En le regardant devant la barre avec son jeûne âge, Ibrahima Seck est riche et on ne sait comment. Agent de la Brigade d’intervention polyvalente (Bip) affecté à la garde rapprochée du président de la République Macky Sall, ce jeune homme a eu la malchance de croiser le chemin du charlatan Aliou Baldé, qui n’est autre que le cerveau de cette affaire dans laquelle sont inclus ses acolytes que sont l’autre Aliou Baldé, Mamadou Diaw, Thierno Baldé, Bassirou Thioune, Kéba Ndiaye et Oumy Dione. Ibrahima Seck, qui est l’ami du rappeur sénégalo-américain Akon et de l’ancien international sénégalais El Hadji Diouf, a subi la loi de ces «malfaiteurs» qui, après l’avoir envoûté, l’ont déplumé de toute sa fortune. Pis, cet agent de la Bip est allé auprès d’autres personnes et dans certaines institutions bancaires pour demander de l’argent qu’il leur remettait. Toujours dans leurs actes délictueux, ils ont eu à gruger le collègue et ami de Ibrahima Seck, Aliou Ba, pour un montant de plus de 38 millions. De même, le nommé Assane Niang a été dépouillé de 3 millions. Heureusement pour lui, il a été sauvé des griffes des malfaiteurs à temps. En effet Assane Niang, qui avait été écarté de son boulot, a été sauvé par ses supérieurs qui ont trouvé son comportement anormal et l’ont aidé à être exorcisé pour se libérer de cette force surnaturelle qui le possédait. Ainsi libéré, il a par la suite procédé à l’interpellation de ses arnaqueurs.
Ibrahima Seck : «J’ai demandé de l’argent à Mbaye Niang, El Hadji Diouf, Akon…. El Hadji Diouf m’a prêté 16 millions qu’ils m’ont pris. J’ai demandé 16 millions à un banquier qui a porté plainte contre moi»
Ces derniers, inculpés pour association de malfaiteurs, escroquerie et charlatanisme, avaient lors de l’enquête préliminaire reconnu les faits. Mais, ils ont tout contesté devant le juge du tribunal correctionnel de Dakar, Amath Sy, où ils ont comparu hier. Mais, c’était sans compter avec l’agent de la présidence Ibrahima Seck qui les a enfoncés à l’audience. «Tout est parti d’un prêt de 500.000 FCfa que j’avais accordé à mon collègue Aliou Ba. Après, il m’a passé Aliou Baldé au téléphone me le présentant comme un oncle et on s’est salué et discuté. Et une semaine après, ce dernier m’a appelé alors que je l’avais même oublié. Il m’a signifié qu’il avait besoin de moi. Une fois chez moi, il m’a donné une sorte de pendentif. Et c’est là que mon cauchemar a commencé. Parce que cette nuit-là, j’ai été comme possédé, parce que quelque chose m’a réveillé, mes poils étaient hérissés. Mais j’ai réussi à me battre avec cette chose invisible. J’ai fait les ablutions et commencé à prier. Je me mettais à pleurer le lendemain à mon travail. Mes collègues ne savaient rien de ce qui m’arrivait», a-t-il raconté. Et de poursuivre : «une autre fois, il m’a remis une potion avec laquelle j’ai enduit mon corps. C’est là que j’ai commencé à lui donner de l’argent. Je lui ai remis tout ce que j’avais ainsi que l’argent que des personnes m’avaient confié. J’ai demandé de l’argent au joueur Mbaye Niang, à El Hadji Diouf, sans oublier Akon. El Hadji Diouf m’a prêté 16 millions qu’ils m’ont pris. De plus, j’ai demandé 16 millions à un banquier qui a porté plainte contre moi. C’est un de mes collègues qui m’a aidé et m’a conduit chez un marabout qui m’a donné une potion qui devait être accompagné de versets de Coran. Et après avoir fait le bain, j’ai été délivré».
«Il m’a demandé d’acheter de l’encens qui coûtait 5 millions»
Ibrahima Seck d’indiquer que c’est Mamadou Diaw qui venait retirer l’argent auprès de lui à chaque fois. «C’est par la suite qu’ils ont emmené Kéba Ndiaye. Curieusement, celui-ci avait 12 doigts aux mains au lieu de 10. Ils m’ont remis une bague et un pot de lait Gloria que j’avais mis dans un seau d’eau dans la chambre. Pour Thierno Baldé, il a commencé à me gruger depuis décembre 2015. Il m’a demandé d’acheter de l’encens qui coûtait 5 millions. Mais heureusement pour moi, je ne lui ai rien remis», a déclaré Ibrahima Seck.
