Au moins une cinquantaine de personnes sont décédées dans la ville sibérienne d'Irkoutsk, lundi, après avoir ingéré un alcool toxique contenu dans une huile de bain parfumée. Les victimes étaient en quête d'ivresse à bas coût...
La bouteille se vendait 40 roubles, soit 60 centimes d'euros, pour 25 ml. Un tarif attractif ayant piégé tragiquement plusieurs dizaines de personnes souhaitant consommer de l'alcool à bas prix. Lundi, une cinquantaine de personnes sont ainsi décédées, en Sibérie, après avoir bu des huiles de bain contenant un alcool toxique.Ces trois derniers jours à Irkoutsk, 57 personnes ont ingéré ce liquide présenté comme une huile de bain parfumée à l'aubépine. Quarante-huit d'entre elles sont décédées, a annoncé le procureur régional, Stanislav Zoubovski. Un nombre qui risque d'augmenter a-t-il prévenu, tandis que l'enquête se poursuit pour répertorier tous les endroits où le liquide est distribué.
Sept personnes interpellées
Le maire de cette commune sibérienne de 600.000 habitants, Dmitri Berdnikov, a décrété l'état d'urgence, promettant de "trouver et de châtier les responsables", selon le site internet de la municipalité. Les deux propriétaires de l'atelier de fabrication, situé à Irkoutsk, ont été arrêtés par la police, ainsi que cinq personnes accusées d'avoir vendu le liquide incriminé.
En outre, une campagne d'information a été lancée pour informer la population des dangers du produit. Des perquisitions menées dans les magasins ont par ailleurs permis la confiscation de plus de 500 litres du liquide incriminé.
Selon les autorités, l'huile indique clairement sur l'étiquette être impropre à la consommation car elle contient du méthanol, une substance toxique utilisée comme antigel. Pourtant, elle reste parfois "consommée comme de l'alcool" en raison de son faible prix, dans ce pays où vivent 20 millions de pauvres.
"Une honte absolue"
Cette vague d'empoisonnements illustre le phénomène inquiétant des alcools artisanaux et des produits ménagers contenant de l'alcool, fréquemment utilisés dans l'ex-URSS comme alternative moins onéreuse aux alcools traditionnels.
source: L'Expresse