Nos confrères de Libération ont vu juste et rétabli la vérité des faits relatifs au «ziarr» (visite de courtoisie traditionnelle) avortée faite, le jour de la Tabaski, le 02 septembre dernier, par la Première Dame au prédécesseur de son époux, l’ancien Président Abdoulaye Wade qui occupe à Fann-Résidence une villa appartenant à un de ses plus fidèles compagnons, Me Madické Niang.
Contrairement à ce qu’a avancé «La lettre du continent», ce dernier n’a jamais éconduit Marième Faye Sall accompagnée de son fils aîné Amadou Sall et de Moustapha Diakhaté, alors député, aujourd’hui Chef de Cabinet du Président Macky Sall. C’est seulement des heures après le départ de la Première Dame, qui était restée à bord de son véhicule, que Me Wade a su ce qui s’était passé.
Revenu épuisé de la prière de la Tabaski de la mosquée Massalikul Jinane, il avait décidé de faire une sieste et ainsi instruit les préposés à sa sécurité de ne pas être dérangé. Et ces derniers, bien que très surpris par l’arrivée de la Première Dame, n’avaient pas osé aller à l’encontre de sa directive. Ils en avaient fait de même lorsque Samuel Sarr, intimes parmi les intimes de Me Wade, débarqua pour lui aussi faire le «ziarr».
Alors, qu’est-ce qui s’est passé pour que près d’un mois après, «La lettre du continent» se fende d’un article prêtant au Président Wade une attitude peu valorisante que n’autorise la pire des rivalités politiques, et aux antipodes des préceptes islamiques ? Comme l’a relevé Libération, Karim Wade est indexé d’avoir tronqué les faits en sourçant cet organe de presse réputé lui être très proche.
Allant plus loin que Libération, Dakaractu est en mesure de dire que cette visite avortée a fortement peiné le Président Wade, qui n’a pas manqué, une fois informé, de s’en prendre vertement à son entourage. Mieux, via des tiers, il a fortement insisté pour que Marième Faye Sall revienne à Fann-Résidence. Pour ce faire, Dakaractu a appris qu’il a mandaté Aïda Ndiongue. Seulement, la Première Dame a opposé un refus poli, non moins argumenté.
D’abord, elle a voulu sacrifier à une recommandation de l’Islam et une coutume au Sénégal en débarquant à l’improviste à Fann-Résidence, de la même manière qu’elle reçoit avec son époux, au Palais, les jours de la Korité et de la Tabaski des dizaines de Sénégalais. Ensuite, elle croyait aussi «faire une agréable surprise à celui qui demeure (son) grand-père en dépit de la féroce opposition entre lui et son époux», a-t-elle confié.
Enfin, en retournant à Fann-Résidence, elle risquerait de donner une tournure politicienne à cette affaire. Ce qui n’est nullement dans ses intentions. Pour finir, l’autre information recueillie et recoupée par Dakaractu tendant à asseoir l’interférence négative de Karim Wade, est que le jour même, une fois informé du passage de Marième Faye Sall, le fils de l’ancien Président de la République a fait montre d’un activisme singulier. Il a bombardé d’appels téléphoniques certaines personnes proches du pouvoir, comme des figures du Parti démocratique sénégalais (Pds), voulant coûte que coûte savoir si la Première Dame était venue «simplement» pour un «ziarr» ou si elle était porteuse… d’un message. Revenant à la charge le lendemain, Karim Wade est passé par certaines connaissances du couple présidentiel pour convaincre Marième Faye Sall de revenir à Fann-Résidence. Nouveau refus de la Première Dame… —