Ce samedi, des prétendues sommités de la presse ont eu droit au plateau de l’émission « Touche originale » de l’incontournable Pape Alé Niang. Et la thématique était vraisemblablement énigmatique d’entrée de jeu car elle était libellée comme suit : Presse en ligne, une presse pas « net ». D’abord, c’est une titraille discourtoise qui ne prend guère en compte l’ampleur des enjeux de la galaxie en ligne. Ensuite ceux qui parlaient au nom de toute la presse en ligne n’en représente en réalité que l’infime couche de l’iceberg. Du coup, l’on se demande si réellement le secteur en ligne sénégalais a des représentants assez matures et prégnants pour s’essayer à diagnostiquer du mieux qu’il fallait un secteur aussi névralgique dont la complexité et la vitesse appellent plutôt à une certaine humilité mitoyenne à la liberté de la presse. Et quel que soit les travers notés au niveau des médias en ligne, il serait risqué par ailleurs de donner à la toute puissance publique les moyens de diviser et de spolier la liberté de la presse en tant que telle. Nous avons tout comme l’impression que le secteur en ligne local est aujourd’hui perçu comme une auberge espagnole. Chacun y met ce qu’il voudrait bien y mettre. Et l’on concède ipso facto un mandat à blanc à la presse classique et bien évidemment aux autres secteurs de la vie nationale. Erreur car dans ce pays, des dérives et des abus, il en existe partout et dans tous les secteurs de la vie nationale. Pourtant, il n’y a point de tollé soulevé à ce niveau. Ainsi donc ce qui importe pour ces semblants défenseurs de la presse en ligne, c’est d’abord de plaider implicitement en faveur de leurs intérêts contingents tout en fondant leurs argumentaires sur leur souhait de refondre ce secteur devenu intenable à leurs yeux. Tant il est vrai que dans tout métier, il y a des brebis galeuses. Et c’est bien le cas au niveau de cette presse en ligne. Ce secteur est aujourd’hui investi par des gens peu recommandables qui ont plusieurs fois trompé les autorités du pays. Ils créent des sites artificiels, cherchent des appuis financiers et plongent dans la bamboula au nom de toute la presse en ligne. En vérité toutes les combines et les malversations dont ils se sont livrés sont à présent répertoriées pour au besoin être dévoilées au grand jour. En outre, leur légitimité en tant qu’entité organisée et composée d’un directoire laisse à désirer. Et galvanisés par leur forfaiture, ils laissent libre cours à leur inspiration pour oser se prendre pour des défenseurs invétérés des médias en ligne. Le débat à 2STV a été complètement écorné car c’est des néophytes en ligne qui en assuraient l’animation. Car après les combines et les surenchères, place maintenant pour leurs cours magistraux à la face du monde. Nous leur saurons gré de faire attention avec ce secteur névralgique qui requiert beaucoup de circonspection et de responsabilité de la part de ses acteurs. Seule une entité nationale fédératrice des médias en ligne serait apte à parler au nom de tous ceux qui officient dans ce secteur. Car l’essentiel n’est pas de plaider pour un arsenal répressif en bonne et dû forme pour régenter ce secteur. Le plus important aujourd’hui, c’est d’encadrer la galaxie en ligne dans sa vitesse de croisière. Et éviter ainsi que la liberté de la presse soit à la merci des politiques.
Aliou Top journaliste et Editeur de presse