Dans sa conférence de presse, le président Diomaye nous dit : « « il appartient aux Sénégalais de faire la pression sur la justice.» Est-ce que le président a bien mesuré l’extrême gravité de sa déclaration dans un État de droit où la dame justice tient sur ses deux jambes ? Je ne le crois pas.
Mais au-delà de tout cela, où se trouve l’Union des Magistrats du Sénégal (USM) qui garde un silence d’Eglise sans dire un mot pour l’instant, sur cette déclaration extrêmement grave. De même, que sont devenus nos éminents professeurs de droit et grands avocats de notre pays ? Je ne reconnais plus mon pays. Ce pays-là où, ses sommités intellectuelles dans tous les domaines, se prononçaient toujours à haute et intelligible voie sur de pareilles déclarations ou déviations qui incitent les populations à se faire justice, en dehors des voies réglementaires et de droit selon les lois en vigueur dans la République.
Cette déclaration du président DIomaye est une violation grave de la constitution qui stipule clairement que nul n’a le droit de se faire justice soi-même. Cette déclaration semble dire aux Sénégalais ou même les inciter à se faire justice eux-mêmes, par leur pression sur la justice, pour obtenir satisfaction.
Mais enfin, sommes-nous encore dans un État de droit ? si la justice chez nous est mise maintenant, entre parenthèses. Le Sénégal est-il devenu, aujourd’hui sous le régime Diomaye, une jungle où la loi du plus fort est la meilleure ?
Mandiaye Ndiaye