Aliou Bâ, gendarme : «il m’a remis une bouteille et après m’être enduit le corps, j’ai perdu la raison. Je lui ai donné par tranche plus de de 38 millions F. Il m’a remis un talisman avec autour un morceau rouge et qui était cousu avec 111 aiguilles»
Son collègue et ami gendarme Aliou Ba, victime lui aussi des charlatans, d’asséner : «c’est feu Diassé qui m’a conduit chez le charlatan Aliou Baldé. Et une fois là-bas, nous l’avons trouvé tout de blanc vêtu en compagnie de Mamadou Diaw. Après m’avoir ordonné de quitter la pièce où nous étions tous, ils m’ont appelé par la suite. Aliou Baldé a alors ouvert une mallette remplie d’argent. Et il m’a signifié qu’il s’agissait de milliards. C’est par la suite qu’il m’a remis une bouteille et après m’être enduit le corps, j’ai perdu la raison. Je lui ai donné par tranche la somme de 38.815.000 F. Après cela, il m’a révélé m’avoir cherché une femme djinn du nom de Oumy Aïdara et qu’à la moindre occasion, il me sanctionnerait. Il m’a remis un talisman avec autour un morceau rouge et qui était cousu avec 111 aiguilles», confirme Aliou Ba, qui a brandi ledit talisman devant le tribunal à la demande du procureur.
«J’ai même eu à mettre en gage mon pistolet de service pour avoir de l’argent à leur remettre»
Toujours dans ses explications, il dit au juge : «ils ont commencé à me dépouiller depuis 2013. J’ai même eu à manger dans les ordures, tellement j’étais dans des problèmes. Tout le monde m’a abandonné. Tout l’argent a été retiré par Mamadou Diaw et il vient se comporter en victime aujourd’hui devant le tribunal. J’ai eu à mettre en gage mon pistolet de service pour avoir de l’argent à leur remettre. J’ai fait des prêts à la banque», déclare cette partie civile qui a montré au tribunal les factures de ladite créance et qui a réclamé 100 millions.
Le charlatan Aliou Baldé nie : «Ibrahima Seck m’a demandé de faire des prières pour lui, parce que le colonel Moussa Fall lui causait des problèmes. Il m’a aussi demandé de lui multiplier des billets pour un montant de 1 milliard»
Chargé par ces deux victimes, l’instigateur de ce projet délictuel, Aliou Baldé, a tout nié en bloc. De taille moyenne et de teint clair, ce prévenu déclare : «je confirme avoir formulé des prières pour Ibrahima Seck qui me l’a demandé. Il m’avait dit que le colonel Moussa Fall lui causait des problèmes et il voulait que je lui formule des prières pour ça et son travail. Il m’a aussi demandé de lui faire une multiplication de billets de banque. Mais j’ai refusé, parce que je ne le pouvais pas. Après, j’ai fait une retraite spirituelle et Dieu merci, j’ai réussi à lui trouver cet argent et je lui avait promis de lui multiplier un milliard. Finalement, j’ai réussi à obtenir 500 millions au cours de cette séance de retraite spirituelle. J’avoue que Ibrahima Seck et Mamadou Diaw m’ont donné 19 millions et non une autre somme. Pour ce dernier, il ne m’a pas donné 6 millions comme il l’a allégué. Je confirme qu’il y a de l’encens qui coûte 5 millions», narre le charlatan Aliou Baldé.
A sa suite, son acolyte Mamadou Diaw dit avoir été abusé par Aliou Baldé et Kéba Ndiaye, qui lui ont pris respectivement les sommes de 6 millions et 400.000 F. Thierno Baldé, quant à lui, dira : «le gramme d’encens est à 10.000 F et ce sont les marabouts qui en ont besoin. Les grammes dont on avait besoin, c’était à 5 millions. Je sais là où ça se vend mais pas où on le fabrique», a-t-il dit pour se disculper.
