Le 15 mars plusieurs représentants de mouvements citoyens sénégalais, burkinabés et congolais ont été arrêtés par le gouvernement de Joseph Kabila. Accusés de vouloir déstabiliser le pays, trois d’entre eux sont toujours en détention à Kinshasa. Les mouvements Y en a marre, Balai Citoyen et Lucha dont sont issus les jeunes détenus n’ont depuis cessé d’interpeller les autorités congolaises et la communauté internationale. Nous leur donnons la parole :
Nous sommes une nouvelle force citoyenne qui a fini d’émerger en Afrique. Les longues détentions, les harcèlements et la répression ne nous feront pas reculer. Nous sommes Filimbi. Nous sommes Lucha. Nous sommes Balai Citoyen. Nous sommes Y en a marre.
Nous sommes ceux qui ont remplacé les armes par leurs voix, leurs balais et leurs sifflets pour la démocratie. Nous sommes ceux qui placent la bonne gouvernance, la responsabilité de l’Etat et le respect des libertés fondamentales au cœur de leurs revendications.
En RDC et partout en Afrique, nous sommes fiers de contribuer à l’éveil civique de jeunes africains. Le 15 mars 2015, réunis dans le centre Eloko Makasi, de la commune de Masina, à Kinshasa en République démocratique du Congo (RDC), nous avons été stupéfaits de la réaction brutale des autorités congolaises contre une conférence de presse pacifique du mouvement Filimbi. Pourtant, l’activité ne marquait que la clôture de deux jours d’atelier pour sensibiliser les jeunes sur l’importance de l’engagement civique dans les processus démocratiques.
Ailleurs, lorsque la jeunesse décide de se mettre au service de la République pour prôner les valeurs positives d’éducation civique et d’engagement pacifique dans le débat politique et démocratique, elle est saluée. La prise de conscience de ses acteurs est louée car ils représentent l’avenir d’un continent. En RDC, nous avons été arrêtés sans respect de la procédure légale. Malmenés par des forces de l’ordre, certains d’entre nous ont passé plusieurs nuits en détention dans les cellules de l’Agence nationale des Renseignements. Nous étions environ une trentaine de personnes arrêtées le 15 mars.
Au moment où nous écrivons ces lignes, nous sommes sans nouvelle de trois de nos camarades : Fred Bauma, Sylvain Saluseke, Yves Makwambala, sont toujours détenus sans droits de visite ni de membres de leurs familles ni de leurs avocats, ceci en parfaite violation de l’article 18 de la Constitution congolaise de 2006, qui, tout en fixant les conditions d’arrestation et de détention (la garde à vue ne peut pas excéder 48 heures), exige que les motifs de toute arrestation soient notifiés aux intéressés.
Défendre les valeurs démocratiques
Nous avons été traités de terroristes et de comploteurs contre la République démocratique du Congo par le ministre de l’Information, Lambert Mende. Et pourtant, en foulant le sol de la RDC, nous n’avions aucune arme dans nos valises, et aucune mauvaise intention ne figurait dans nos consciences de jeunes africains, à part cet idéal de partage de bonnes pratiques pour montrer aux jeunes congolais qu’il était important de s’engager de manière pacifique et de défendre les valeurs démocratiques.
Au-delà de la brutalité des actes, la détention illégale, les qualificatifs de « terroristes et de comploteurs » contre nous, les autorités de la RDC veulent étouffer l’enthousiasme déjà solidement ancré chez les jeunes. Les autorités pensent anéantir la bravoure de nos collègues de la Lucha à Goma. Quatre d’entre eux subissent un traitement inhumain dans la prison de Muzenze. Ces intimidations ne font que renforcer notre détermination à poursuivre notre lutte pour un Congo libre ou les droits de l’homme sont respectés.
Mais, l’engagement civique des jeunes dans le débat politique en Afrique n’est plus à démontrer, de même que leur rôle dans les élections et le plaidoyer pour le respect des droits fondamentaux. C’est une telle approche que Y’en a marre et Le Balai Citoyen ont déjà développé en menant des campagnes populaires pour pousser les jeunes à s’inscrire sur les listes électorales, à mieux s’informer, à lutter contre l’injustice et l’inégalité pour exiger des réponses à des ruptures sociales et des manquements de nos gouvernants.
Nous nous sommes engagés dans une voie pacifique, car pour nous, elle est la seule par laquelle nous pouvons contribuer à renforcer les acquis démocratiques et créer un mouvement populaire dont les actions obligent les États à rendre compte.
Faire bouger le continent
Nous en appelons donc au gouvernement de la République démocratique du Congo à mettre fin à la détention illégale au secret de nos camarades de Filimbi. Leur place est celle de tous les jeunes dont les initiatives progressistes font bouger le continent, leurs voix doivent compter pour la construction d’une vraie démocratie en RDC.
Le silence des institutions africaines reste inquiétant, mais nous ne pouvons ne pas leur rappeler les valeurs fondatrices de l’Union africaine que sont la solidarité et le respect des libertés. Ce silence est coupable. Il trahit la jeunesse de la RDC et à travers elle tout le continent africain. Alors qu’il est établi que les jeunes sont ceux qui tiennent le destin de tout un continent sur leurs épaules.
Les institutions africaines doivent publiquement affirmer et soutenir que la jeunesse est incontournable dans la consolidation des acquis démocratiques dans le continent. Elles doivent appeler à la libération de nos camarades détenus au secret à Kinshasa et au respect des libertés fondamentales en RDC. Nous avons un devoir moral envers les jeunes encore détenus et envers nous-mêmes en tant que citoyens africains.
