Aminata Touré, la Dame de fer
Rigoureuse, tenace et compétente. Tous ces adjectifs décrivent la personnalité de celle qui est surnommée la Dame de fer. Garde des Sceaux, elle est au centre de l’attention politique et médiatique. Mais ces “qualités’’ ne plaisent pas à tous. Au sein du pouvoir aussi. On lui reproche de prendre trop d’initiatives. De se mêler de choses qui ne la regardent pas.
Les choses commencent à se compliquer avec Macky Sall, lorsqu’elle entreprend de convoquer une réunion de cadres de l’APR sans l’aval du président. Ou quand elle décide d’organiser une tournée en Casamance. “Macky Sall était très remonté contre elle. Il estimait qu’elle prenait trop de libertés’’, rapportait dans la presse, sur ces épisodes, un confident du chef de l’État.
Le temps passe et arrivent les élections municipales de 2014. Macky Sall, devant les tiraillements et chamailleries pour être investis, déclare à tous ses responsables qu’il sanctionnera ceux qui perdront les élections dans leur circonscription. Mimi, passée entre-temps du ministère de la Justice à la primature, en remplacement d’Abdoul Mbaye, est envoyée sur une mission quasi impossible : défier, dans son fief de Grand-Yoff, le maire de Dakar, Khalifa Sall. Un fiasco retentissant s’ensuit.
Le remaniement ministériel qui s’en est suivi consacre la première grosse claque à la carrière politique de Mimi Touré, débarquée de son poste de Premier ministre. Malgré le camouflet, elle reste aux côtés du président de la République. Ses compétences restent précieuses pour l’Alliance pour la République (APR) qui manque de cadres de haut standing.
En février 2015, elle est nommée par Macky Sall au poste d’Envoyée spéciale du président de la République, pour toutes sortes de missions nationales et internationales. Sur le parrainage, l’invalidation des candidatures de Karim Wade et de Khalifa Sall, le fichier électoral, le nombre de candidatures acceptées par le Conseil constitutionnel, elle défend les positions du président de la République.
Comme en 2012, ses compétences la place à la tête du directoire de campagne du candidat sortant. Trois mois après sa réélection en 2019, le président Sall la nomme présidente du Conseil économique, social et environnemental. Un poste qui faisait d'Aminata Touré la troisième personnalité de l'État, jusqu’à mercredi dernier.
Une hyper activité notée au CESE
Au CESE, Mimi Touré prenait son travail à coeur. Au point qu’elle a fini là aussi par déranger des hauts placés du pouvoir. La convocation de ministres, ses rapports sur des questions d’intérêt public n’ont pas fait l’unanimité. Une fois de plus, son hyper activité est mal vue. Elle entre dans le collimateur des faucons du palais qui actionnent leurs relais dans les médias.
D’ailleurs, la question est à ce point sensible qu’en septembre, pendant un séminaire gouvernemental, Macky Sall rappelle à ses ministres que le Cese n’a pas autorité sur eux.
De passage à Paris, le chef de l’État formule également une sèche mise en garde devant des responsables de l’APR : “Si des ministres ou des cadres ont des ambitions, qu’ils attendent la fin de mon mandat pour se manifester’’, assène-t-il.
Beaucoup y ont vu un rappel à l’ordre adressé à Aminata Touré qui, dans une grande interview accordée au quotidien “Le Soleil’’, le 3 septembre, déclarait que le débat sur la succession du président Macky Sall était prématuré. Il y a un an, dans la presse, elle admettait qu’il “n’y a pas de politicien sans ambition’’, tant que celle-ci est réaliste et qu’elle se pose au moment opportun. Et surtout qu’il “serait bien’’ qu’il y ait enfin une présidente au Sénégal.
Si en politique, il ne faut jurer de rien, il semble difficile, pour la Dame de fer, de se relever de ce nouveau revers. En 2008, elle avait assisté à la montée en puissance de Macky Sall, après sa séparation houleuse avec Abdoulaye Wade avant de fonder l’APR. Empruntera-t-elle cette voie ? Retournera-t-elle dans les grâces du président, d’ici 2024 ?
Ce qui est sûr, c’est qu’Aminata Touré amorce un virage capital de sa carrière politique.
