Après avoir défrayé la chronique, alimenté les colonnes des journaux locaux, à la faveur de plusieurs évasions (à Dakar et à Diourbel) et contribué au «pourrissement» des relations entre le Sénégal et la Gambie, Baye Modou Fall, alias Boy Djinné a posé, le 5 juillet 2016, le dernier acte de sa cavale longue de près de 7 mois. Un feuilleton judiciaire qui a connu son épilogue au poste frontalier de Kalifourou, une localité sise à la frontière avec la Guinée Conakry, où le célèbre fugitif s’était rendu en compagnie de son épouse gambienne, Jabu Cham.
La Dic hérite de la procédure
Arrêté à Kalifourou, en compagnie de sa dulcinée et de son mécanicien attitré, Pape Ndiaye, puis conduits au commissariat urbain de Tamba, pour nécessités de procédure de transfèrement sur Dakar, Boy Djinné et Cie ont été mis à la disposition des limiers de la Division des investigations criminelles (Dic). Les hommes du commissaire Ibrahima Diop qui ont hérité du dossier se sont déplacés à Tamba pour récupérer le colis, acheminé sur Dakar, sous bonne escorte. Arrivés avant-hier dans la capitale sénégalaise, Boy Djinné, son épouse et son mécanicien ont été admis dans les locaux de la Dic, où le commissaire Diop et ses hommes les ont pris en mains. Place aux auditions sur procès-verbal, marquant le début de l’enquête ouverte contre Boy Djinné et Cie.
Au menu du face-à -face Boy Djinné – enquêteurs
De sources concordantes, le célèbre fugitif, multirécidiviste, Baye Modou Fall est entendu sur plusieurs points, notamment, les circonstances de ses forfaits qui lui ont valu ses frictions judiciaires, ses dernières évasions spectaculaires, voire surréalistes, à Diourbel, mais aussi à Dakar qui ont «ridiculisé» le système pénitentiaire. Les hommes du commissaire Diop qui entendent ratisser large, vont également s’atteler à glaner des informations sur son séjour au pays de Yaya Jammeh, l’affaire du véhicule «Bmw X6» volé, les circonstances de l’acquisition de sa fausse pièce d’identité, sous le nom de Abdou Thiam et qui pourrait lui valoir le délit de faux usage de faux dans un document administratif, son bref séjour en Guinée Conakry…
Recel de malfaiteur, délit pouvant être retenu contre son épouse
Dans le même ordre, les enquêteurs de la Dic qui gardent dans leurs locaux, l’épouse gambienne de Boy Djinné, la dame Jabu Cham, arrêtée en sa compagnie, vont aussi tamiser fin pour voir si une responsabilité pénale individuelle pourrait lui être opposée. Seulement, confient nos sources, «jusqu’au départ de Tamba pour rallier Dakar, il n’a été retenu aucun délit contre elle. Les limiers de la capitale orientale n’ayant pas en charge le dossier, il revenait donc à leurs collègues de la Dic qui ont hérité de l’affaire, de relever, en cours d’enquête, toute responsabilité pénale pouvant être retenue contre elle.» Nos interlocuteurs sont toutefois d’avis que Jabu Cham pourrait être détenue pour recel de malfaiteur, s’il s’avère constant qu’elle avait hébergé Boy Djinné, en Gambie, en parfaite connaissance de son statut de détenu en cavale. Et nos sources estiment possible qu’en cours d’enquête, de nouveaux éléments confortent sa responsabilité pénale, à titre de complice…
Quid du mécanicien Pape Ndiaye ?
La grande interrogation porte sur le sort du mécanicien Pape Ndiaye. Jusqu’à ce stade de la procédure, les chances qu’il soit écroué seraient maigres. Tout au plus (sauf fait nouveau l’incriminant), il pourrait être retenu à son encontre le délit de non-dénonciation de malfaiteur ou de complicité. Ce, précisent nos sources, «au motif qu’il a délibérément cherché à apporter aide et assistance à un détenu en cavale, (en lui dépannant son véhicule), afin que celui-ci puisse échapper à l’action de la justice.»
Boy Djinné face à son passé pénal
Toujours est-il qu’au terme de l’enquête, Boy Djinné devrait être déféré au parquet de Dakar, inculpé sur la base d’infractions visées et placé sous mandat de dépôt, avant d’être écroué à la prison centrale de Rebeuss. Pour autant, notent nos sources, Boy Djinné ne serait pas au bout de ses peines. «Après avoir été écroué à Rebeuss, il devrait être acheminé à Diourbel (il y avait signé sa dernière évasion) et y être écroué, pour le second délit d’évasion, en sus de ses multiples forfaits commis.» Restera alors la question de la prison dans laquelle le célèbre «Djinné» sera admis pour sa détention préventive. Une question loin d’être saugrenue, au regard des prouesses réussies par celui à qui on prête, à tort ou à raison, la faculté de se transformer en margouillat pour signer ses évasions.
