Assassinat du jeune Alassane Keita, 15 ans: Mamadou Barry écope de la perpétuité


Rédigé le Mercredi 22 Mars 2017 à 20:28 | Lu 159 fois | 0 commentaire(s)



Hier, le footballeur Mamadou Barry, la trentaine, a été condamné à la prison à vie par la Chambre criminelle de Dakar. Il a été reconnu coupable de l’assassinat d’Alassane Keita, un adolescent de 15 ans. Il lui avait administré 7 coups de couteau au bas-ventre.


Assassinat du jeune Alassane Keita, 15 ans: Mamadou Barry écope de la perpétuité
La parquetière Ramatoulaye Ly Ndiaye a été suivie par la chambre criminelle. Le footballeur Mamadou Barry a été condamné aux travaux forcés à perpétuité, pour le meurtre d’Alassane Keïta, âgé de 15 ans, le 30 juillet 2011 à Derklé. L’adolescent avait reçu, ce jour-là, 7 coups de couteau. 

Lors du procès, la mère de la victime, Seynabou Fall, a retracé le film de ce « crime crapuleux » qui a emporté son fils cadet. Selon ses dires, cet après-midi-là, vers 17 heures, son enfant a été pris à partie par 3 de ses amis dont Sidy Mouhamed Makka Barry dit Macky. 

Trois heures de temps après la bagarre, elle égrenait son chapelet au balcon, lorsqu’elle a vu le footballeur Moustapha Barry, grand frère de Macky, entrer dans sa maison pour s’entretenir avec Ousmane Keita, grand frère de ma victime. Il lui a dit qu’il était venu arranger les choses. 

Que ce sont des jeunes du même quartier et qu’il se devait de régler cette affaire à l’amiable, dans la mesure où son père menaçait de porter plainte contre Alassane Keita qui avait gravement blessé son antagoniste au cou et au dos. Ne voulant pas que son mari soit mis au courant de la bagarre, Seynabou Fall l’accompagna à la terrasse où dormait son fils. Moustapha Barry l’a invité à le suivre sous prétexte de le réconcilier avec son petit frère. 

5 minutes après, l’irréparable s’est produit sur le terrain vague. Les cris ont fusé de partout et Moustapha Barry a pris la fuite, emportant l’arme avec lui. C’est le nommé Arona Sow qui a avisé les éléments du commissariat de Dieuppeul qui se sont transportés à la morgue de l’hôpital général Grand-Yoff où ils ont trouvé le corps sans vie d’Alassane Keïta. Puis, ils se sont rendus sur la scène du crime pour y constaté d’abondantes traces de sang. 

Le certificat de genre de mort établi par le professeur Mendes a révélé « des plaies cutanées multiples longitudinales et profondes sur toutes les parties sensibles du corps, ayant entraîné 16 points de suture et plusieurs blessures superficielles au niveau du bras gauche, de la cuisse gauche et des membres supérieurs dont une blessure profonde de 11 cm causées par une arme blanche ». 

Interrogé en premier, Ibou Sène a expliqué que le samedi précédant les faits, après avoir fini de jouer un match de football, lui et ses camarades, prenaient l’air dans un coin de la rue. Alassane les a dépassés en buvant de l’alcool. Lamine Diop, qui entretenait d’étroites relations avec lui, a pris la bouteille de bière et versé tout le contenu au sol. 

Ensuite, il lui a demandé d’arrêter de boire. Mais Alassane a vu rouge. Il l’a abreuvé d’injures avant d’aller prendre une arme blanche pour en découdre avec eux. A son retour, Lamine n’était plus là. Le défunt a voulu le blesser. Se tenant non loin de là, Makka Barry est venu les séparer. Par malchance, il a reçu plusieurs coups de couteau. C’est à ce moment que Moustapha Barry est venu aux nouvelles. No,n sans relever qu’Alassane Keita était toujours en état d’ébriété. « C’est faux ! Mon fils ne se saoulait pas », avait rétorqué Seynabou Fall. 

L’accusé, marié et père de famille, avait raconté qu’il était parti à la maison des Keita, non pas pour un règlement à l’amiable, mais plutôt pour faire une récrimination auprès des parents de l’enfant. « Mais une fois dehors, Alassane a sorti un couteau de cuisine et a voulu me blesser avec. Il a dit qu’il pouvait me faire la même chose qu’il a faite à mon frère. Nous nous sommes battus. Je l’ai maîtrisé et je lui ai arraché l’arme. C’est au cours de la bagarre que la victime s’est blessée elle-même ». Il avait ajouté : « je ne lui avais pas asséné des coups de couteau. Je ne savais même pas qu’il avait des blessures ». 

Appelé au titre de simple témoin, Ousmane Keïta avait expliqué que c’est Moustapha Barry qui a ouvert les hostilités. « Je venais fraîchement de sortir de l’hôpital. Je l’ai laissé partir avec mon petit frère, parce que l’on lui faisait confiance. Le temps de quitter chez moi pour les rejoindre, j’ai vu qu’il portait des coups de couteau à mon frère qui s’est mis à courir. Moustapha Barry l’a rattrapé et l’a fauché, avant de lui porter l’estocade ». Ousmane d’ajouter : «je l’ai entendu dire à mon frère qu’il allait l’éliminer. Je n’ai pas eu le temps de réagir. Ensuite, il a pris la poudre d’escampette. J’étais impuissant face à cette situation ». 

Apres ce témoignage, le conseil de la partie civile, Me Bamba Cissé, avait dénoncé "un crime d’une lâcheté sans commune mesure". Il avait réclamé la somme de 300 000 000 Fcfa en guise de dommages et intérêts. Mais Mamadou Barry ne devra payer que 50 millions de CFa. 

Enquête


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