Agé de soixante-quatorze ans, père de six enfants, marié à deux épouses, Abdoulaye Fall risque de passer les cinq prochaines années à la Maison d’arrêt et de correction (Mac) de Diourbel, où il est actuellement détenu en attendant le verdict de son procès.
Homme d’affaires très connu dans son milieu, notamment à Dakar où il vit depuis plus d’un demi-siècle, Abdoulaye Fall a comparu mardi dernier devant la barre du tribunal correctionnel de Diourbel, pour répondre des charges de blanchiment de capitaux et d’abus de confiance. Il y a plusieurs mois, l’émigré Fatou Tall qui désirait acquérir un terrain, fait la connaissance du vieux Abdoulaye Fall grâce à des amis que les deux avaient en commun. Après discussions, le sieur Fall s’engage à vendre un terrain à la dame, pour la bagatelle de soixante-quinze millions de francs Cfa. Un accord étant très vite trouvé, Fatou Tall verse ladite somme au vieux par tranches. Mais voilà que de l’eau a coulé sous les ponts et la dame n’a ni vu son terrain ni la couleur de son argent. Pis, lorsqu’elle tenta de joindre le vieux Fall, ce dernier éteignit son téléphone. Et quand elle se déplaçait jusqu’à son domicile, Abdoulaye Fall était introuvable, détaille L'As.
Sentant alors l’arnaque à plein nez, elle décide de porter l’affaire en justice. Mais entre-temps, l’homme d’affaires avait déjà plié cliques et claques pour se barrer à Touba, où habite son frère. Faisant elle-même ses propres investigations durant plusieurs semaines, Fatou Tall débarque dans la capitale du Mouridisme, où des éléments de la Division des Investigations Criminelles (Dic) finissent par mettre la main sur le vieux Fall. Arrêté, il a été déféré devant le procureur de la République au terme de sa garde à vue. L’enquête menée par les policiers a révélé que le mis en cause venait de se payer des véhicules de luxe et une nouvelle maison dans la banlieue dakaroise. A partir de là , les choses s'enchaînent à la vitesse grand V et Abdoulaye Fall est placé sous mandat de dépôt, après avoir été inculpé pour abus de confiance et blanchiment de capitaux.
Face au Président du tribunal, le juge MaguetteDiop et ses accesseurs, l’accusé a soutenu n’avoir reçu de la dame en tout et pour tout que la coquette somme de vingt-huit millions par deux chèques de six millions et deux versements en espèces de dix et six millions. Au sujet de l’argent qu’il a encaissé, Abdoulaye Fall déclare l’avoir donné à son ami, un certain Youssou Dieng, décédé il y a quelques temps.
Selon lui, un accord avait été trouvé avec Fatou Tall pour une solution à l’amiable, mais cette dernière a subitement changé d’avis parce qu’animée par une nette volonté de le mettre en prison. «C’est archi faux», a rétorqué la plaignante, selon qui l'accusé s'est fait passer pour un inspecteur des impôts à la retraite, afin d’abuser de sa confiance, en lui proposant de lui vendre un terrain.
Retraçant le modus operandi de celui qu’elle dépeint comme un grand arnaqueur dénué de valeurs et qui, à sa connaissance, a fait plusieurs autres victimes, Fatou Tall a produit devant la barre un audio attestant de la transaction. Mieux, elle a indiqué que c’est lorsqu’il a été arrêté, qu’Abdoulaye Fall a signé une reconnaissance de dette portant sur les soixante-quinze millions devant le commissaire de police et ses éléments.
Commis pour défendre les intérêts de la partie civile, Me Assane Dioma Ndiaye d’indiquer : « L'accusé a usé de manœuvres frauduleuses pour se faire remettre 75 millions. Il a fait une reconnaissance de dette devant un commissaire de police. Le modus operandi de monsieur Fall consiste à faire croire à ses victimes qu'il peut leur faire délivrer un bail. Il n'est pas en mesure de produire le moindre acte attestant d'une quelconque démarche pour avoir le bail. Il s'est contenté de prendre l'argent de ma cliente pour fuir à Touba.