L'OBS
La Dic hérite de la procédure
Arrêté à Kalifourou, en compagnie de sa dulcinée et de son mécanicien attitré, Pape Ndiaye, puis conduits au commissariat urbain de Tamba, pour nécessités de procédure de transfèrement sur Dakar, Boy Djinné et Cie ont été mis à la disposition des limiers de la Division des investigations criminelles (Dic). Les hommes du commissaire Ibrahima Diop qui ont hérité du dossier se sont déplacés à Tamba pour récupérer le colis, acheminé sur Dakar, sous bonne escorte. Arrivés avant-hier dans la capitale sénégalaise, Boy Djinné, son épouse et son mécanicien ont été admis dans les locaux de la Dic, où le commissaire Diop et ses hommes les ont pris en mains. Place aux auditions sur procès-verbal, marquant le début de l’enquête ouverte contre Boy Djinné et Cie.
Au menu du face-à -face Boy Djinné – enquêteurs
De sources concordantes, le célèbre fugitif, multirécidiviste, Baye Modou Fall est entendu sur plusieurs points, notamment, les circonstances de ses forfaits qui lui ont valu ses frictions judiciaires, ses dernières évasions spectaculaires, voire surréalistes, à Diourbel, mais aussi à Dakar qui ont «ridiculisé» le système pénitentiaire. Les hommes du commissaire Diop qui entendent ratisser large, vont également s’atteler à glaner des informations sur son séjour au pays de Yaya Jammeh, l’affaire du véhicule «Bmw X6» volé, les circonstances de l’acquisition de sa fausse pièce d’identité, sous le nom de Abdou Thiam et qui pourrait lui valoir le délit de faux usage de faux dans un document administratif, son bref séjour en Guinée Conakry…
Recel de malfaiteur, délit pouvant être retenu contre son épouse
Dans le même ordre, les enquêteurs de la Dic qui gardent dans leurs locaux, l’épouse gambienne de Boy Djinné, la dame Jabu Cham, arrêtée en sa compagnie, vont aussi tamiser fin pour voir si une responsabilité pénale individuelle pourrait lui être opposée. Seulement, confient nos sources, «jusqu’au départ de Tamba pour rallier Dakar, il n’a été retenu aucun délit contre elle. Les limiers de la capitale orientale n’ayant pas en charge le dossier, il revenait donc à leurs collègues de la Dic qui ont hérité de l’affaire, de relever, en cours d’enquête, toute responsabilité pénale pouvant être retenue contre elle.» Nos interlocuteurs sont toutefois d’avis que Jabu Cham pourrait être détenue pour recel de malfaiteur, s’il s’avère constant qu’elle avait hébergé Boy Djinné, en Gambie, en parfaite connaissance de son statut de détenu en cavale. Et nos sources estiment possible qu’en cours d’enquête, de nouveaux éléments confortent sa responsabilité pénale, à titre de complice…
Quid du mécanicien Pape Ndiaye ?
La grande interrogation porte sur le sort du mécanicien Pape Ndiaye. Jusqu’à ce stade de la procédure, les chances qu’il soit écroué seraient maigres. Tout au plus (sauf fait nouveau l’incriminant), il pourrait être retenu à son encontre le délit de non-dénonciation de malfaiteur ou de complicité. Ce, précisent nos sources, «au motif qu’il a délibérément cherché à apporter aide et assistance à un détenu en cavale, (en lui dépannant son véhicule), afin que celui-ci puisse échapper à l’action de la justice.»
Boy Djinné face à son passé pénal
Toujours est-il qu’au terme de l’enquête, Boy Djinné devrait être déféré au parquet de Dakar, inculpé sur la base d’infractions visées et placé sous mandat de dépôt, avant d’être écroué à la prison centrale de Rebeuss. Pour autant, notent nos sources, Boy Djinné ne serait pas au bout de ses peines. «Après avoir été écroué à Rebeuss, il devrait être acheminé à Diourbel (il y avait signé sa dernière évasion) et y être écroué, pour le second délit d’évasion, en sus de ses multiples forfaits commis.» Restera alors la question de la prison dans laquelle le célèbre «Djinné» sera admis pour sa détention préventive. Une question loin d’être saugrenue, au regard des prouesses réussies par celui à qui on prête, à tort ou à raison, la faculté de se transformer en margouillat pour signer ses évasions.
L'OBS