des jours d’attentes dans les montagnes, et une discussion mémorable au coin du feu, à parler poésie, une passion commune aux deux hommes. 
Le 9 septembre 2001, le Lion du Panshir est assassiné et le monde s’apprête à connaître le choc des attentats du World Trade Center. Coïncidence ou « baraka » du reporter, ce jour-là, Toufik se trouve déjà à New York. Il arrive sur les lieux alors que les deux tours viennent de s’effondrer et il couvre l’évènement pour RFI. 
Ces dernières années, Toufik délaisse les terrains de guerre mais continue à sonder l’âme humaine à travers ses reportages. En 2017, il accompagne pendant une semaine un groupe de malvoyants et de malentendants en Sibérie, pour une aventure scientifique et humaine hors normes. Leur traversée du Lac Baïkal donne lieu à une série de grands reportages diffusés sur RFI. Toufik en revient transformé, admiratif du courage des personnes qu’il a côtoyées. 

Un passionné de l’Algérie 
Né à Mulhouse le 11 octobre 1956, Toufik Benaichouche se passionne rapidement pour l’Algérie, le pays de ses parents. Il décide d’y aller dans les années 1970 en se portant volontaire pour l’opération Barrage vert, planter des arbres pour empêcher l’avancée du désert. Il n’est pas encore majeur, mais il ment sur son âge pour être retenu. 
Diplômé de l’école de journalisme de Strasbourg, il commence sa carrière de journaliste en 1982, à Alger chaine 3, la radio publique algérienne. En 1994, menacé comme d’autres journalistes par les islamistes, il est contraint de rentrer en France, où il rejoint alors RFI. 
Avec sa disparition, notre radio perd un grand reporter, un érudit et un amoureux de la vie. Nous pensons très fort à sa femme Juliette et sa fille Iman. 
RFI


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