«Dirty Diesel», une enquête de l’Ong Public Eye (Ex Déclaration de Berlin) établit que des négociants suisses de pétrole distribuent en Afrique des carburants dont la vente serait strictement interdite en Europe. A en croire nos confrères du journal, ces sociétés préparent, pour le seul marché africain, des mélanges d’essence et de diesel néfastes pour la santé et l’environnement. Entre 2013 et 2015, l’organisation a prélevé des échantillons dans des stations-service de huit pays du continent africain. Poursuivant, le journal d'indiquer que l’Angola a été le point de départ de cette tournée destinée à connaître la teneur en soufre et autres substances toxiques du diesel et de l’essence vendus par les négociants helvétiques. Le rapport d’enquête étalé sur 28 pages éclabousse, au Sénégal, Trafigura et Puma Energy mais aussi Shell (Vivo Energy) et Oryx. Des échantillons de carburant prélevé et analysé par Public Eye auprès de ces sociétés au Sénégal révèlent la présence de produits extrêmement toxiques. «Sur les quatre échantillons prélevés, au Sénégal et en Côte d’Ivoire, tous
contenaient du Mmt, à base de manganèse, un métal neurotoxique»,
renseignent les enquêteurs.
«Nos analyses ont, aussi, permis de détecter d’autres substances nocives pour la santé à des doses inquiétantes. Prés de trois quarts de nos échantillons contiennent une teneur en benzène, classé cancérogène avéré pour l’homme, supérieure à 1 pour cent du volume, le seuil à ne pas dépasser au sein de l’Union européenne.Nous avons aussi trouvé dans l’essence un additif utilisé comme substitut du plomb, le Mmt, à base de manganèse, un métal neurotoxique. Sur les quatre échantillons prélevés,au Sénégal et en Côte d’Ivoire, tous contenaient du Mmt», indique le document.Selon les enquêteurs, les négociants suisses ne se contentent pas de transporter et vendre des carburants polluants. En mélangeant des produits intermédiaires,parfois dangereux pour la santé, ils les produisent eux- mêmes. «Contrairement à une idée reçue, le diesel et l’essence ne sortentpas des raffineries sous forme de produits finis mais sont le résultat d'une étape ultérieure, consistant à mélanger (blending) différents
composants, appelés produits pétroliers intermédiaires (blendstocks). L’essence est toujours un mélange, comprenant souvent entre six et dix produits intermédiaires. Quant au diesel, il n’a pas forcément besoin d’être «mélangé», mais il est fréquemment composé de quatre à six de ces
blendstocks. Car le blending n’est
pas qu’une nécessité technique, il est aussi une opération lucrative», explique-t-on dans le rapport qui précise ensuite : «Le nombre de produits pétroliers intermédiaires utilisables pour fabriquer de l’essence s’élève à environ 400, contre 40 s’agissant du diesel. Les négociants disposent ainsi de
nombreuses possibilités de mélange. Ils peuvent modifier précisément leurs carburants en fonction des marchés pour lesquels ils les produisent. Cette
technique de mélange ciblé est appelée «blending on spec». Le but : Se rapprocher au plus près des limites admises. Le blending en lui-même n’a rien de condamnable. Mélanger des produits pétroliers intermédiaires est une pratique ordinaire et légitime. Mais elle devient illégitime dès lors qu’elle consiste à produire délibérément un carburant toxique, à haute teneur en soufre, pour maximiser ses bénéfices en profitant de la faiblesse des réglementations en vigueur dans certains pays. C’est ce que font les négociants qui fabriquent des carburants destinés aux marchés africains à base de produits qui s’apparentent à des déchets. Ce modèle d’affaires lucratif a un prix : La santé de millions de personnes en Afrique.»
contenaient du Mmt, à base de manganèse, un métal neurotoxique»,
renseignent les enquêteurs.
«Nos analyses ont, aussi, permis de détecter d’autres substances nocives pour la santé à des doses inquiétantes. Prés de trois quarts de nos échantillons contiennent une teneur en benzène, classé cancérogène avéré pour l’homme, supérieure à 1 pour cent du volume, le seuil à ne pas dépasser au sein de l’Union européenne.Nous avons aussi trouvé dans l’essence un additif utilisé comme substitut du plomb, le Mmt, à base de manganèse, un métal neurotoxique. Sur les quatre échantillons prélevés,au Sénégal et en Côte d’Ivoire, tous contenaient du Mmt», indique le document.Selon les enquêteurs, les négociants suisses ne se contentent pas de transporter et vendre des carburants polluants. En mélangeant des produits intermédiaires,parfois dangereux pour la santé, ils les produisent eux- mêmes. «Contrairement à une idée reçue, le diesel et l’essence ne sortentpas des raffineries sous forme de produits finis mais sont le résultat d'une étape ultérieure, consistant à mélanger (blending) différents
composants, appelés produits pétroliers intermédiaires (blendstocks). L’essence est toujours un mélange, comprenant souvent entre six et dix produits intermédiaires. Quant au diesel, il n’a pas forcément besoin d’être «mélangé», mais il est fréquemment composé de quatre à six de ces
blendstocks. Car le blending n’est
pas qu’une nécessité technique, il est aussi une opération lucrative», explique-t-on dans le rapport qui précise ensuite : «Le nombre de produits pétroliers intermédiaires utilisables pour fabriquer de l’essence s’élève à environ 400, contre 40 s’agissant du diesel. Les négociants disposent ainsi de
nombreuses possibilités de mélange. Ils peuvent modifier précisément leurs carburants en fonction des marchés pour lesquels ils les produisent. Cette
technique de mélange ciblé est appelée «blending on spec». Le but : Se rapprocher au plus près des limites admises. Le blending en lui-même n’a rien de condamnable. Mélanger des produits pétroliers intermédiaires est une pratique ordinaire et légitime. Mais elle devient illégitime dès lors qu’elle consiste à produire délibérément un carburant toxique, à haute teneur en soufre, pour maximiser ses bénéfices en profitant de la faiblesse des réglementations en vigueur dans certains pays. C’est ce que font les négociants qui fabriquent des carburants destinés aux marchés africains à base de produits qui s’apparentent à des déchets. Ce modèle d’affaires lucratif a un prix : La santé de millions de personnes en Afrique.»