Initialement prévue hier, l’affaire de meurtre incriminant les sieurs Nango Seck et Pape Massamba Top a été renvoyée jusqu’au 19 juillet prochain pour plaidoiries. Retour sur les évènements au cours desquels le nommé Mamadou Ndoye a été tué par les susnommés.
Le drame a eu lieu le 1er avril 2017 à Rufisque, vers les coups de 11 heures. Ce jour-là , les éléments du commissariat urbain de Rufisque arrêtaient les nommés Nango Seck et Pape Massamba Top et les conduisaient audit commissariat pour les faits de meurtre commis sur la personne de Mamadou Ndoye. Selon la mère de la victime, Fatou Sène, le jour des faits, son fils devait l’amener à la banque. Y étant, ce dernier devait aller voir un de ses amis au marché et revenir la chercher. « A peine ai-je fini que je recevais un appel du nommé Ndiamé qui m’informait que mon fils qui venait de se bagarrer avec des personnes non identifiées, était mal en point. Sur le champ, je m’y suis rendue. Sur place, j’ai remarqué que Mamadou était couché par terre, la bouche ensanglantée et saignant abondamment de la tête. Ce sont même les sapeurs qui l’ont conduit à l’hôpital. Des témoins qui étaient présents, dont Babacar Ngom, m’ont indiqué qu’il a été frappé à l’aide d’une barre de fer », a-t-elle confié aux enquêteurs. Pour sa part, le témoin, Babacar Ngom, a indiqué que ce jour-là , alors qu’il se trouvait au lieu dit « Market », il a remarqué que deux individus tapaient sur le véhicule de Mamadou Ndoye qui était à bord et qu’il avait du reste reconnu en raison de leurs liens de parenté. Le témoin relevait que celui-ci était descendu de son véhicule pour échanger avec ses antagonistes qui le traitait d’homosexuel. Selon toujours Babacar Ngom, c’est le nommé Nango Seck qui avait porté un coup violent à Mamadou Ndoye à la nuque, ce qui l’a fait tomber avant que l’autre ne s’acharne sur lui avec des coups. Entendus, les inculpés ont nié les faits de meurtre tout en admettant s’être battus avec la victime.
Le prévenu Nango Seck, revenant sur les périples de cette bagarre, a expliqué que l’incident est consécutif au fait que la victime, à bord de son véhicule, avait failli les renverser alors qu’ils marchaient sur le trottoir. Quand ils l’ont invectivé, il est descendu de son véhicule en proférant des injures et en l’attaquant. Quand il a riposté, Mamadou Ndoye, en reculant, est tombé et sa tête a cogné la chaussée. Il a juré sur tous les saints n’avoir pas fait usage d’arme. Son co-prévenu Pape Massamba Top, reprenant pour l’essentiel la version de son co-inculpé, a soutenu qu’il y avait une bagarre au cours de laquelle la victime est tombée. Par ailleurs, ils seront contredits par le certificat de genre de mort et le témoignage de l’agent de sécurité de proximité (Asp), témoin oculaire des faits. En effet, le certificat de genre de mort établi par le médecin, faisait état d’un traumatisme crânien avec fracture et hémorragie interne à la suite de coups et blessures par objet dur et contondant. De son côté, Assane Dièye, Asp et témoin des faits, mettait en doute la version de Babacar Ngom qu’il mettait sur le compte d’un parti pris passionnel. L’agent de sécurité de proximité laissait entendre en tant que témoin oculaire des faits, pour avoir été celui qui, en premier, avait essayé de s’interposer entre les antagonistes avant que la victime qui avait pris le soin d’enlever sa chainette et de déposer ses deux portables dans son véhicule, ne revienne à la charge. A l’en croire, c’est en esquivant un coup qu’il a glissé et est tombé d’une manière violente sur la tête. Il a précisé aussi n’avoir pas remarqué d’arme sur place. Par ailleurs, le père de la victime, Assane Ndoye, a servi une autre version en soutenu avoir appris de certains témoins que lorsque son fils est tombé, les assaillants avaient continué à le rouer de coups. Ce qui confirme, selon lui, les hématomes qu’il a décelés au niveau de la poitrine de celui-ci. S’exprimant par la même occasion, le père de la victime s’est constitué partie civile. L’affaire qui devait être jugée, hier, devant le tribunal correctionnel de Dakar, a été renvoyée jusqu’au 19 juillet prochain pour plaidoiries.
Cheikh Moussa SARR
rewmi.com