Oumy Dione, Bassirou Thioune, Kéba Ndiaye et l’autre Aliou Ba se sont inscrits dans la même logique de dénégations.
Me Ibrahima Diaw, avocat de Ibrahima Seck : «ce garçon prenait chaque deux jours l’avion du Président. C’est un ami à Akon et Papiss Demba Cissé qui lui ont remis beaucoup d’argent. Il y a une fille qui vit aux Usa qui lui a versé 16 millions»
Faisant sa plaidoirie, Me Ibrahima Diaw, constitué pour défendre Ibrahima Seck, n’a pas raté le prévenu Mamadou Diaw. Car, ce dernier a tenté par le même procédé de gruger cet avocat. «J’ai tenu à plaider cette affaire parce que je l’ai connue du début à la fin. Il s’agit de Mamadou Diaw que j’ai défendu dans d’autres procédures. Quand Ibrahima Seck est venu me parler de cette affaire, j’ai relevé un ancien numéro de téléphone qui m’appelait pour m’escroquer. Et c’était celui de Mamadou Diaw. Il s’est rapproché de moi, a pris mon numéro et l’a donné à ces gens qui tentaient de m’escroquer. C’est là que je l’avais donné à la brigade de recherches et j’attendais ce jour», soutient la robe noire qui ajoute : «Ibrahima Seck est un garçon qui prenait chaque deux jours l’avion du Président. C’est un ami à Akon et Papiss Demba Cissé qui lui ont remis beaucoup d’argent. Il y a une fille qui vit aux Usa qui lui a versé 16 millions. Il est constant qu’ils se sont réunis pour le gruger après l’avoir approché. Ils ont gâché la vie de ce garçon», peste Me Diaw, qui a demandé 300 millions de dommages et intérêts pour le compte de son client Ibrahima Seck.
Rokhaya Dione, procureur : «ce procès est le procès des charlatans»
Dans ses réquisitions, le procureur Rokhaya Dione, qui a requis des peines sévères à leur encontre, a baptisé cette audience. «On pourrait raisonnablement intituler ce procès ‘’le procès des charlatans’’. Parce qu’ils y a des individus qui se sont réunis un bon jour pour user de subterfuges et de manœuvres pour gruger d’honnêtes citoyens», a lancé la parquetière qui poursuit : «pour ce qui est de Thierno Baldé, il n’y a pas assez d’éléments pour le condamner et je demande sa relaxe. Pour le lot des charlatans dont les deux Aliou Baldé, Kéba Ndiaye et Mamadou Diaw, je sollicite de les condamner à 4 ans de prison ferme après la confusion des peines. Pour ce qui est de Bassirou Thioune et Oumy Dione, je demande de les condamner respectivement à 2 ans et 3 ans de prison ferme après la confusion des peines», a requis la représentante du procureur. Les conseils des prévenus ont dans leurs plaidoiries demandé la relaxe de leurs clients. Délibéré le 26 décembre 2019.
Fatou D. DIONE
Ibrahima Seck : «J’ai demandé de l’argent à Mbaye Niang, El Hadji Diouf, Akon…. El Hadji Diouf m’a prêté 16 millions qu’ils m’ont pris. J’ai demandé 16 millions à un banquier qui a porté plainte contre moi»
Ces derniers, inculpés pour association de malfaiteurs, escroquerie et charlatanisme, avaient lors de l’enquête préliminaire reconnu les faits. Mais, ils ont tout contesté devant le juge du tribunal correctionnel de Dakar, Amath Sy, où ils ont comparu hier. Mais, c’était sans compter avec l’agent de la présidence Ibrahima Seck qui les a enfoncés à l’audience. «Tout est parti d’un prêt de 500.000 FCfa que j’avais accordé à mon collègue Aliou Ba. Après, il m’a passé Aliou Baldé au téléphone me le présentant comme un oncle et on s’est salué et discuté. Et une semaine après, ce dernier m’a appelé alors que je l’avais même oublié. Il m’a signifié qu’il avait besoin de moi. Une fois chez moi, il m’a donné une sorte de pendentif. Et c’est là que mon cauchemar a commencé. Parce que cette nuit-là, j’ai été comme possédé, parce que quelque chose m’a réveillé, mes poils étaient hérissés. Mais j’ai réussi à me battre avec cette chose invisible. J’ai fait les ablutions et commencé à prier. Je me mettais à pleurer le lendemain à mon travail. Mes collègues ne savaient rien de ce qui m’arrivait», a-t-il raconté. Et de poursuivre : «une autre fois, il m’a remis une potion avec laquelle j’ai enduit mon corps. C’est là que j’ai commencé à lui donner de l’argent. Je lui ai remis tout ce que j’avais ainsi que l’argent que des personnes m’avaient confié. J’ai demandé de l’argent au joueur Mbaye Niang, à El Hadji Diouf, sans oublier Akon. El Hadji Diouf m’a prêté 16 millions qu’ils m’ont pris. De plus, j’ai demandé 16 millions à un banquier qui a porté plainte contre moi. C’est un de mes collègues qui m’a aidé et m’a conduit chez un marabout qui m’a donné une potion qui devait être accompagné de versets de Coran. Et après avoir fait le bain, j’ai été délivré».
