Silence ! Des filles soufrent. Au Sénégal, certaines sont souvent victimes du harcèlement, particulièrement sur les réseaux sociaux, où elles sont parfois exposées à des contenus pornographiques. En effet, victimes d’insultes, de photos-vidéos montages, de chantages et d’arnaques à la webcam, des filles se trouvent souvent réduites au silence, par peur d’être marginalisées. Ce qui, dans une certaine mesure, peut entraîner des conséquences sur le parcours scolaire, avec une baisse du niveau, l’absentéisme, le suicide ou la tentative de suicide.
Et ce n’est pas Mouna qui dira le contraire. Elève en classe de Terminale, cette jeune fille, âgée de 20 ans, a été victime du harcèlement. «Un homme s’est procuré mon numéro de téléphone, sans mon consentement. Il m’appelait et m’envoyait des messages via WhatsApp, à longueur de journée. Malgré le fait que j’avais bloqué ses appels et messages, il persistait toujours en essayant de me joindre avec d’autres numéros. Durant une année, j’ai vécu ce harcèlement en silence, à travers ses messages indécents que je recevais à tout moment. Même en classe et lors de mes tournages», confie-t-elle.
POUR UNE MEILLEURE PROTECTION DES FILLES EN LIGNE ET UNE SUITE AUX PLAINTES DEPOSEES A LA CDP ET A LA GENDARMERIE
Finalement, la jeune Mouna, qui ne pouvait pas partager ce qu’elle subissait avec son entourage, a eu l’idée de capturer tous les messages qui lui ont été envoyés par cet homme et a déposé une plainte au niveau de la Commission de protection des données personnelles (Cdp). «J’ai fait des screens et j’ai rassemblé toutes les preuves pour déposer une plainte au niveau de la Commission de protection des données personnelles. C’était vraiment compliqué pour une jeune fille qui n’avait aucune expérience pour ces genres de choses. Les gens doivent prendre au sérieux ces mauvaises pratiques. Nous sommes scotchées sur nos téléphones 24 heures sur 24 et partout, d’ailleurs. Je conseille à mes camarades qui ont vécu ses formes de violences, d’avoir le courage de les dénoncer», lance-t-elle.
Tout comme Mouna, Adji Fatou aussi a été victime du harcèlement en ligne. Cette jeune fille qui s’active dans l’art engagé pour les droits des filles, recevait des messages de la part d’un inconnu à tout moment. «J’avais souvent entendu parler des harcèlements, mais je ne croyais pas que cela pouvait m’affecter à ce point. Quand j’ai commencé à devenir un peu célèbre dans ma commune, je commençais à recevoir des messages désobligeants. Même quand je travaille avec ma machine, je reçois ces messages via Facebook et autres. C’est par la suite que j’ai capturé tous les messages et je les ai envoyés à la Cdp. Nous, les filles, sommes les plus vulnérables sur les réseaux sociaux. Cela fait très mal. C’est pour cette raison que je demande une meilleure protection pour les filles en ligne», a-t-elle plaidé. Elle demande ainsi aux autorités en charge de ces questions, de donner suite aux plaintes qu’elles déposent au niveau de la Cdp et de la Gendarmerie.
L’ECOLE, UN AUTRE TERREAU FERTILE POUR LES HARCELEMENTS
En dehors des réseaux sociaux, les filles subissent d’autres formes de harcèlement. A l’école, elles sont souvent victimes de maltraitances de la part même de leurs camarades de classe. C’est le cas de Aïcha, âgée de 16 ans. «En classe de 4e, j’étais harcelée par mes camarades de classe. Je venais juste d’arriver dans ce collège. Il arrive que quand tu es très dynamique en classe et que tu as de bons résultats, les élèves ne t’apprécient pas beaucoup, surtout quand tu es nouvelle. J’ai eu la mal chance d’être snobée. Comme c’était un groupe qui se connaissait déjà et que je venais d’arriver, personne ne m’adressait la parole. J’avais fait une nouvelle coiffure et on se moquait de moi. On rigolait derrière mon dos, avec des surnoms. Du fait de ce harcèlement, mes notes ont commencé à baisser car, je n’avais plus l’esprit tranquille et je séchais les cours, rien que pour les éviter», raconte-t-elle.
