A première vue, le Ghana semble approuver l’adoption de l’Eco par les 8 pays de l’Uemoa. A travers un communiqué de la présidence signé par Eugene Arhin, le directeur des communications, le chef de l’Etat Nana Akufo Addo dit prendre note de la déclaration du président Ouattara, samedi 21 décembre. Le Ghana, tout en applaudissant, promet même de rejoindre l’Eco dans les meilleurs délais.
Cependant, à y voir de plus prêt, le pays semble prendre ses distances. D’abord, le Ghana parle de ‘’décision prise par les huit (8) États membres ouest-africains de l'UEMOA de cesser l'utilisation du franc CFA, en faveur de la nouvelle monnaie commune proposée de la CEDEAO, l'Eco, à partir de 2020’’. Une façon assez subtile de se démarquer. Ensuite, Accra invite les autres pays à travailler pour le vrai projet de la Cédéao. « Le Ghana exhorte les autres États membres de la CEDEAO à travailler rapidement à la mise en œuvre des décisions des autorités de la CEDEAO, notamment en adoptant un régime de taux de change flexible, en instituant un système fédéral pour la Banque centrale de la CEDEAO et d'autres critères de convergence convenus connexes, afin de garantir que nous atteindre les objectifs monétaires de la CEDEAO, dans les meilleurs délais, pour tous les États membres ». Ainsi, le Ghana parle d’un régime de taux de change flexible, sans désigner de monnaie. Pendant ce temps, Ouattara annonce un taux fixe par rapport à l’Euro. Une grande différence !
Ensuite, Nana Akufo Addo semble rappeler à Ouattara que la Bécéao n’est pas la banque centrale de la Cédéao. Il veut ainsi un système fédéral pour la sous-région. Bref, les pays anglophones sont, pour le moment, à une bonne distance de l’initiative de Macron et Ouattara.