La fondation Kéba Mbaye recadre le débat sur les Mémoires de Diouf concernant le défunt juge.
«Nous sommes en mesure d’affirmer que le juge n’a pas dit à Abdou Diouf : «j’ai étudié le dossier et l’ai renvoyé à la Cour d’appel avec des directives». Il lui a plutôt dit : «Le Conseil constitutionnel a adopté la décision qui permettra à la Cour d’appel de prendre la sienne dans un délai raisonnable», rectifie la fondation Kéba Mbaye qui pense que le juge a démissionné «pour donner plus de poids à la décision du Conseil (Constitutionnel)».
«L’histoire retiendra que le Conseil constitutionnel, sous la présidence du juge Kéba Mbaye, a sorti le Sénégal d’un blocage lourd de dangers pour la république», témoignent les membres de la fondation.
Dans son livre, Abdou Diouf se demande ce qui a bien poussé le juge à démissionner. «Peut être a-t-il reçu des menaces au point d’avoir pris peur… Je n’en sais rien, mais quand on connait la suite des évènements (assassinat de Me Babacar Sèye), l’hypothèse est plausible», écrit Diouf dans ses «Mémoires».
Réaction de la fondation : «Sa carrière (celle de Kéba Mbaye) se déroula souvent en compagnonnage étroit avec Abdou Diouf, notamment lorsque lui était à la tête du pouvoir judiciaire, et l’autre second de l’exécutif. Ce dernier, au moment de s’en souvenir, n’en aura retenu, pour la rédaction de ses mémoires, qu’une démission mal comprise, parce que mal étudiée».
Les héritiers de Kéba Mbaye pensent que «le Président Abdou Diouf aurait pu se montrer plus précis et plus élégant, en indiquant que s’il a cessé de recevoir Kéba Mbaye, c’est parce que ce dernier n’avait jamais demandé à être reçu».