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Trafic d'êtres humains: 50.000 victimes détectées en 2018


Rédigé le Mercredi 3 Février 2021 à 15:34 | Lu 263 fois | 0 commentaire(s)



Les trafiquants d'êtres humains ciblent les plus vulnérables, comme les migrants et les personnes sans emploi. Et la récession induite par la Covid-19 risque d'exposer davantage de personnes au risque de la traite, alerte le rapport mondial sur la traite des personnes, présenté hier par l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (Onudc), a écrit "Libération online".


« Des millions de femmes, d'enfants et d'hommes dans le monde entier sont sans travail, sans école et sans soutien social pendant la crise persistante provoquée par la Covid-19, ce qui les expose davantage au risque de traite des êtres humains Â», a déclaré la Directrice exécutive de l'Onudc, Ghada Waly. « Nous avons besoin d'une action ciblée pour empêcher les trafiquants criminels de profiter de la pandémie pour exploiter les personnes vulnérables Â», a-t-elle affirmé. D’une façon générale, l’étude signale qu’en 2018, 50.000 victimes de la traite des êtres humains ont été détectées et signalées par 148 pays. L’Onudc précise toutefois que le nombre réel de victimes de la traite est bien plus élevé, étant donné la nature cachée de ce crime.

Aussi, le nombre d’enfants parmi les victimes de la traite détectées a triplé au cours des 15 dernières années et la proportion de garçons a été multipliée par cinq. Les filles sont principalement victimes de la traite à des fins d'exploitation sexuelle, tandis que les garçons sont utilisés pour le travail forcé.

Le rapport mondial sur la traite des personnes 2020 de l'Onudc vise à informer les gouvernements sur les mesures de lutte contre la traite, à mettre fin à l'impunité et à soutenir les victimes dans le cadre des efforts de relèvement post-pandémie.

Les femmes demeurent les principales victimes

Les femmes victimes continuent d'être les principales cibles de la traite des êtres humains, selon le rapport. Pour dix victimes détectées dans le monde en 2018, environ cinq étaient des femmes adultes et deux des jeunes filles. Environ 20% des victimes de cette traite étaient des hommes adultes et 15 % de jeunes garçons.

Au cours des 15 dernières années, le nombre de victimes détectées a augmenté, tandis que leur profil a changé, signale l’Onudc.
La proportion de femmes adultes parmi les victimes détectées est passée de plus de 70% à moins de 50% en 2018, tandis que la proportion d'enfants détectés a augmenté, passant d'environ 10% à plus de 30%. Dans le même temps, la proportion d'hommes adultes a presque doublé, passant d'environ 10% à 20% en 2018.

Dans l'ensemble, 50% des victimes détectées ont été victimes de la traite à des fins d'exploitation sexuelle, 38% ont été exploitées pour le travail forcé, 6% ont été soumises à une activité criminelle forcée, 1% des victimes a été contraint à la mendicité et un nombre plus restreint à des mariages forcés, au prélèvement d'organes et à d'autres fins.

Les profils des victimes diffèrent selon la forme d'exploitation. En 2018, la plupart des femmes et des filles détectées étaient victimes de la traite à des fins d'exploitation sexuelle, tandis que les hommes et les garçons étaient principalement victimes de la traite à des fins de travail forcé.

La proportion de victimes détectées comme étant victimes de la traite à des fins de travail forcé augmente régulièrement depuis plus d'une décennie. Les victimes sont exploitées dans un large éventail de secteurs économiques, en particulier dans ceux où le travail est effectué dans des circonstances isolées, notamment l'agriculture, la construction, la pêche, l'exploitation minière et le travail domestique.

Au niveau mondial, la plupart des personnes poursuivies et condamnées pour traite des personnes continuent d'être des hommes, soit respectivement environ 64 et 62%. Les responsables de la traite peuvent être membres de groupes criminels organisés (responsables de la traite de la grande majorité des victimes), ou des individus opérant seuls ou en petits groupes sur une base opportuniste. Ils considèrent leurs victimes comme des marchandises sans tenir compte de la dignité et des droits humains. Ils les vendent pour un prix allant de quelques dizaines de dollars à des dizaines de milliers, les grandes organisations criminelles réalisant les revenus les plus élevés.

Les auteurs de la traite ont intégré la technologie dans leur modèle d'entreprise à chaque étape du processus, du recrutement à l'exploitation des victimes. Ils approchent de nombreux enfants sur les médias sociaux, car ils sont une cible facile dans leur quête d'acceptation, d'attention ou d'amitié.

A cet égard, l'Onudc a identifié deux types de stratégies : la « chasse », où un trafiquant poursuit activement une victime, généralement sur les médias sociaux ; et la « pêche », où les trafiquants affichent des offres d'emploi et à attendent que les victimes potentielles répondent. L'Internet permet aux trafiquants de diffuser en direct l'exploitation de leurs victimes, ce qui permet l'abus simultané d'une victime par de nombreux consommateurs à travers le monde entier.



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