Le Syndicat des travailleuses domestiques du Sénégal, créé depuis « une trentaine d’années », selon sa présidente, réclame la ratification par le Sénégal de la convention relative au travail domestique, un texte de l’Organisation internationale du travail (OIT) entré en vigueur le 5 septembre 2013.
Au Sénégal, la plupart des travailleurs domestiques ne bénéficient d’aucune prise en charge sociale assurée par leur employeur, selon Khady Faye, la présidente de ce syndicat affilié à l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal. Ces travailleurs n’ont pas non plus de contrats de travail légaux, affirme-t-elle dans un entretien avec l’APS. A ces manquements s’ajoutent des relations quelquefois heurtées entre les employeurs et les travailleuses domestiques, dont certaines se plaignent de plusieurs formes de violence, selon la syndicaliste. « Nous avons toujours été marginalisées et violentées. C’est pourquoi nous avons décidé d’améliorer nos conditions de travail », affirme Khady Faye, une ex-employée de maison, aujourd’hui au service de l’inspection régionale du travail et de la sécurité sociale de Dakar, où elle s’occupe du travail domestique.
DES « SALAIRES DE MISÈRE »
« J’ai été accusée du vol d’une importante somme d’argent », se souvient cette femme âgée d’une cinquantaine d’années, dénonçant les « agressions sexuelles » dont sont victimes certaines employées de maison.
Elle déplore aussi les « salaires de misère » payés aux travailleurs domestiques au Sénégal. Et pour mettre fin à tous ces manquements, Khady Faye dit se battre pour la ratification de la convention de l’OIT relative au travail domestique par l’Etat du Sénégal. Les Etats doivent « garantir aux employées de maison les conditions de travail et de prise en charge sociale édictées par la convention 189 de l’Organisation internationale du travail sur le travail domestique », affirme ce texte ratifié par de nombreux pays et entré en vigueur depuis près de six ans.
« VIE PRIVÉE »
La convention 189 de l’OIT attend des pays membres de l’organisation internationale qu’ils prennent « des mesures » permettant aux travailleurs domestiques de jouir « de conditions d’emploi équitables, ainsi que de conditions de travail décentes et, lorsqu’ils sont logés au sein du ménage, de conditions de vie décentes qui respectent leur vie privée ». Le Sénégal n’en est pas encore à ce stade, selon Khady Faye, car « de nombreuses femmes de ménage ont affaire à des employeurs qui ne rémunèrent pas régulièrement leur travail, elles n’ont pas, pour la quasi-totalité, de prise en charge sociale ». « Aucune de nos mamans, qui ont travaillé comme domestiques, ne bénéficient d’une cotisation payée par son employeur auprès des institutions sociales », déplore Mme Faye.
La convention 189 de l’OIT appelle les Etats à faire de sorte que « les travailleurs domestiques soient informés de leurs conditions d’emploi d’une manière appropriée, vérifiable et facilement compréhensible, de préférence, lorsque cela est possible, au moyen d’un contrat écrit conformément à la législation nationale ou aux conventions collectives ». Pour Khady Faye, le Sénégal doit aussi « revoir » l’arrêté du 23 janvier 1968 relatif au travail domestique. Elle déplore par ailleurs les conditions de travail de milliers de jeunes filles, dont des élèves, qui sont employées occasionnellement comme travailleuses domestiques. « J’ai travaillé dans des conditions tellement mauvaises que je ne souhaite pas voir ces filles vivre cela. S’agissant des élèves, l’emploi domestique est un risque dans la mesure où ça les détourne de l’école », souligne Mme Faye.
aps
Au Sénégal, la plupart des travailleurs domestiques ne bénéficient d’aucune prise en charge sociale assurée par leur employeur, selon Khady Faye, la présidente de ce syndicat affilié à l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal. Ces travailleurs n’ont pas non plus de contrats de travail légaux, affirme-t-elle dans un entretien avec l’APS. A ces manquements s’ajoutent des relations quelquefois heurtées entre les employeurs et les travailleuses domestiques, dont certaines se plaignent de plusieurs formes de violence, selon la syndicaliste. « Nous avons toujours été marginalisées et violentées. C’est pourquoi nous avons décidé d’améliorer nos conditions de travail », affirme Khady Faye, une ex-employée de maison, aujourd’hui au service de l’inspection régionale du travail et de la sécurité sociale de Dakar, où elle s’occupe du travail domestique.
DES « SALAIRES DE MISÈRE »
« J’ai été accusée du vol d’une importante somme d’argent », se souvient cette femme âgée d’une cinquantaine d’années, dénonçant les « agressions sexuelles » dont sont victimes certaines employées de maison.
Elle déplore aussi les « salaires de misère » payés aux travailleurs domestiques au Sénégal. Et pour mettre fin à tous ces manquements, Khady Faye dit se battre pour la ratification de la convention de l’OIT relative au travail domestique par l’Etat du Sénégal. Les Etats doivent « garantir aux employées de maison les conditions de travail et de prise en charge sociale édictées par la convention 189 de l’Organisation internationale du travail sur le travail domestique », affirme ce texte ratifié par de nombreux pays et entré en vigueur depuis près de six ans.
« VIE PRIVÉE »
La convention 189 de l’OIT attend des pays membres de l’organisation internationale qu’ils prennent « des mesures » permettant aux travailleurs domestiques de jouir « de conditions d’emploi équitables, ainsi que de conditions de travail décentes et, lorsqu’ils sont logés au sein du ménage, de conditions de vie décentes qui respectent leur vie privée ». Le Sénégal n’en est pas encore à ce stade, selon Khady Faye, car « de nombreuses femmes de ménage ont affaire à des employeurs qui ne rémunèrent pas régulièrement leur travail, elles n’ont pas, pour la quasi-totalité, de prise en charge sociale ». « Aucune de nos mamans, qui ont travaillé comme domestiques, ne bénéficient d’une cotisation payée par son employeur auprès des institutions sociales », déplore Mme Faye.
La convention 189 de l’OIT appelle les Etats à faire de sorte que « les travailleurs domestiques soient informés de leurs conditions d’emploi d’une manière appropriée, vérifiable et facilement compréhensible, de préférence, lorsque cela est possible, au moyen d’un contrat écrit conformément à la législation nationale ou aux conventions collectives ». Pour Khady Faye, le Sénégal doit aussi « revoir » l’arrêté du 23 janvier 1968 relatif au travail domestique. Elle déplore par ailleurs les conditions de travail de milliers de jeunes filles, dont des élèves, qui sont employées occasionnellement comme travailleuses domestiques. « J’ai travaillé dans des conditions tellement mauvaises que je ne souhaite pas voir ces filles vivre cela. S’agissant des élèves, l’emploi domestique est un risque dans la mesure où ça les détourne de l’école », souligne Mme Faye.
aps