Si Fatou Tall n'avait pas fait des d'efforts pour le situer, Abdoulaye Fall n'allait jamais comparaître parce qu'il voulait se soustraire à la justice. Ma cliente a failli voir son mariage voler en éclats parce que son époux ne pouvait pas admettre qu'elle fasse confiance à un homme qu'elle ne connaissait ni d'Adam ni d'Ève. Il n'y a aucun problème quant à la matérialité ou à l'imputabilité des faits qui sont constants », a plaidé Me Ndiaye, qui a sollicité le remboursement de 75 millions sans demander de dommages et intérêts.
« Pour l'abus de confiance, il est constant qu'il y a eu remise faite en vertu d'un contrat de mandat. Mais mis en demeure, le prévenu n'a pas honoré son engagement ni remis la somme. Pour le blanchiment de capitaux, il apparaît clair dans cette procédure, que le prévenu a acquis des biens dont une villa qui a coûté 28 millions d'après l'acte de vente. Et tout laisse croire que l'accusé n'a pas les moyens d'avoir avec lui cette somme.Il n'est pas en mesure de justifier l'origine de cet argent. Les délits de blanchiment de capitaux et d'abus de confiance sont suffisamment établis. Je requiers qu'il vous plaise de le déclarer coupable et de le condamner à cinq ans dont deux ans ferme», a requis le procureur de la République.
Relevant son désaccord avec le réquisitoire du procureur et la plaidoirie de son confrère de la partie civile, Me Serigne Diongue, conseil de la défense, a indiqué que le tribunal n’avait pas les moyens pour entrer en voie de condamnation contre Abdoulaye Fall, face à l’insuffisance de preuves. « Il y a des constantes dans cette affaire. Mon client a reconnu s'être entendu avec la partie civile pour l'acquisition de bail. Mon client n'a reconnu que 28 millions en tout et pour tout. Et lui, au moins, a pu démontrer comment il a reçu les deux chèques de six millions et les deux versements en espèces de dix et six millions, contrairement à la partie civile, qui n'a pas pu expliquer comment elle a remis les 75 millions à l'accusé. Je demande la relaxe pure et simple pour le délit de blanchiment de capitaux et une application bienveillante de la loi pénale, si d'aventure le tribunal pense qu'il est coupable d'abus de confiance ».
L’affaire a été mise en délibéré pour le mardi 20 décembre prochain.
Homme d’affaires très connu dans son milieu, notamment à Dakar où il vit depuis plus d’un demi-siècle, Abdoulaye Fall a comparu mardi dernier devant la barre du tribunal correctionnel de Diourbel, pour répondre des charges de blanchiment de capitaux et d’abus de confiance. Il y a plusieurs mois, l’émigré Fatou Tall qui désirait acquérir un terrain, fait la connaissance du vieux Abdoulaye Fall grâce à des amis que les deux avaient en commun. Après discussions, le sieur Fall s’engage à vendre un terrain à la dame, pour la bagatelle de soixante-quinze millions de francs Cfa. Un accord étant très vite trouvé, Fatou Tall verse ladite somme au vieux par tranches. Mais voilà que de l’eau a coulé sous les ponts et la dame n’a ni vu son terrain ni la couleur de son argent. Pis, lorsqu’elle tenta de joindre le vieux Fall, ce dernier éteignit son téléphone. Et quand elle se déplaçait jusqu’à son domicile, Abdoulaye Fall était introuvable, détaille L'As.
Sentant alors l’arnaque à plein nez, elle décide de porter l’affaire en justice. Mais entre-temps, l’homme d’affaires avait déjà plié cliques et claques pour se barrer à Touba, où habite son frère. Faisant elle-même ses propres investigations durant plusieurs semaines, Fatou Tall débarque dans la capitale du Mouridisme, où des éléments de la Division des Investigations Criminelles (Dic) finissent par mettre la main sur le vieux Fall. Arrêté, il a été déféré devant le procureur de la République au terme de sa garde à vue. L’enquête menée par les policiers a révélé que le mis en cause venait de se payer des véhicules de luxe et une nouvelle maison dans la banlieue dakaroise. A partir de là , les choses s'enchaînent à la vitesse grand V et Abdoulaye Fall est placé sous mandat de dépôt, après avoir été inculpé pour abus de confiance et blanchiment de capitaux.
