Même si c’est légal, Macky Sall ne doit pas candidater, car lui-même avait, considérant les évènements malheureux survenus à la veille de la présidentielle avec la mort de Mamadou Diop et d’autres personnes, déclaré à son peuple qu’une fois aux manettes, ce problème de troisième mandat ne se poserait plus dans l’histoire du Sénégal. C'est pourquoi, avait-il promis de sécuriser les deux mandats, si les Sénégalais lui faisaient confiance.
Élu, il avait dit qu’il avait verrouillé la Constitution, organisé un referendum en 2016, dit et redit en 2018, que 2019 serait son dernier mandat et qu'il en aurait fini s'il était réélu. Donc, si la polémique revient de plus belle aujourd'hui, à une dizaine de mois de la fin de son mandat, c'est parce que, quelque part, le peuple a été berné.
Car son tailleur constitutionnel haute couture avait déclaré avec fermeté à ses compatriotes, que «la question du troisième mandat ne se posera plus dans l’histoire du Sénégal. La Constitution ne laisse place à aucune interprétation : "nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs"», avait-il répété à 3 reprises.
Donc, dans ces moments d’incertitude et de crainte que traverse le pays, il vaut mieux, même s’il est toujours le maître du «je», qu’il respecte les deux doses prescrites par la Constitution, pour épargner le pays d’une overdose. Ne serait-ce d’ailleurs que pour une question d’éthique comme il le disait lui-même.
«Nous pouvons faire de la politique en étant éthique, en vivant des valeurs de dignité et en respectant sa parole. Parce que pourquoi voulez-vous que la politique soit un milieu où il n’y aurait pas d'éthique, on dit, on se dédit ? Finalement, comment voulez-vous qu'on vous fasse confiance ?», avait demandé le Président Sall, avant de tonner : «La politique, c'est le respect de la parole donnée, sinon ce n'est pas la peine».
Mais l’amer constat est qu’aujourd’hui, pour rester à la tête de ce pays, le Président Sall ne cesse de renier ses engagements vis-à-vis de son peuple. En essayant de briguer un troisième mandat dont lui-même disait, urbi et orbi, qu'il n’y avait pas droit, il est en train de semer les germes d'une explosion populaire tout simplement, parce que les Sénégalais ont montré leur aversion pour le troisième mandat depuis 2012. Si les Sénégalais avaient fini par congédier Wade, ce n’est pas faute de bilan, mais pour une question de principe.
Et d’ailleurs, la question qui s’impose est de savoir qu’est ce qui a changé entre 2012 et aujourd’hui, pour qu’il caresse le secret rêve de goûter au fruit défendu ? Parce que le candidat Sall a été l’un des plus farouches opposants à un troisième mandat de Wade. Et il suffit seulement de consulter les Var, pour se rendre compte de sa détermination à lui barrer la route. Que n’a-t-il pas dit d’ailleurs sur cette question ? :
«Si vous persistez à vous présenter, il vous arrivera ce qu’il arrivera à un dictateur. Il faut défendre la rue, la République et la Constitution. Nous sommes prêts à payer le prix qu’il faut», avait-il lancé à son maître. Donc, pourquoi aujourd’hui veut-il faire avaler à ses compatriotes, ce qu’il avait combattu avec acharnement hier pour qu’ils le vomissent ? En tout cas, une chose est au moins sûre : s’il décide franchir le Rubicon, cela pourrait être préjudiciable pour la paix sociale, selon Thierno Alassane Sall, qui considère qu'en exhibant "un soi-disant quitus du Conseil constitutionnel", le chef de l'État «jette de l'huile sur le feu dans un Sénégal au "summum des tensions politiques"».
Le député constate que «Macky Sall poursuit la désacralisation des institutions», et prédit le pire : «Ne pas respecter la volonté populaire, c'est mener le pays vers les enfers» ! Mais, quelle que soit la stratégie, la ruse ou le «njucc njacc» qu'il emploiera pour arriver à ses fins, le dernier mot reviendra toujours au peuple. Pour mémoire, en 2012, quand après avoir déclaré qu’il avait verrouillé la Constitution à deux, Wade a voulu resquiller avec son fameux «wax waxète», avant d’être assommé par le gourdin électoral du peuple. Macky Sall réussira-t-il à passer là où Wade a lourdement chuté ? Affaire à suivre...
