Petit-fils du fondateur de la confrérie égyptienne islamiste des Frères musulmans, Tariq Ramadan, 55 ans, bénéficie d’une forte popularité dans les milieux musulmans conservateurs. Il est aussi très contesté, notamment dans les sphères laïques, qui voient en lui le tenant d’un islam politique.
Le théologien suisse, visé depuis le 23 octobre par une enquête à Paris pour « viol, agression sexuelle, violences et menaces de mort » , s’exprimait au lendemain de la révélation d’une nouvelle plainte, déposée à Paris le 26 octobre et qui dénonce des faits similaires.
Le récit de cette femme, qui fournit des certificats médicaux à l’appui, fait état de « scènes de violence sexuelle d’une grande brutalité » qui se seraient déroulées dans un grand hôtel de Lyon en octobre 2009.
Tariq Ramadan utilise l’islam pour assouvir ses pulsions sexuelles
Ce témoignage succède à celui d’une ancienne salafiste devenue militante féministe et laïque : Henda Ayari, 40 ans, a publié ses accusations sur sa page Facebook le 20 octobre , en plein débat autour du harcèlement sexuel dans la société. Elle a depuis été entendue par les enquêteurs sur ces faits qui remonteraient à 2012 à Paris.
Dans un entretien au journal Le Parisien, Henda Ayari raconte qu’elle était « sous l’emprise mentale » de Tariq Ramadan et que celui-ci l’avait « menacée de représailles » ou de « s’en prendre à ses enfants ».
Elle dit refuser de se « taire parce que Tariq Ramadan utilise l’islam pour assouvir ses pulsions sexuelles » et assure que pour l’islamologue « soit vous êtes voilée, soit vous êtes violée ».
« Machine à mensonges »
Alors que son avocat a annoncé avoir porté plainte pour « dénonciation calomnieuse », Tariq Ramadan affirme qu’une « nouvelle plainte sera déposée dans les prochains jours puisque mes adversaires ont enclenché la machine à mensonges ».
« Je suis depuis plusieurs jours la cible d’une campagne de calomnie qui fédère assez limpidement mes ennemis de toujours », écrit ce professeur d’études islamiques contemporaines à l’université d’Oxford.
« Il est triste de voir nos adversaires réduits à soutenir l’imposture et la tromperie érigées en vertu, poursuit-il. Le droit doit maintenant parler, mon avocat est en charge de ce dossier, nous nous attendons à un long et âpre combat. Je suis serein et déterminé ».
Par Jeune Afrique avec AFP