Après une partie de sexe tarifé avec fille une mineure, Aly Ndao l’a filmée toute nue, avant d’utiliser ces vidéos pour la contraindre à entretenir de nouveau des rapports intimes avec lui. Il a été par le tribunal des flagrants délits de Dakar.
Le jeune Aly Ndao a comparu hier jeudi à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour les délits de menace de diffusion d’images à caractère pornographique, chantage, proxénétisme et détournement de mineure. Il avait fait l’objet d’une plainte déposée par la demoiselle A. Diop. Après avoir entretenu des rapports sexuels tarifés avec Aly Ndao, la fille âgée de 17 ans s’est endormie toute nue chez celui-ci. Aly profite de son sommeil pour la filmer dans cette position délicate. Une vidéo qu’il utilisera par la suite pour tenter de l’obliger à entretenir des rapports sexuels, à sa guise. Des faits que le prévenu a reconnus au cours des débats d’audience et pour lesquels il a été finalement condamné à 2 ans de prison, dont 10 jours ferme.
Entretenant des rapports conflictuels avec sa mère, A. Diop décide de quitter son domicile familial à Kaolack pour, dit-elle, venir chercher du travail à Dakar, afin de subvenir à ses besoins. Arrivée dans la capitale sénégalaise, la mineure achoppe sur un premier gros obstacle : trouver un logement. Ne connaissant personne à Dakar, la jeune fille devient vite «sans abri». Et pendant longs 4 mois, elle a dormi dans la rue. Le 22 juillet dernier, elle fait la connaissance d’un nommé «Junior» à qui elle expose sa situation. Elle sollicite son aide et lui demande de l’héberger. «Junior» passe un coup de fil à son ami Aly Ndao pour lui faire part du problème de la fille de 17 ans.
Aly Ndao contacte A. Diop et lui demande de venir à son domicile, sis à Grand Mbao, dans la grande banlieue dakaroise. Au cours des échanges, il en profite pour proposer à la fille une partie de jambes en l’air tarifée. La fille accepte et réclame la somme de 40 000 FCfa, espérant sans doute trouver un logis avec cet argent. Rapidement, A. Diop se rend chez Aly où ils passent des moments intimes.
Au bout de deux rapports sexuels, la fille se sent fatiguée et glisse dans les bras de Morphée. Toute nue. Son partenaire ou client d’un soir en profite alors pour la filmer. Une fois rentrée, A. Diop reçoit des images d’elle en tenue d’Eve de Aly Ndao. Celui-ci menace de publier la vidéo sur les réseaux sociaux si elle refuse de se donner encore à lui.
«Junior» aussi refait surface sous les habits d’un… proxénète. Il réclame à A. Diop sa part des 40 mille FCfa. La fille lui répond qu’elle a tout dépensé. Après des échanges aigres-doux, «Junior» publie le contact de la fille sur Facebook, la présentant comme une «fille de joie». Suffisant pour que le téléphone de A. Diop explose, les appels pour des parties de sexe se multiplient. Prise de panique, elle envoie 15 mille FCfa à «Junior» pour qu’il supprime la publication, mais refuse de céder au chantage d’Aly Ndao. Elle porte plainte à la brigade des mœurs du commissariat central de Dakar. Devant les enquêteurs, elle racontera toute l’histoire de son différend avec Aly Ndao. Entendu, le mis en cause reconnaît les faits, disant qu’il n’avait pas l’intention de publier les images, qu’il voulait juste lui faire peur pour la pousser à entretenir d’autres rapports sexuels avec lui.
A la barre, Aly Ndao a réitéré ses aveux faits à l’enquête préliminaire, sollicitant la clémence du tribunal. «La fille se prostitue. J’ai eu son contact par le biais d’un ami Facebook qui s’appelle «Junior». Il me donne des numéros de filles pour 2 mille FCfa. Je l’ai appelé pour qu’il me passe une dame pour une partie de sexe. C’est ainsi qu’il m’a donné le numéro d’A. Diop que j’ai appelée et avec qui j’ai marchandé le prix d’une nuitée. Elle est venue chez moi et on a entretenu des rapports sexuels. Après, elle s’est endormie et je l’ai filmée toute nue. Quand elle est rentrée, je lui ai envoyé la vidéo et lui ai demandé de venir me trouver encore si elle ne voulait pas retrouver ses images sur Internet. D’ailleurs, elle n’était pas la seule. Le gars m’avait donné 3 contacts de filles et j’ai couché avec toutes les trois», soutient Aly Ndao, 23 ans. Partie civile au procès, A. Diop n’a pas souhaité comparaître hier. Et le parquet a requis l’application de la loi pénale. L’avocat de la défense, Me Aboubacry Barro, a tenté de tirer d’affaire le prévenu, plaidant la clémence. En rendant sa décision, le tribunal l’a presque entendu, en condamnant Aly Ndao à une peine de 2 ans de prison, dont… 10 jours ferme.