Des scientifiques de l’Université d’Oxford s’efforcent de développer un vaccin contre le coronavirus
« Nous sommes confrontés à une situation très grave », a déclaré Dr Hans Kluge, chef de la branche régionale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Europe, qui estime que les chiffres de septembre sur la pandémie de COVID-19 doivent nous servir de « signal d’alarme ».
Il invite les États européens à un effort collectif et à lutter contre la lassitude des populations face aux mesures de prévention.
La semaine dernière, le bilan hebdomadaire de la région a atteint près de 300.000 cas. « Les cas enregistrés dans la région ont dépassé ceux signalés lorsque la pandémie a atteint son point culminant en Europe en mars », a déclaré le Dr Kluge, Directeur régional de l’OMS pour l’Europe lors d’une conférence de presse jeudi.
Plus de la moitié des pays européens ont signalé une augmentation de plus de 10% du nombre de cas au cours des deux dernières semaines.
« Les chiffres de septembre devraient servir de signal d’alarme pour tous », a déclaré le chef de l’OMS Europe. Le nombre de cas parmi les personnes de 50 à 79 ans augmentent mais la plus grande proportion de personnes atteintes par le virus est toujours dans la tranche des 25-49 ans.
La COVID-19 a fait en Europe près de 230.000 morts et, précise le Dr Kluge, « cela ne dit qu’une partie de l’histoire : l’impact de notre santé mentale, de nos économies, de nos moyens de subsistance et de notre société a été monumental ».
Exemple de la quarantaine
L’OMS Europe lance un appel à la cohérence régionale, à un effort collectif amplifié par tous les États membres européens, pour le bien de tous les États membres européens.
« Nous devons utiliser les connaissances et le savoir-faire que nous possédons actuellement, pour mettre en œuvre ce qui fonctionne et ne pas mettre en œuvre ce qui ne fonctionne pas. (…) Et nous devons nous efforcer d’actualiser les connaissances scientifiques au fur et à mesure que de nouvelles preuves deviennent disponibles. Prenons par exemple la quarantaine, pierre angulaire de notre lutte contre la COVID-19 », a déclaré le Dr Kluge.
Il a pris l’exemple de la durée de la quarantaine que certains pays veulent modifier. Il a souhaité que « ces discussions se déroulent de manière cohérente et coordonnée entre les États membres, puis soient communiquées conjointement aux populations européennes ».
Il a rappelé que « la période de quarantaine de 14 jours est une estimation prudente de la période infectieuse, qui – malgré quelques incertitudes restantes – couvre la période, avant et après la présence des symptômes, pendant laquelle les gens peuvent être infectieux ».
Le concept de quarantaine doit être protégé, adapté en permanence, clarifié et bien communiqué sans aucune ambiguïté aux populations.
Une vision européenne de la santé
Lundi, lors de la réunion du Comité régional du Bureau régional de l’OMS pour l’Europe, les 53 États membres de la Région européenne ont adopté à l’unanimité une nouvelle vision de la santé. « Le programme de travail européen (EPW) vise à répondre aux besoins et aux attentes des citoyens européens. Les pays ont exprimé l’importance de la solidarité et de la confiance entre nos pays », a commenté le Dr Kluge.
Hans Kluge a exprimé son soutien à la présidente de l’UE, Ursula von der Leyen qui a présenté mercredi son rapport sur l’état de l’Union au Parlement européen. « Plaidant pour la revitalisation du multilatéralisme, elle a appelé à une OMS adaptée et a salué nos efforts communs. Nous partageons sa vision d’une Union européenne de la santé », a déclaré le Dr Kluge.
Lassitude des populations face à la pandémie
L’OMS Europe a noté une lassitude des populations, un désengagement, face à une pandémie qui dure depuis de longs mois.
« La lassitude est une réponse attendue et naturelle à une crise de santé publique de longue date, qui, pour chacun, a eu des conséquences considérables sur la vie quotidienne », a dit le Dr Kluge.
« Nous devons comprendre les préoccupations des gens, nous devons faire preuve d’empathie face à la lassitude qui s’installe. Pour les jeunes par exemple, « nous devons nous efforcer de comprendre les obstacles auxquels ils sont confrontés, les faire participer notamment à développer des solutions et passer de « ne pas faire » à « faire différemment » en trouvant des moyens nouveaux et sûrs de maintenir le lien social et d’éviter l’isolement », a-t-il ajouté.
Le Bureau régional de l’OMS pour l’Europe est en train d’élaborer un cadre pour aider les autorités, nationales et locales, à planifier et à mettre en œuvre des stratégies nationales et infranationales pour contrer la lassitude et raviver le soutien du public aux recommandations et aux comportements préventifs de la COVID-19.