Café, thé, tabac, cola sont, entre autres, des excitants qui indisposent bon nombre de jeûneurs en cette période de Ramadan. Les accros à ces excitants sont sujets à des maux de tête, fatigue, paresse … Mois de privation, le Ramadan n’en bouleverse pas moins certains comportements sociaux et habitudes quotidiennes. En bien ou en mal ?
En tout cas, il est difficile de donner la réponse appropriée. Ce qu’on peut constater, c’est que certains excitants comme le thé, le café ou même la cigarette taraudent l’esprit de certaines personnes en ce mois sacré pour les adeptes de l’Islam. Ces personnes ne sont d’autres que ces jeûneurs qui, hors du mois de Ramadan, ont l’habitude de prendre leur «drogue» à n’importe quelle heure de la journée.
Mais, difficile pour elles de s’adapter à cette autre situation qui est de s’abstenir de ces excitants durant toute une journée de jeûne. Dans sa boutique où nous l’avons trouvé, mardi, aux environs de 16 heures, Alioune n’en peut plus. Sur un banc qui lui sert de repos, il discute à peine avec un ami.
Pour ne pas se lever en vain, il questionne d’abord le client pour voir s’il a le produit demandé. Son comportement, sa faiblesse, bien que naturels à cause du début du Ramadan, s’expliquent aussi par le manque de «café Touba» qu’il a l’habitude de prendre. «Les trois premiers jours du Ramadan, je n’arrive à rien faire correctement à cause du manque de +café Touba+, je suis fatigué, j’ai la paresse et des maux de tête», dit-il.
Et à la question de savoir s’il prend sa dose le matin juste avant de débuter le jeûne, le commerçant répond. «Si je le prends à cette heure, çà va me fatiguer après, car les derniers jours du ramadan je ne prends pas le xeud (repas de début du jeûne, Ndlr)». Alioune n’est pas un cas isolé. Amir, un étudiant à la Faseg qui prépare sa thèse tient presque le même langage.
« Le premier jour, j’avais les larmes qui coulaient ; j’avais des sensations bizarres ; j’étais fatigué, déprimé avec des maux de têtes horribles», explique-t-il. Lui qui buvait «au minimum» quatre tasses de café par jour a vu son organisme réagir au manque. «J’ai pensé au café ce jour mais quand même j’avais à l’esprit que j’ai jeûné. J’ai eu ces sensations les deux premiers jours, mais après c’est passé», renchérit-il. C’est dire que, à chaque situation nouvelle, l’organisme s’adapte. Ce désir, certains le trouvent aussi dans la cigarette.
Birame Diouf, un enseignant, fait savoir qu’il fume presque un paquet de 20 cigarettes par jour. Mais lui, en ce temps spirituel, essaie de se rattraper après la rupture du jeûne. «Après la rupture, après avoir bu quelque chose de chaud, je ne vois plus rien que la cigarette et j’essaie de me rattraper de tout ce que j’ai perdu dans la journée», commente, amusé, notre interlocuteur. Les dents jaunies par le tabac, il déclare : «Il m’arrive de fumer à peu près, après la rupture, le même nombre de cigarettes que je prends d’habitude.».
Autre excitant qui fait sombrer certains dans le déséquilibre en ces temps de privation, le thé. Souvent préparé après le déjeuner, le manque de thé perturbe certains jeûneurs.
Chez Malick, le manque de thé se fait sentir aux environs de 14h. «C’est après l’heure du déjeuner que j’ai envi de boire du thé et çà se manifeste par des maux de tête ou la paresse». Cet étudiant utilise cet excitant pour garder sa forme pour le reste de la journée. Mais, Malick trouve toujours le moment de faire du thé après la rupture. «Le soir je reste avec les amis autour de la théière, on peut se servir jusqu’à une heure tardive de la nuit et parfois même je garde quelque chose pour en boire le matin avant d’entamer ma journée de carême».
Avec Walf