Cette étape de sa vie a beaucoup impacté son parcours scolaire. Il est urgent, dit-elle, de mettre fin au harcèlement partout au Sénégal, avec la volonté politique d’octroyer une assistance psycho-sociale et communautaire de proximité.
*Les noms sont des noms d’emprunt, pour la protection de ces victimes
Sud Quotidien
Et ce n’est pas Mouna qui dira le contraire. Elève en classe de Terminale, cette jeune fille, âgée de 20 ans, a été victime du harcèlement. «Un homme s’est procuré mon numéro de téléphone, sans mon consentement. Il m’appelait et m’envoyait des messages via WhatsApp, à longueur de journée. Malgré le fait que j’avais bloqué ses appels et messages, il persistait toujours en essayant de me joindre avec d’autres numéros. Durant une année, j’ai vécu ce harcèlement en silence, à travers ses messages indécents que je recevais à tout moment. Même en classe et lors de mes tournages», confie-t-elle.
POUR UNE MEILLEURE PROTECTION DES FILLES EN LIGNE ET UNE SUITE AUX PLAINTES DEPOSEES A LA CDP ET A LA GENDARMERIE
Finalement, la jeune Mouna, qui ne pouvait pas partager ce qu’elle subissait avec son entourage, a eu l’idée de capturer tous les messages qui lui ont été envoyés par cet homme et a déposé une plainte au niveau de la Commission de protection des données personnelles (Cdp). «J’ai fait des screens et j’ai rassemblé toutes les preuves pour déposer une plainte au niveau de la Commission de protection des données personnelles. C’était vraiment compliqué pour une jeune fille qui n’avait aucune expérience pour ces genres de choses. Les gens doivent prendre au sérieux ces mauvaises pratiques. Nous sommes scotchées sur nos téléphones 24 heures sur 24 et partout, d’ailleurs. Je conseille à mes camarades qui ont vécu ses formes de violences, d’avoir le courage de les dénoncer», lance-t-elle.
Tout comme Mouna, Adji Fatou aussi a été victime du harcèlement en ligne. Cette jeune fille qui s’active dans l’art engagé pour les droits des filles, recevait des messages de la part d’un inconnu à tout moment. «J’avais souvent entendu parler des harcèlements, mais je ne croyais pas que cela pouvait m’affecter à ce point. Quand j’ai commencé à devenir un peu célèbre dans ma commune, je commençais à recevoir des messages désobligeants. Même quand je travaille avec ma machine, je reçois ces messages via Facebook et autres. C’est par la suite que j’ai capturé tous les messages et je les ai envoyés à la Cdp. Nous, les filles, sommes les plus vulnérables sur les réseaux sociaux. Cela fait très mal. C’est pour cette raison que je demande une meilleure protection pour les filles en ligne», a-t-elle plaidé. Elle demande ainsi aux autorités en charge de ces questions, de donner suite aux plaintes qu’elles déposent au niveau de la Cdp et de la Gendarmerie.
L’ECOLE, UN AUTRE TERREAU FERTILE POUR LES HARCELEMENTS
En dehors des réseaux sociaux, les filles subissent d’autres formes de harcèlement. A l’école, elles sont souvent victimes de maltraitances de la part même de leurs camarades de classe. C’est le cas de Aïcha, âgée de 16 ans. «En classe de 4e, j’étais harcelée par mes camarades de classe. Je venais juste d’arriver dans ce collège. Il arrive que quand tu es très dynamique en classe et que tu as de bons résultats, les élèves ne t’apprécient pas beaucoup, surtout quand tu es nouvelle. J’ai eu la mal chance d’être snobée. Comme c’était un groupe qui se connaissait déjà et que je venais d’arriver, personne ne m’adressait la parole. J’avais fait une nouvelle coiffure et on se moquait de moi. On rigolait derrière mon dos, avec des surnoms. Du fait de ce harcèlement, mes notes ont commencé à baisser car, je n’avais plus l’esprit tranquille et je séchais les cours, rien que pour les éviter», raconte-t-elle.
Cette étape de sa vie a beaucoup impacté son parcours scolaire. Il est urgent, dit-elle, de mettre fin au harcèlement partout au Sénégal, avec la volonté politique d’octroyer une assistance psycho-sociale et communautaire de proximité.
*Les noms sont des noms d’emprunt, pour la protection de ces victimes
Sud Quotidien