Face au Président du tribunal, le juge MaguetteDiop et ses accesseurs, l’accusé a soutenu n’avoir reçu de la dame en tout et pour tout que la coquette somme de vingt-huit millions par deux chèques de six millions et deux versements en espèces de dix et six millions. Au sujet de l’argent qu’il a encaissé, Abdoulaye Fall déclare l’avoir donné à son ami, un certain Youssou Dieng, décédé il y a quelques temps.
Selon lui, un accord avait été trouvé avec Fatou Tall pour une solution à l’amiable, mais cette dernière a subitement changé d’avis parce qu’animée par une nette volonté de le mettre en prison. «C’est archi faux», a rétorqué la plaignante, selon qui l'accusé s'est fait passer pour un inspecteur des impôts à la retraite, afin d’abuser de sa confiance, en lui proposant de lui vendre un terrain.
Retraçant le modus operandi de celui qu’elle dépeint comme un grand arnaqueur dénué de valeurs et qui, à sa connaissance, a fait plusieurs autres victimes, Fatou Tall a produit devant la barre un audio attestant de la transaction. Mieux, elle a indiqué que c’est lorsqu’il a été arrêté, qu’Abdoulaye Fall a signé une reconnaissance de dette portant sur les soixante-quinze millions devant le commissaire de police et ses éléments.
Commis pour défendre les intérêts de la partie civile, Me Assane Dioma Ndiaye d’indiquer : « L'accusé a usé de manœuvres frauduleuses pour se faire remettre 75 millions. Il a fait une reconnaissance de dette devant un commissaire de police. Le modus operandi de monsieur Fall consiste à faire croire à ses victimes qu'il peut leur faire délivrer un bail. Il n'est pas en mesure de produire le moindre acte attestant d'une quelconque démarche pour avoir le bail. Il s'est contenté de prendre l'argent de ma cliente pour fuir à Touba.
Si Fatou Tall n'avait pas fait des d'efforts pour le situer, Abdoulaye Fall n'allait jamais comparaître parce qu'il voulait se soustraire à la justice. Ma cliente a failli voir son mariage voler en éclats parce que son époux ne pouvait pas admettre qu'elle fasse confiance à un homme qu'elle ne connaissait ni d'Adam ni d'Ève. Il n'y a aucun problème quant à la matérialité ou à l'imputabilité des faits qui sont constants », a plaidé Me Ndiaye, qui a sollicité le remboursement de 75 millions sans demander de dommages et intérêts.
« Pour l'abus de confiance, il est constant qu'il y a eu remise faite en vertu d'un contrat de mandat. Mais mis en demeure, le prévenu n'a pas honoré son engagement ni remis la somme. Pour le blanchiment de capitaux, il apparaît clair dans cette procédure, que le prévenu a acquis des biens dont une villa qui a coûté 28 millions d'après l'acte de vente. Et tout laisse croire que l'accusé n'a pas les moyens d'avoir avec lui cette somme.Il n'est pas en mesure de justifier l'origine de cet argent. Les délits de blanchiment de capitaux et d'abus de confiance sont suffisamment établis. Je requiers qu'il vous plaise de le déclarer coupable et de le condamner à cinq ans dont deux ans ferme», a requis le procureur de la République.
Relevant son désaccord avec le réquisitoire du procureur et la plaidoirie de son confrère de la partie civile, Me Serigne Diongue, conseil de la défense, a indiqué que le tribunal n’avait pas les moyens pour entrer en voie de condamnation contre Abdoulaye Fall, face à l’insuffisance de preuves. « Il y a des constantes dans cette affaire. Mon client a reconnu s'être entendu avec la partie civile pour l'acquisition de bail. Mon client n'a reconnu que 28 millions en tout et pour tout. Et lui, au moins, a pu démontrer comment il a reçu les deux chèques de six millions et les deux versements en espèces de dix et six millions, contrairement à la partie civile, qui n'a pas pu expliquer comment elle a remis les 75 millions à l'accusé. Je demande la relaxe pure et simple pour le délit de blanchiment de capitaux et une application bienveillante de la loi pénale, si d'aventure le tribunal pense qu'il est coupable d'abus de confiance ».
L’affaire a été mise en délibéré pour le mardi 20 décembre prochain.