Tribune
Élu, il avait dit qu’il avait verrouillé la Constitution, organisé un referendum en 2016, dit et redit en 2018, que 2019 serait son dernier mandat et qu'il en aurait fini s'il était réélu. Donc, si la polémique revient de plus belle aujourd'hui, à une dizaine de mois de la fin de son mandat, c'est parce que, quelque part, le peuple a été berné.
Car son tailleur constitutionnel haute couture avait déclaré avec fermeté à ses compatriotes, que «la question du troisième mandat ne se posera plus dans l’histoire du Sénégal. La Constitution ne laisse place à aucune interprétation : "nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs"», avait-il répété à 3 reprises.
Donc, dans ces moments d’incertitude et de crainte que traverse le pays, il vaut mieux, même s’il est toujours le maître du «je», qu’il respecte les deux doses prescrites par la Constitution, pour épargner le pays d’une overdose. Ne serait-ce d’ailleurs que pour une question d’éthique comme il le disait lui-même.
«Nous pouvons faire de la politique en étant éthique, en vivant des valeurs de dignité et en respectant sa parole. Parce que pourquoi voulez-vous que la politique soit un milieu où il n’y aurait pas d'éthique, on dit, on se dédit ? Finalement, comment voulez-vous qu'on vous fasse confiance ?», avait demandé le Président Sall, avant de tonner : «La politique, c'est le respect de la parole donnée, sinon ce n'est pas la peine».
Mais l’amer constat est qu’aujourd’hui, pour rester à la tête de ce pays, le Président Sall ne cesse de renier ses engagements vis-à-vis de son peuple. En essayant de briguer un troisième mandat dont lui-même disait, urbi et orbi, qu'il n’y avait pas droit, il est en train de semer les germes d'une explosion populaire tout simplement, parce que les Sénégalais ont montré leur aversion pour le troisième mandat depuis 2012. Si les Sénégalais avaient fini par congédier Wade, ce n’est pas faute de bilan, mais pour une question de principe.
Et d’ailleurs, la question qui s’impose est de savoir qu’est ce qui a changé entre 2012 et aujourd’hui, pour qu’il caresse le secret rêve de goûter au fruit défendu ? Parce que le candidat Sall a été l’un des plus farouches opposants à un troisième mandat de Wade. Et il suffit seulement de consulter les Var, pour se rendre compte de sa détermination à lui barrer la route. Que n’a-t-il pas dit d’ailleurs sur cette question ? :
«Si vous persistez à vous présenter, il vous arrivera ce qu’il arrivera à un dictateur. Il faut défendre la rue, la République et la Constitution. Nous sommes prêts à payer le prix qu’il faut», avait-il lancé à son maître. Donc, pourquoi aujourd’hui veut-il faire avaler à ses compatriotes, ce qu’il avait combattu avec acharnement hier pour qu’ils le vomissent ? En tout cas, une chose est au moins sûre : s’il décide franchir le Rubicon, cela pourrait être préjudiciable pour la paix sociale, selon Thierno Alassane Sall, qui considère qu'en exhibant "un soi-disant quitus du Conseil constitutionnel", le chef de l'État «jette de l'huile sur le feu dans un Sénégal au "summum des tensions politiques"».
Le député constate que «Macky Sall poursuit la désacralisation des institutions», et prédit le pire : «Ne pas respecter la volonté populaire, c'est mener le pays vers les enfers» ! Mais, quelle que soit la stratégie, la ruse ou le «njucc njacc» qu'il emploiera pour arriver à ses fins, le dernier mot reviendra toujours au peuple. Pour mémoire, en 2012, quand après avoir déclaré qu’il avait verrouillé la Constitution à deux, Wade a voulu resquiller avec son fameux «wax waxète», avant d’être assommé par le gourdin électoral du peuple. Macky Sall réussira-t-il à passer là où Wade a lourdement chuté ? Affaire à suivre...
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