Au centre en blanc, Hama Amadou lors d’une marche de protestation à Niamey, le 15 juin 2014. ZOOM
Au centre en blanc, Hama Amadou lors d’une marche de protestation à Niamey, le 15 juin 2014. / BOUREIMA HAMA/AFP
Le cas est rare. Emprisonné depuis le 14 novembre 2015 pour une affaire de trafic de nouveau-nés, l’opposant nigérien Hama Amadou a été autorisé par la Cour constitutionnelle de son pays à se présenter à la prochaine élection présidentielle, le 21 février. En revanche, sa demande de libération conditionnelle lui a été refusée par la Cour de cassation, la semaine du 11 janvier.
Principal opposant au président Issoufou, Hama Amadou va donc battre campagne depuis sa prison de Filingué, à l’ouest du pays. Une opportunité pour celui qui peut ainsi se présenter en « prisonnier politique », comme le disent ses partisans, ce qu’il n’est pas puisqu’il est emprisonné dans le cadre d’une enquête sur un trafic de bébés entre le Nigeria, le Niger et le Bénin, dont sa femme et lui auraient bénéficié.
> A lire Au Niger, une tentative de coup d’Etat suscite des doutes
Loin d’être un opposant historique au pouvoir en place, Hama Amadou est un vieux routier de l’appareil politique nigérien. Né en 1950 dans l’ouest du pays, il a été tour à tour ministre, conseiller, député, avant d’être nommé une première fois premier ministre, en 1995, sous la troisième République de Mahamane Ousmane. En 2000, il retrouve ce poste, appelé par le président Mamadou Tandja, et l’occupe pendant sept années, avant d’être renversé, le 3 mai 2007, par une motion de censure votée par une majorité de députés à la suite d’une affaire de détournement de fonds publics.
Accusé de corruption, il est déjà emprisonné un temps. Pendant la présidentielle de 2011, il soutient la candidature de Mahamadou Issoufou au second tour. C’est un coup gagnant. Élu président, Issoufou le nomme président de l’Assemblée nationale jusqu’à ce qu’en 2013, les deux hommes s’éloignent. Hama Amadou gagne les rangs de l’opposition.
En 2014, son épouse et lui sont suspectés d’avoir acheté un enfant au Nigeria. Il quitte alors précipitamment le Niger, se réfugie à Paris pendant un an. C’est à son retour de France, le 14 novembre 2015, qu’il est arrêté par la police.
Laurent Larcher
Au centre en blanc, Hama Amadou lors d’une marche de protestation à Niamey, le 15 juin 2014. / BOUREIMA HAMA/AFP
Le cas est rare. Emprisonné depuis le 14 novembre 2015 pour une affaire de trafic de nouveau-nés, l’opposant nigérien Hama Amadou a été autorisé par la Cour constitutionnelle de son pays à se présenter à la prochaine élection présidentielle, le 21 février. En revanche, sa demande de libération conditionnelle lui a été refusée par la Cour de cassation, la semaine du 11 janvier.
Principal opposant au président Issoufou, Hama Amadou va donc battre campagne depuis sa prison de Filingué, à l’ouest du pays. Une opportunité pour celui qui peut ainsi se présenter en « prisonnier politique », comme le disent ses partisans, ce qu’il n’est pas puisqu’il est emprisonné dans le cadre d’une enquête sur un trafic de bébés entre le Nigeria, le Niger et le Bénin, dont sa femme et lui auraient bénéficié.
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Loin d’être un opposant historique au pouvoir en place, Hama Amadou est un vieux routier de l’appareil politique nigérien. Né en 1950 dans l’ouest du pays, il a été tour à tour ministre, conseiller, député, avant d’être nommé une première fois premier ministre, en 1995, sous la troisième République de Mahamane Ousmane. En 2000, il retrouve ce poste, appelé par le président Mamadou Tandja, et l’occupe pendant sept années, avant d’être renversé, le 3 mai 2007, par une motion de censure votée par une majorité de députés à la suite d’une affaire de détournement de fonds publics.
Accusé de corruption, il est déjà emprisonné un temps. Pendant la présidentielle de 2011, il soutient la candidature de Mahamadou Issoufou au second tour. C’est un coup gagnant. Élu président, Issoufou le nomme président de l’Assemblée nationale jusqu’à ce qu’en 2013, les deux hommes s’éloignent. Hama Amadou gagne les rangs de l’opposition.
En 2014, son épouse et lui sont suspectés d’avoir acheté un enfant au Nigeria. Il quitte alors précipitamment le Niger, se réfugie à Paris pendant un an. C’est à son retour de France, le 14 novembre 2015, qu’il est arrêté par la police.
Laurent Larcher