Une mosquée du nord de la France a été fermée en raison de prêches "incitant à la haine", "à la violence" et "faisant l'apologie du jihad", ont déclaré mardi les autorités à l'AFP.
La mosquée de Beauvais, une ville de 50.000 habitants située à 100 km au nord de Paris, restera fermée "pour une durée de six mois", d'après l'arrêté de la préfecture de l'Oise. "Cet arrêté est exécutoire au bout de 48 heures", a précisé la préfecture.
Que lui reprochent les autorités?
Cette décision intervient après l'annonce le 14 décembre par le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, du lancement de la procédure de fermeture administrative de cette mosquée en raison de la radicalité des prêches qui y étaient donnés. Les autorités "reprochent" au lieu de culte "certains propos tenus dans le cadre des prêches par l'un des imams de la mosquée, qui intervenait à titre bénévole", a expliqué à l'AFP Me Samim Bolaky, avocat de l'association Espoir et fraternité qui gère le lieu. Il assure que cet imam a depuis été "suspendu".
Intervenant ou imam attitré?
Cet homme, "présenté comme intervenant occasionnel, mais qui en réalité fait office d'imam attitré" tiendrait selon le ministère de l'Intérieur des propos faisant "l'apologie du jihad et des combattants, qu'il qualifie de héros". D'après le ministère, ses propos "fustigent" les "mécréants et présentent les sociétés occidentales comme islamophobes". Ils poussent "les fidèles à rompre avec la République" et "incitent à la haine des homosexuels, des juifs et des chrétiens".
2.623 mosquées en France
Selon le ministère de l'Intérieur, 2.623 mosquées et salles de prières sont établies en France. Parmi ces lieux de culte, 99 "soupçonnés de séparatisme" ont été contrôlés "au cours de ces derniers mois". 21 lieux de culte sont fermés pour différentes raisons et six autres, dont la mosquée de Beauvais, font ou ont fait l'objet d'une instruction pour engager une fermeture.
Offensive contre le séparatisme
En novembre 2020, après de nouveaux attentats jihadistes - notamment la décapitation d'un enseignant - qui ont fait plus de 265 morts depuis 2015 en France, le président Emmanuel Macron avait lancé une offensive contre le "séparatisme" et accentué la pression sur les instances dirigeantes de l'islam pour lutter contre l'influence étrangère, la radicalisation et l'islam politique.