Rejoignez-nous dans nos actions pour la libération de nos camarades. Nous sommes Filimbi. Nous sommes Lucha. Nous sommes Balai Citoyen. Nous sommes Y en a marre. Nous sommes ceux qui ont remplacé les armes par leurs voix, leurs balais et leurs sifflets pour défendre la démocratie. Ni comploteurs, ni terroristes, nous sommes la jeunesse africaine émancipée !
Nous sommes une nouvelle force citoyenne qui a fini d’émerger en Afrique. Les longues détentions, les harcèlements et la répression ne nous feront pas reculer. Nous sommes Filimbi. Nous sommes Lucha. Nous sommes Balai Citoyen. Nous sommes Y en a marre.
Nous sommes ceux qui ont remplacé les armes par leurs voix, leurs balais et leurs sifflets pour la démocratie. Nous sommes ceux qui placent la bonne gouvernance, la responsabilité de l’Etat et le respect des libertés fondamentales au cœur de leurs revendications.
En RDC et partout en Afrique, nous sommes fiers de contribuer à l’éveil civique de jeunes africains. Le 15 mars 2015, réunis dans le centre Eloko Makasi, de la commune de Masina, à Kinshasa en République démocratique du Congo (RDC), nous avons été stupéfaits de la réaction brutale des autorités congolaises contre une conférence de presse pacifique du mouvement Filimbi. Pourtant, l’activité ne marquait que la clôture de deux jours d’atelier pour sensibiliser les jeunes sur l’importance de l’engagement civique dans les processus démocratiques.
Ailleurs, lorsque la jeunesse décide de se mettre au service de la République pour prôner les valeurs positives d’éducation civique et d’engagement pacifique dans le débat politique et démocratique, elle est saluée. La prise de conscience de ses acteurs est louée car ils représentent l’avenir d’un continent. En RDC, nous avons été arrêtés sans respect de la procédure légale. Malmenés par des forces de l’ordre, certains d’entre nous ont passé plusieurs nuits en détention dans les cellules de l’Agence nationale des Renseignements. Nous étions environ une trentaine de personnes arrêtées le 15 mars.
Au moment où nous écrivons ces lignes, nous sommes sans nouvelle de trois de nos camarades : Fred Bauma, Sylvain Saluseke, Yves Makwambala, sont toujours détenus sans droits de visite ni de membres de leurs familles ni de leurs avocats, ceci en parfaite violation de l’article 18 de la Constitution congolaise de 2006, qui, tout en fixant les conditions d’arrestation et de détention (la garde à vue ne peut pas excéder 48 heures), exige que les motifs de toute arrestation soient notifiés aux intéressés.
Défendre les valeurs démocratiques
Nous avons été traités de terroristes et de comploteurs contre la République démocratique du Congo par le ministre de l’Information, Lambert Mende. Et pourtant, en foulant le sol de la RDC, nous n’avions aucune arme dans nos valises, et aucune mauvaise intention ne figurait dans nos consciences de jeunes africains, à part cet idéal de partage de bonnes pratiques pour montrer aux jeunes congolais qu’il était important de s’engager de manière pacifique et de défendre les valeurs démocratiques.
Au-delà de la brutalité des actes, la détention illégale, les qualificatifs de « terroristes et de comploteurs » contre nous, les autorités de la RDC veulent étouffer l’enthousiasme déjà solidement ancré chez les jeunes. Les autorités pensent anéantir la bravoure de nos collègues de la Lucha à Goma. Quatre d’entre eux subissent un traitement inhumain dans la prison de Muzenze. Ces intimidations ne font que renforcer notre détermination à poursuivre notre lutte pour un Congo libre ou les droits de l’homme sont respectés.
Mais, l’engagement civique des jeunes dans le débat politique en Afrique n’est plus à démontrer, de même que leur rôle dans les élections et le plaidoyer pour le respect des droits fondamentaux. C’est une telle approche que Y’en a marre et Le Balai Citoyen ont déjà développé en menant des campagnes populaires pour pousser les jeunes à s’inscrire sur les listes électorales, à mieux s’informer, à lutter contre l’injustice et l’inégalité pour exiger des réponses à des ruptures sociales et des manquements de nos gouvernants.
Nous nous sommes engagés dans une voie pacifique, car pour nous, elle est la seule par laquelle nous pouvons contribuer à renforcer les acquis démocratiques et créer un mouvement populaire dont les actions obligent les États à rendre compte.
Faire bouger le continent
Nous en appelons donc au gouvernement de la République démocratique du Congo à mettre fin à la détention illégale au secret de nos camarades de Filimbi. Leur place est celle de tous les jeunes dont les initiatives progressistes font bouger le continent, leurs voix doivent compter pour la construction d’une vraie démocratie en RDC.
Le silence des institutions africaines reste inquiétant, mais nous ne pouvons ne pas leur rappeler les valeurs fondatrices de l’Union africaine que sont la solidarité et le respect des libertés. Ce silence est coupable. Il trahit la jeunesse de la RDC et à travers elle tout le continent africain. Alors qu’il est établi que les jeunes sont ceux qui tiennent le destin de tout un continent sur leurs épaules.
Les institutions africaines doivent publiquement affirmer et soutenir que la jeunesse est incontournable dans la consolidation des acquis démocratiques dans le continent. Elles doivent appeler à la libération de nos camarades détenus au secret à Kinshasa et au respect des libertés fondamentales en RDC. Nous avons un devoir moral envers les jeunes encore détenus et envers nous-mêmes en tant que citoyens africains.
Rejoignez-nous dans nos actions pour la libération de nos camarades. Nous sommes Filimbi. Nous sommes Lucha. Nous sommes Balai Citoyen. Nous sommes Y en a marre. Nous sommes ceux qui ont remplacé les armes par leurs voix, leurs balais et leurs sifflets pour défendre la démocratie. Ni comploteurs, ni terroristes, nous sommes la jeunesse africaine émancipée !