«Il m’a demandé d’acheter de l’encens qui coûtait 5 millions»
Ibrahima Seck d’indiquer que c’est Mamadou Diaw qui venait retirer l’argent auprès de lui à chaque fois. «C’est par la suite qu’ils ont emmené Kéba Ndiaye. Curieusement, celui-ci avait 12 doigts aux mains au lieu de 10. Ils m’ont remis une bague et un pot de lait Gloria que j’avais mis dans un seau d’eau dans la chambre. Pour Thierno Baldé, il a commencé à me gruger depuis décembre 2015. Il m’a demandé d’acheter de l’encens qui coûtait 5 millions. Mais heureusement pour moi, je ne lui ai rien remis», a déclaré Ibrahima Seck.
Aliou Bâ, gendarme : «il m’a remis une bouteille et après m’être enduit le corps, j’ai perdu la raison. Je lui ai donné par tranche plus de de 38 millions F. Il m’a remis un talisman avec autour un morceau rouge et qui était cousu avec 111 aiguilles»
Son collègue et ami gendarme Aliou Ba, victime lui aussi des charlatans, d’asséner : «c’est feu Diassé qui m’a conduit chez le charlatan Aliou Baldé. Et une fois là-bas, nous l’avons trouvé tout de blanc vêtu en compagnie de Mamadou Diaw. Après m’avoir ordonné de quitter la pièce où nous étions tous, ils m’ont appelé par la suite. Aliou Baldé a alors ouvert une mallette remplie d’argent. Et il m’a signifié qu’il s’agissait de milliards. C’est par la suite qu’il m’a remis une bouteille et après m’être enduit le corps, j’ai perdu la raison. Je lui ai donné par tranche la somme de 38.815.000 F. Après cela, il m’a révélé m’avoir cherché une femme djinn du nom de Oumy Aïdara et qu’à la moindre occasion, il me sanctionnerait. Il m’a remis un talisman avec autour un morceau rouge et qui était cousu avec 111 aiguilles», confirme Aliou Ba, qui a brandi ledit talisman devant le tribunal à la demande du procureur.
«J’ai même eu à mettre en gage mon pistolet de service pour avoir de l’argent à leur remettre»
Toujours dans ses explications, il dit au juge : «ils ont commencé à me dépouiller depuis 2013. J’ai même eu à manger dans les ordures, tellement j’étais dans des problèmes. Tout le monde m’a abandonné. Tout l’argent a été retiré par Mamadou Diaw et il vient se comporter en victime aujourd’hui devant le tribunal. J’ai eu à mettre en gage mon pistolet de service pour avoir de l’argent à leur remettre. J’ai fait des prêts à la banque», déclare cette partie civile qui a montré au tribunal les factures de ladite créance et qui a réclamé 100 millions.
