Le 26 octobre 2024,une cérémonie de dédicace d’un livre très dangereux pour la cohésion nationale, est prévue à la librairie des 4 vents à Dakar.De tout coeur que cette cérémonie n’ait pas lieu. Ce serait la meilleure manière de cracher sur la mémoire de nos camarades tombés au champ d’honneur. La majorité « relative » qui a permis au Pdt Diomaye d’accéder au pouvoir,sur 18 millions de ses concitoyens,ne doit pas, en tant que garant de l’unité nationale, de la stabilité du pays et de son intégrité, lui permettre d’ouvrir une fenêtre, de cautionner ou de fermer les yeux sur une »percée irrédentiste » loin du terrain où la décision a été faite. Si, dans les années passées, d’interminables négociations ont accouché d’une souris, cette initiative est, au-delà d’une atteinte des consciences collectives, une esquisse intellectuelle pour jeter le discrédit sur les acteurs anciens de la question casamancaise et le doute sur les frêles épaules d’une certaine composante de notre Nation. Le désir de vivre en commun, socle et essence de notre raison d’être, a subi de multiples assauts et tentatives de fissuration, par des illuminés, essentiellement mûs par des soucis mercantiles ou simplement sécessionnistes. L’idéal des générations passées et futures, j’ose espérer, a toujours été de maintenir le Sénégal dans ce fleuve tranquille qu’est la paix et de le développer pour le bonheur de tous ses fils. En confiant le pouvoir au Président Diomaye, le peuple sénégalais a nourri de nobles aspirations d’améliorer leurs conditions d’existence et accroître les acquis obtenus à l’issue de multiples efforts. Aucun autre objectif ne les animait, fut-il doctrinal, confessionnel où autre. Les sacrifices consentis par les jambars, qui ont payé de leur sang, ne devrait jamais être vain. Ces hommes du devoir bougent aujourd’hui dans leur tombe et leur progéniture égarée par cette « démarche intellectuelle divisionniste » qui ne dit pas son nom. Comprenons et admirons le courage de ces Jambars, natifs du Sud, meurtris dans leur chair, coupés de leurs origines, des patriotes de premier rang, comprenons leur amertume, mais comprenons leur peur. Peur d’être écartelés entre le terroir où ils ne peuvent plus déambuler librement et cette partie de leur patrie où ils sont chez eux. Ne crevons pas l’abcès. Sa puanteur engendrera des odeurs plus nauséabondes et ne ferait naître que des tares sociales indélébiles. À Potsdam, en Allemagne, j’ai eu la chance de m’asseoir sur la table où les grands de ce monde avaient signé l’Armistice. Pour dire que la boulimie hégémonique est la pire erreur de la vie. Elle n’engendre que la désolation, le regret et des fautes irréparables. Qu’on ne me dise pas que les hommes font simplement l’histoire, mais leurs erreurs dénaturent les vrais réflexes de la race humaine. Partout ailleurs, on se bat pour des différences qui ne sont que des questions de perception et de persuasion. Les africains ont connu la démocratie, l’Organisation de l’État et énormément de concepts cadrant avec nos valeurs. Les esclavagistes sont venus nous transporter ailleurs pendant trois siècles, avec armes et bagages ils sont revenus nous coloniser pendant 150 ans. Pour assouvir un autre dessein, ils ont instauré la néo-colonisation, contrôlant toute notre économie et nous imposant un diktat impérial. Avec cet énième éveil des consciences, leur démon de la division est toujours mis en selle et se sont mis sur leurs grands chevaux pour nous dicter leurs volontés ou nous indiquer des stratégies. Non. Basta. La cataluna restera espagnole, la corse française et Kabinda angolaise. Soyons vigilants. Après être combattu par la France, feu Pdt Sékou Touré a tendu la main pour une coopération d’égale dignité. Ces temps des moutons de panurge est révolu, comme ces tentatives de division, car ma grande-soeur est à kartiak ( où j’ai intervenu) et tous mes neveux et nièces portent « Badji » comme nom de famille. Mon dernier message s’adresse au premier magistrat de ce pays, son Excellence, Mr Bassirou Diomaye Faye, pour lui demander solennellement de ne pas autoriser une telle manifestation et l’entrée de ce livre dans notre pays. Je voudrais que ce message soit transmis à toutes mes soeurs et à tous mes frères du pays et de la diaspora. Loin de moi toute témérité ou recherche de mule, mais un esprit patriotique qui m’a habité pendant 39 ans sous les drapeaux. Au risque d’être insulté ou embrigadé, je serai preneur. J’aime mon pays, je me suis battu pour lui et je mourrai pour lui.
(Lieutenant-colonel-er Adama Diop-Ancien chef de la Division Médias et Stratégies-DIRPA)
Sarr le sénégalais d’Allemagne