Notre compatriote dont les révélations à des enquêteurs français dans le cadre d’accusations de corruption qui l’accablent est plus connu pour son passage à la tête de l’Iaaf. Nous vous permettrons de mieux le connaître en revisitant quelques aspects de la vie de ce natif de Reubeuss, au cœur de Dakar, le 7 juin 1933.
1-Une carrière de sportif bien remplie
Le vieux Lamine Diack a eu une carrière de sportif bien remplie. Comme la plupart des jeunes de son époque, il a connu la pratique pluridisciplinaire, précisément dans l’athlétisme avec le saut en longueur et le football. Concernant ce dernier, il a évolué au Foyer France Sénégal, club considéré comme l’ancêtre du Jaraaf de Dakar.
M. Diack se plaît aussi à rappeler que dans sa génération, on était aussi battant sur les terrains de sport que crack sur les bancs de l’école.
2-Une reconversion en dirigeant réussie
Sportif dans sa jeunesse, Lamine Diack a très tôt été dans la logique de rendre au sport ce qu’il lui a donné. Sa reconversion en dirigeant le mena donc aux postes d’entraîneur de club, le Foyer France Sénégal naturellement, à la fin des années 1950 puis de DTN, entre 1964 à 1968. La poursuite de cette trajectoire l’amènera à intégrer le comité national olympique du Sénégal depuis en 1974, pour en devenir après le président de 1985 à 2002.
3-D’actif à responsable dormant de la politique
Lamine Diack n’a pas été seulement un dirigeant sportif. Il a connu également une carrière politique, fulgurante si on s’en tient aux responsabilités occupées. Secrétaire au Sport sous Senghor, il a ensuite été maire de Dakar, 1978-1980, et député à l’Assemblée Nationale, de 1978 à 1993. Il est connu comme militant du Parti socialiste, quoi qu’inactif sur le terrain depuis des décennies. Cependant sous Wade et en compagnie ou pas de ses camarades il s’est mis dans les habits d’opposant. Pour notamment contre la destruction du stade Assane Diouf et en se positionnant comme potentiel challenger de l’ex-Pape du Sopi. Une démarche en relation d’ailleurs avec le scandale tant commenté actuellement.
4-Montée et chute du toit de l’athlétisme mondial
Vice-président de Primo Nebiolo pendant longtemps, il est devenu président suite au décès de ce dernier en 1999. Pour le début d’un long règne achevé cette année par l’avènement u Britannique Sébastien Coe. Mais aussi, l’enclenchement de sa chute pour des faits de corruption en rapport avec un dossier de dopage d’athlètes russes qui, concernent aussi deux de ses fils et d’autres de ses collaborateurs.
De l’icône incarnée de la première discipline sportive mondiale, il est aujourd’hui réduit à un mis en cause, soupçonné de corruption aggravée et d’avoir jeté le discrédit sur son pays.
5-Ses fils de l’ombre à la lumière
Le plus connu est Pape Massata Diack, découvert par le commun des Sénégalais au début des années 2000 lorsqu’avec sa société Pamodzi, il faisait office d’agent marketing de la fédération de football. La gestion de l’argent du Mondial le conduira en prison, en même temps que d’autres dirigeants de l’époque. Cette fois encore, dans les faits qui accablent son père, Diack-fils se voit prêter un grand rôle. De même qu’un autre de ses frères. Tous pris à défaut d’un conflit d’intérêt. Ils ont travaillé sous son ombre et les voilà jetés au devant de la scène, attestant que le Vieux a fait profiter ou laisser profiter ses proches de sa présence dans les instances sportives mondiales. Pour un effet boomerang terrible.