Le charlatan Aliou Baldé nie : «Ibrahima Seck m’a demandé de faire des prières pour lui, parce que le colonel Moussa Fall lui causait des problèmes. Il m’a aussi demandé de lui multiplier des billets pour un montant de 1 milliard»
Chargé par ces deux victimes, l’instigateur de ce projet délictuel, Aliou Baldé, a tout nié en bloc. De taille moyenne et de teint clair, ce prévenu déclare : «je confirme avoir formulé des prières pour Ibrahima Seck qui me l’a demandé. Il m’avait dit que le colonel Moussa Fall lui causait des problèmes et il voulait que je lui formule des prières pour ça et son travail. Il m’a aussi demandé de lui faire une multiplication de billets de banque. Mais j’ai refusé, parce que je ne le pouvais pas. Après, j’ai fait une retraite spirituelle et Dieu merci, j’ai réussi à lui trouver cet argent et je lui avait promis de lui multiplier un milliard. Finalement, j’ai réussi à obtenir 500 millions au cours de cette séance de retraite spirituelle. J’avoue que Ibrahima Seck et Mamadou Diaw m’ont donné 19 millions et non une autre somme. Pour ce dernier, il ne m’a pas donné 6 millions comme il l’a allégué. Je confirme qu’il y a de l’encens qui coûte 5 millions», narre le charlatan Aliou Baldé.
A sa suite, son acolyte Mamadou Diaw dit avoir été abusé par Aliou Baldé et Kéba Ndiaye, qui lui ont pris respectivement les sommes de 6 millions et 400.000 F. Thierno Baldé, quant à lui, dira : «le gramme d’encens est à 10.000 F et ce sont les marabouts qui en ont besoin. Les grammes dont on avait besoin, c’était à 5 millions. Je sais là où ça se vend mais pas où on le fabrique», a-t-il dit pour se disculper.
Oumy Dione, Bassirou Thioune, Kéba Ndiaye et l’autre Aliou Ba se sont inscrits dans la même logique de dénégations.
Me Ibrahima Diaw, avocat de Ibrahima Seck : «ce garçon prenait chaque deux jours l’avion du Président. C’est un ami à Akon et Papiss Demba Cissé qui lui ont remis beaucoup d’argent. Il y a une fille qui vit aux Usa qui lui a versé 16 millions»
Faisant sa plaidoirie, Me Ibrahima Diaw, constitué pour défendre Ibrahima Seck, n’a pas raté le prévenu Mamadou Diaw. Car, ce dernier a tenté par le même procédé de gruger cet avocat. «J’ai tenu à plaider cette affaire parce que je l’ai connue du début à la fin. Il s’agit de Mamadou Diaw que j’ai défendu dans d’autres procédures. Quand Ibrahima Seck est venu me parler de cette affaire, j’ai relevé un ancien numéro de téléphone qui m’appelait pour m’escroquer. Et c’était celui de Mamadou Diaw. Il s’est rapproché de moi, a pris mon numéro et l’a donné à ces gens qui tentaient de m’escroquer. C’est là que je l’avais donné à la brigade de recherches et j’attendais ce jour», soutient la robe noire qui ajoute : «Ibrahima Seck est un garçon qui prenait chaque deux jours l’avion du Président. C’est un ami à Akon et Papiss Demba Cissé qui lui ont remis beaucoup d’argent. Il y a une fille qui vit aux Usa qui lui a versé 16 millions. Il est constant qu’ils se sont réunis pour le gruger après l’avoir approché. Ils ont gâché la vie de ce garçon», peste Me Diaw, qui a demandé 300 millions de dommages et intérêts pour le compte de son client Ibrahima Seck.
Rokhaya Dione, procureur : «ce procès est le procès des charlatans»
Dans ses réquisitions, le procureur Rokhaya Dione, qui a requis des peines sévères à leur encontre, a baptisé cette audience. «On pourrait raisonnablement intituler ce procès ‘’le procès des charlatans’’. Parce qu’ils y a des individus qui se sont réunis un bon jour pour user de subterfuges et de manœuvres pour gruger d’honnêtes citoyens», a lancé la parquetière qui poursuit : «pour ce qui est de Thierno Baldé, il n’y a pas assez d’éléments pour le condamner et je demande sa relaxe. Pour le lot des charlatans dont les deux Aliou Baldé, Kéba Ndiaye et Mamadou Diaw, je sollicite de les condamner à 4 ans de prison ferme après la confusion des peines. Pour ce qui est de Bassirou Thioune et Oumy Dione, je demande de les condamner respectivement à 2 ans et 3 ans de prison ferme après la confusion des peines», a requis la représentante du procureur. Les conseils des prévenus ont dans leurs plaidoiries demandé la relaxe de leurs clients. Délibéré le 26 décembre 2019.
Fatou D. DIONE