Congo Brazza : L’appel à l’aide des Sénégalais de Pointe Noire victimes de "stigmatisation"


Rédigé le Mardi 22 Septembre 2020 à 16:12 | Lu 299 fois | 0 commentaire(s)




Congo Brazza : L’appel à l’aide des Sénégalais de Pointe Noire victimes de "stigmatisation"
Les Sénégalais résidents à Pointe noire au Congo Brazzaville tiennent à alerter les autorités sénégalaises sur leur situation. Ils dénoncent les tracasseries policières dont ils font l’objet depuis l’apparition du coronavirus et les restrictions liées au couvre feu et à l’Etat d’urgence. Mamadou Ba, qui porte leur parole, informe que plusieurs d’entre eux sont actuellement en détention, faute de papier.
 
En effet, si certains parmi les Sénégalais de Pointe noire qui tiennent des boutiques disposent de papiers en règle, tel n’est pas le cas de bon nombre d’entre eux, des vendeurs ambulants qui n’arrivent plus à gagner leur vie. « Ils contrôlent les titres de séjour de manière récurrente. Ceux qui n’ont pas de papiers sont arrêtés et sommés de payer une amende de 50.000 francs. Pour la carte de séjour il faut payer 106.000 francs, c’est trop cher ! Les ressortissants congolais établis au Sénégal vivent en paix, alors que nous qui vivons ici chez eux avons des problèmes à n’en pas finir. Chaque jour ce sont plus de 100 étrangers qui sont arrêtés et emprisonnés. Ici il n’y a pas d’arrangement car il faut toujours payer », fulmine notre interlocuteur au bout du fil, très remonté contre les conditions de détention des étrangers qui selon lui, doivent même payer leur séjour en prison.
 
Au téléphone de Seneweb toujours, Mamadou Ba lance un appel à l’Etat, au nom de la trentaine de Sénégalais résidents à Pointe noire et au nom de leurs concitoyens qui dit-il, vivent pratiquement la même situation au Gabon, en Angola.
 
« Une fois qu’un Sénégalais est arrêté, les bonnes volontés se cotisent pour payer afin de lui éviter la prison. Les personnes arrêtées sont emprisonnées avec des bandits et des criminels. A cause de l’Etat d’urgence et du couvre feu, nous sommes stigmatisés et nous tenons à interpeller l’Etat du Sénégal. Il y a parmi nous des marchands ambulants, des boutiquiers et vendeurs de café. Or la vente de café est désormais interdite dans les rues à cause de l’épidémie. Ils ne nous laissent pas travailler et donc nous n’avons plus de revenus. Ils nous infligent des amendes qu’on ne peut pas payer », interpelle-t-il encore.
 
Ba, toutefois, ne désespère pas de l’assistance que pourraient leur apporter les autorités sénégalaises. « On a saisi le consulat qui a dit qu’il ne peut rien faire, l’ambassade non plus ne peut rien faire. Il faut que les autorités sénégalaises parlent aux autorités congolaises sur notre cas. Nous vivons une situation très dure », confie Ibrahima Bâ, émigré depuis 2017.



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