Rigoureuse, tenace et compétente. Tous ces adjectifs décrivent la personnalité de celle qui est surnommée la Dame de fer. Garde des Sceaux, elle est au centre de l’attention politique et médiatique. Mais ces “qualités’’ ne plaisent pas à tous. Au sein du pouvoir aussi. On lui reproche de prendre trop d’initiatives. De se mêler de choses qui ne la regardent pas.
Les choses commencent à se compliquer avec Macky Sall, lorsqu’elle entreprend de convoquer une réunion de cadres de l’APR sans l’aval du président. Ou quand elle décide d’organiser une tournée en Casamance. “Macky Sall était très remonté contre elle. Il estimait qu’elle prenait trop de libertés’’, rapportait dans la presse, sur ces épisodes, un confident du chef de l’État.
Le temps passe et arrivent les élections municipales de 2014. Macky Sall, devant les tiraillements et chamailleries pour être investis, déclare à tous ses responsables qu’il sanctionnera ceux qui perdront les élections dans leur circonscription. Mimi, passée entre-temps du ministère de la Justice à la primature, en remplacement d’Abdoul Mbaye, est envoyée sur une mission quasi impossible : défier, dans son fief de Grand-Yoff, le maire de Dakar, Khalifa Sall. Un fiasco retentissant s’ensuit.
Le remaniement ministériel qui s’en est suivi consacre la première grosse claque à la carrière politique de Mimi Touré, débarquée de son poste de Premier ministre. Malgré le camouflet, elle reste aux côtés du président de la République. Ses compétences restent précieuses pour l’Alliance pour la République (APR) qui manque de cadres de haut standing.
En février 2015, elle est nommée par Macky Sall au poste d’Envoyée spéciale du président de la République, pour toutes sortes de missions nationales et internationales. Sur le parrainage, l’invalidation des candidatures de Karim Wade et de Khalifa Sall, le fichier électoral, le nombre de candidatures acceptées par le Conseil constitutionnel, elle défend les positions du président de la République.
Comme en 2012, ses compétences la place à la tête du directoire de campagne du candidat sortant. Trois mois après sa réélection en 2019, le président Sall la nomme présidente du Conseil économique, social et environnemental. Un poste qui faisait d'Aminata Touré la troisième personnalité de l'État, jusqu’à mercredi dernier.
Une hyper activité notée au CESE
Au CESE, Mimi Touré prenait son travail à coeur. Au point qu’elle a fini là aussi par déranger des hauts placés du pouvoir. La convocation de ministres, ses rapports sur des questions d’intérêt public n’ont pas fait l’unanimité. Une fois de plus, son hyper activité est mal vue. Elle entre dans le collimateur des faucons du palais qui actionnent leurs relais dans les médias.
D’ailleurs, la question est à ce point sensible qu’en septembre, pendant un séminaire gouvernemental, Macky Sall rappelle à ses ministres que le Cese n’a pas autorité sur eux.
De passage à Paris, le chef de l’État formule également une sèche mise en garde devant des responsables de l’APR : “Si des ministres ou des cadres ont des ambitions, qu’ils attendent la fin de mon mandat pour se manifester’’, assène-t-il.
Beaucoup y ont vu un rappel à l’ordre adressé à Aminata Touré qui, dans une grande interview accordée au quotidien “Le Soleil’’, le 3 septembre, déclarait que le débat sur la succession du président Macky Sall était prématuré. Il y a un an, dans la presse, elle admettait qu’il “n’y a pas de politicien sans ambition’’, tant que celle-ci est réaliste et qu’elle se pose au moment opportun. Et surtout qu’il “serait bien’’ qu’il y ait enfin une présidente au Sénégal.
Si en politique, il ne faut jurer de rien, il semble difficile, pour la Dame de fer, de se relever de ce nouveau revers. En 2008, elle avait assisté à la montée en puissance de Macky Sall, après sa séparation houleuse avec Abdoulaye Wade avant de fonder l’APR. Empruntera-t-elle cette voie ? Retournera-t-elle dans les grâces du président, d’ici 2024 ?
Ce qui est sûr, c’est qu’Aminata Touré amorce un virage capital de sa carrière politique.