La dépouille de l’ex-président Robert Mugabe a été rapatriée au Zimbabwe pour des obsèques nationales qui, malgré l’héritage très controversé de ses trente-sept ans de règne absolu, doivent réunir nombre de dirigeants d’Afrique et d’ailleurs. Considéré comme le « héros » de l’indépendance du Zimbabwe avant de devenir un tyran, Robert Mugabe a été rapatrié dans cette ancienne colonie britannique, mercredi 11 septembre. Il s’était éteint, vendredi, à l’âge de 95 ans dans un hôpital de luxe de Singapour, où il venait régulièrement se faire soigner depuis plusieurs années. L’avion transportant sa dépouille s’est arrêté au pied d’un tapis rouge, face à une garde militaire d’honneur et une tribune officielle où avait pris place, entre autres, son successeur Emmerson Mnangagwa, paré de sa traditionnelle écharpe aux couleurs du Zimbabwe. Une foule de plusieurs milliers de personnes a assisté au retour du corps de l’ancien président. Des funérailles nationales et des invités du monde entier Le cercueil de l’ancien chef de l’État, recouvert du drapeau zimbabwéen, a ensuite être transporté par un véhicule de commandement militaire jusqu’à sa fameuse résidence du « Toit bleu », pour un premier hommage public. Sa dépouille doit être exposée, jeudi, au stade Rufaro, dans la banlieue de Harare, « pour permettre à la population de tout le pays de rendre hommage à l’illustre héros de la guerre de libération », selon la ministre de l’Information Monica Mutsvangwa. C’est dans ce stade que Robert Mugabe avait, le 18 avril 1980, pris les rênes de l’ancienne Rhodésie, sous domination britannique, des mains de son ancien dirigeant blanc Ian Smith. Jeudi après-midi, le corps doit être conduit dans le village de Zvimba, à une centaine de kilomètres de la capitale, où l’ex-président possédait une maison. Les funérailles officielles de celui qui, dès sa mort, a été fait « héros national » par son successeur Emmerson Mnangagwa auront lieu samedi matin dans l’immense stade national des sports de Harare, qui peut accueillir 60 000 personnes. Le gratin des chefs d’État africains, en fonction ou à la retraite, devait se presser à cette cérémonie, ainsi que les dirigeants de grands pays « amis » tels que la Chine ou Cuba. En tête des personnalités attendues par la présidence zimbabwéenne figurent le président chinois Xi Jinping, l’ex-président cubain Raul Castro, les présidents sud-africain Cyril Ramaphosa, nigérian Mohammadu Buhari ou de la République démocratique du Congo Félix Tshisekedi. Un lieu d’inhumation qui fait l’objet de tractations L’enterrement est prévu dimanche, à un endroit qui fait toujours l’objet d’intenses tractations entre les autorités et la famille. Par son statut de « héros national », Robert Mugabe devrait être inhumé au cœur du « Champ des héros de la Nation », un monument construit en lisière de la capitale pour accueillir les « combattants de la guerre de libération » les plus illustres. Mais l’entourage de Robert Mugabe et les chefs traditionnels s’y opposent. Ils plaident que le défunt a exprimé le vœu d’être inhumé dans le village de Zvimba, où il possédait une maison. Lâché par l’armée et son parti, Robert Mugabe a été contraint à la démission en 2017. Il a laissé un pays englué dans une profonde crise économique qui ne cesse d’empirer. Accusé d’avoir muselé l’opposition par la violence pendant 37 années de règne, pointé comme responsable de la déchéance économique de son pays, Robert Mugabe incarnait jusqu’à l’excès le rejet des anciens colons et de l’Occident, ces « Whites » (« Blancs ») qui revenaient à chacun de ses discours.
Arrivée à Harare de la dépouille de Robert Mugabe
Rédigé le Jeudi 12 Septembre 2019 à 10:54 | Lu 113 fois | 0 commentaire(s)
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