Tribunal Pikine: ils échappent à une condamnation pour avoir hébergé leurs deux copines mineures


Rédigé le Samedi 23 Janvier 2021 à 09:12 | Lu 218 fois | 0 commentaire(s)



D. Diallo et B. Bâ ont organisé leur fugue pour partir à Mbour le 24 décembre dernier. Sur l’injonction de la mère de D. Diallo, les deux jeunes filles mineures sont rentrées le 28 décembre pour passer la nuit chez leurs amants respectifs, Kadialy Diallo et El Hadj Diallo. Le tribunal, après avoir délibéré, a relaxé les deux prévenus qui n’ont pas invité les deux fugueuses chez eux.


Le public, venu nombreux assister à l’audience des Flagrants délits au Tribunal de Pikine-Guédiawaye, est resté sans voix lorsque l’une des parties civiles (D. Diallo) âgée d’à peine 13 ans a soutenu à la barre que « je sors avec El Hadj Diallo. Il est mon amant ». Cette déclaration avait douché les ardeurs de son père, Ibrahima Diallo, qui voulait visiblement faire payer aux amants l’affront subi par sa famille.

Tout serait parti du fait que B. Bâ et D. Diallo étaient chez la coiffeuse. C’est ainsi qu’elles seront aperçues par Moussa, frère de D. Diallo. Ce dernier est revenu rôder aux alentours du salon de coiffure avec une chicote. Ainsi, craignant de se faire bastonner par son frère et son père qui les soupçonnaient d’avoir passé le jour du 24 décembre avec des garçons, les deux filles décident d’aller à Mbour aux environs de 20 heures. Elles y resteront jusqu’au 28 décembre.

Ce n’est que le 27 décembre que les deux amants ont su que leurs copines étaient à Mbour. Ils s’en ouvrent à la maman de D. Diallo, grande soeur aînée de B. Bâ, qui décide de parler aux fugueuses. D’ailleurs, l’enregistrement sonore de cette conversation a été divulgué dans la salle d’audience. Au téléphone, la dame leur suggère de rentrer mais d’aller passer la nuit chez leurs amants respectifs et qu’elle se chargera le lendemain de venir les prendre. Binette Bâ est assujettie à des crises épileptiques. C’est ce qui a retardé leur retour, selon D. Diallo.

Interrogées par le procureur sur le fait de savoir si elles avaient dormi dans la même chambre que les garçons, les deux filles ont répondu par la négative. « Les garçons ont  passé  la  nuit  dans  une  même chambre tandis que nous deux occupions  l’autre  chambre  (...)  Nous sommes venus chez eux de notre propre gré et avec la bénédiction de ma sœur » a soutenu B. Bâ.

La présidente du tribunal dira au père Ibrahima Diallo que les deux filles sont en train de filer du mauvais coton. « Elles sont dans une mauvaise pente. Elles sont en train d’échapper à l’autorité parentale. Il faut vous retrousser les manches pour redresser la barre sinon c’est foutu pour elles » a fustigé la présidente.

Quant au procureur Saliou Ngom, il a regretté que les deux jeunes amants soient placés sous mandat de dépôt depuis deux mois. « Il est clair que ces enfants, après avoir fugué, sont venues de leur propre gré chez leurs copains. Leur relation n’était pas inconnue de la maman de D. Diallo. En l’espèce, l’élément moral qui doit asseoir la culpabilité des deux prévenus fait défaut. Je sollicite de les renvoyer des fins de la poursuite » a requis le maître des poursuites.

Dès lors, le champ était déjà labouré pour la défense représentée par Me El Modou Ndiaye. « A l’issue des débats, la vérité a éclaté. Mes clients, dans cette histoire, sont les victimes pour avoir été gardés en prison depuis deux mois. Ces garçons ont le mérite d’avoir découvert que leurs copines étaient à Mbour. Je sollicite la relaxe ». 
Une demande à laquelle le tribunal va accéder car, après avoir délibéré, il a décidé de relaxer les deux malheureux jeunes gens, rapporte Le Témoin.



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