Les slogans étaient les mêmes qu'à Ferguson : « cessez de tuer nos enfants », « la vie des noirs compte », « sans justice, pas de paix », rapporte notre correspondant à Washington,Jean-Louis Pourtet. C'était la même colère et la même frustration après la mort de Freddie Gray, un jeune noir de 25 ans, plaqué au sol par deux policiers qui le soupçonnaient de vendre de la drogue. Blessé au moment de son arrestation, il est jeté dans un fourgon cellulaire, et en dépit de ses demandes, ne reçoit pas de soins médicaux immédiats.
Lorsque Freddie Gray est enfin hospitalisé, il souffre d'une fracture des vertèbres cervicales à laquelle il ne survivra pas. Pour Malik Shabbaz, président de l'association des avocats noirs pour la justice, les manifestants veulent « la fin du cycle des hommes noirs qui se font tirer dessus, qui ont leurs vertèbres cervicales et leur dos brisés. C'est ce que réclament les habitants de Baltimore ».
Les Noirs représentés au plus haut niveau
Des erreurs ont été commises ont reconnu les responsables de la ville qui n'ont pas exclu des poursuites judiciaires contre les policiers responsables. Mais si ceux-ci ne sont pas sanctionnés, Baltimore pourrait bien être à son tour le théâtre de violence comme l'avait été l'été dernier la ville de Ferguson.Si pour le moment les manifestations ont été relativement pacifiques, c'est qu'à l'inverse des autres villes, les autorités ont fait preuve de plus de transparence et que la maire de Baltimore, Stephanie Rawlings-Blake, et le chef de la police, Anthony Batts, ainsi que de nombreux agents sont noirs : dans cette ville les Afro-Américains représentent plus de 60 % de la population et sont représentés au plus niveau de l'administration locale.