Accusé de détournement et de viol suivi de grossesse sur sa copine de 17 ans, Zacharia Sèye encourt 5 ans de prison ferme, devant le juge des flagrants délits de Dakar où il a été trainé hier. Il sera édifié sur son sort le 31 octobre prochain.
Pour la première fois de sa vie qu’elle commençait à goûter à l’amour, Rokhaya Sarr, 17 ans, ne savait pas qu’elle avait affaire à un «prédateur sexuel» lorsqu’elle a noué une relation amoureuse avec Zacharia Sèye. Ce dernier, âgé de 39 ans, partait la chercher à l’école et la conduisait chez lui pour entretenir des rapports sexuels avec elle à chaque fois que l’envie le prenait. Et comme le dit l’adage : «tant va la cruche à l’eau que finalement elle se brise», sa copine finit par contracter une grossesse. Et lorsque Rokhaya Sarr a informé le petit-ami qu’elle attendait un enfant de lui, Zacharia Sèye a catégoriquement nié la paternité de cet enfant. Pire, sur leurs échanges WhatsApp, même s’il a reconnu avoir défloré la fillette, il lui a intimé l’ordre d’avorter. Ce, après avoir abreuvé d’injures la dame Touré, mère de sa copine. Cette dernière ayant enclenché des poursuites à son encontre, Zacharia Sèye a été placé sous mandat de dépôt pour détournement et viol suivi de grossesse sur mineure.
Zacharia Sèye : «c’est elle qui a cherché tout ça en venant dans ma chambre
Devant le juge de la barre des flagrants délits de Dakar où il comparaissait hier, le prévenu a fait preuve d’une indiscipline notoire lors de son interrogatoire d’audience. «C’est ma copine avec qui j’étais en couple. Ainsi, je passais la chercher à son école et on allait ensemble chez moi. C’est ainsi que nous avons couché 3 fois. Les deux premières fois, on l’a fait au domicile d’un de mes amis. Mais, je ne l’ai jamais violée parce qu’elle a consenti à cette conjonction sexuelle. J’avoue que j’ai commis une erreur. Mais c’est elle qui a cherché tout ça en venant dans ma chambre», raconte Zacharia Sèye, qui persiste dans ses dénégations alors qu’il est confondu par le contenu de ses messages WhatsApp, dans lesquels il reconnaît son forfait. Ce, avant qu’il n’allègue une infidélité de la part de sa copine pour se soustraire à sa responsabilité : «ce n’est pas moi qui l’ai défloré. J’ai refusé la grossesse parce que j’ai des doutes. Durant tout le temps qu’on avait des rapports sexuels, son téléphone n’arrêtait pas de sonner. Et à chaque fois que je lui demandais de décrocher, elle refusait», explique le mis en cause qui déclare qu’il ignorait qu’elle était mineure.
La mineure enfonce le prévenu
Élève en classe de 4e, la victime, Rokhaya Sarr qui est de forte corpulence a enfoncé son amant. Elle a déclaré qu’il a abusé d’elle sexuellement, mais qu’elle n’a pas consenti à ces rapports sexuels. Quant à sa mère, la dame Touré, elle ajoutera : «J’ai appris qu’elle a contracté une grossesse lorsque je l’ai conduite à l’hôpital. C’est là que je suis allée chez lui. Et là -bas, il m’a dit d’aller chercher ailleurs le père de l’enfant que porte ma fille, mais que ce n’est pas lui. Toutefois, dans la conversation qu’il a entretenue avec ma fille, il a reconnu que c’est lui qui l’a déflorée. Il a même reconnu être l’auteur de sa grossesse. Sur ces entrefaites, il lui a proposé de l’argent pour qu’elle se fasse avorter. Après m’avoir insultée, il m’a taxée d’ignorante. Et il voulait qu’après cette interruption volontaire de grossesse ma fille me fasse croire qu’elle a avorté», narre la mère de la gamine, à qui Zacharia Sèye a rétorqué n’avoir jamais tenu de telles déclarations. Le père de la victime n’a pas réclamé d’intérêts civils. La représentante du procureur a demandé 5 ans d’emprisonnement ferme contre le prévenu. Délibéré 31 octobre 2019.
Fatou D. DIONE
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