Quand on les voit tous les deux, l'écart d'âge saute aux yeux : il pourrait être son grand-père. Et pourtant, ils sont mariés et vivent sous le même toit depuis trois ans, dans leur petite maison de Gorron, en Mayenne. Lui, c'est Jean-Yves Danvel, 71 ans. Un ancien vendeur de cartes postales. Elle, c'est Pauline Diédhiou, 25 ans. Elle est originaire du Sénégal où le couple s'est marié en janvier 2012.
Une union qui a été validée par l'ambassade de France à Dakar. Ce qui a permis à Pauline de venir en France avec un visa de conjoint de Français.
Une union qui ressemble à un mariage blanc ? Deux gendarmes se sont rendus sur place pour en juger. « Ils m'ont même demandé à voir la brosse à dents de ma femme », raconte Jean-Yves Danvel à Ouest France.
Un rapport a été établi et remis à la préfecture. Cette dernière vient de faire connaître sa décision : le titre de séjour de Pauline Diedhiou n'est pas renouvelé, elle doit quitter le territoire dans un délai d'un mois. Au motif « que le mariage était uniquement matériel et non affectif ».
En clair, elle lui évite la maison de retraite en s'occupant de lui. Et il lui permet d'accéder à une vie meilleure en France.
« Les gens sont libres de leur choix »
La jeune femme comprend les soupçons de la préfecture, mais elle se défend avec vigueur. Sans hésiter à réduire son conjoint au silence. « J'aime mon mari. Je ne l'ai épousé ni pour son argent, il n'en a pas, ni pour venir en France. » Et elle assure : « Nous vivons comme un couple normal. Dans mon pays, une telle différence d'âges entre époux n'a rien de choquant. »
Le maire de la commune, Jean-Marc Allain, est lui aussi étonné par cette décision préfectorale. Surtout qu'il connaît bien Jean-Yves Danvel. Ce dernier a la réputation d'être un homme un peu « grande gueule » et « qui cherche facilement les conflits », mais pas un pervers, qui profiterait de l'innocence d'une jeune femme. « Il l'a demandée en mariage, elle a accepté, raconte le maire. Cela peut nous paraître bizarre, mais les gens sont libres de leur choix », insiste-t-il, avant d'ajouter. « Ce qui m'embête, c'est pour elle. C'est une femme qui me paraît sérieuse. Et qui a toujours travaillé depuis qu'elle est à Gorron. »
Pauline Diedhiou travaillait en CDD dans une association d'insertion. Ce que l'arrêté de la préfecture ne l'autorise plus à faire. Selon le maire de Gorron, elle est bien intégrée dans la commune. « Si elle retourne au Sénégal, elle risque d'être rejetée par sa famille et de se retrouver à la rue. » Surtout, le maire a l'impression que « cette décision ne repose pas sur grand-chose de factuel ».
« Si je n'étais pas heureuse je serai partie »
Une impression partagée par l'avocate lavalloise, Anne-Sophie Gouedo. « La préfecture estime qu'il n'y a pas de communauté de vie affective au sein du couple. C'est la première fois que je vois cela. Est-ce que le législateur peut mettre dans la communauté de vie une dimension affective ? Jusqu'à présent, seule la preuve d'une vie matérielle compte. Le couple doit vivre ensemble, sous le même toit. Ce qui est le cas ici. Alors pourquoi se mêler de l'intimité d'un couple ? C'est inacceptable ! »
Contactée Ouest-France, la préfecture de la Mayenne refuse d'en dire plus. En effet, la justice doit se prononcer prochainement puisque l'avocate a saisi le tribunal administratif de Nantes. Si ce dernier valide la décision de la préfecture, la jeune femme devra rentrer au Sénégal. À cette perspective, ses yeux s'embuent. « Si je n'étais pas heureuse avec mon mari, je serai partie. »
Une union qui a été validée par l'ambassade de France à Dakar. Ce qui a permis à Pauline de venir en France avec un visa de conjoint de Français.
Une union qui ressemble à un mariage blanc ? Deux gendarmes se sont rendus sur place pour en juger. « Ils m'ont même demandé à voir la brosse à dents de ma femme », raconte Jean-Yves Danvel à Ouest France.
Un rapport a été établi et remis à la préfecture. Cette dernière vient de faire connaître sa décision : le titre de séjour de Pauline Diedhiou n'est pas renouvelé, elle doit quitter le territoire dans un délai d'un mois. Au motif « que le mariage était uniquement matériel et non affectif ».
En clair, elle lui évite la maison de retraite en s'occupant de lui. Et il lui permet d'accéder à une vie meilleure en France.
« Les gens sont libres de leur choix »
La jeune femme comprend les soupçons de la préfecture, mais elle se défend avec vigueur. Sans hésiter à réduire son conjoint au silence. « J'aime mon mari. Je ne l'ai épousé ni pour son argent, il n'en a pas, ni pour venir en France. » Et elle assure : « Nous vivons comme un couple normal. Dans mon pays, une telle différence d'âges entre époux n'a rien de choquant. »
Le maire de la commune, Jean-Marc Allain, est lui aussi étonné par cette décision préfectorale. Surtout qu'il connaît bien Jean-Yves Danvel. Ce dernier a la réputation d'être un homme un peu « grande gueule » et « qui cherche facilement les conflits », mais pas un pervers, qui profiterait de l'innocence d'une jeune femme. « Il l'a demandée en mariage, elle a accepté, raconte le maire. Cela peut nous paraître bizarre, mais les gens sont libres de leur choix », insiste-t-il, avant d'ajouter. « Ce qui m'embête, c'est pour elle. C'est une femme qui me paraît sérieuse. Et qui a toujours travaillé depuis qu'elle est à Gorron. »
Pauline Diedhiou travaillait en CDD dans une association d'insertion. Ce que l'arrêté de la préfecture ne l'autorise plus à faire. Selon le maire de Gorron, elle est bien intégrée dans la commune. « Si elle retourne au Sénégal, elle risque d'être rejetée par sa famille et de se retrouver à la rue. » Surtout, le maire a l'impression que « cette décision ne repose pas sur grand-chose de factuel ».
« Si je n'étais pas heureuse je serai partie »
Une impression partagée par l'avocate lavalloise, Anne-Sophie Gouedo. « La préfecture estime qu'il n'y a pas de communauté de vie affective au sein du couple. C'est la première fois que je vois cela. Est-ce que le législateur peut mettre dans la communauté de vie une dimension affective ? Jusqu'à présent, seule la preuve d'une vie matérielle compte. Le couple doit vivre ensemble, sous le même toit. Ce qui est le cas ici. Alors pourquoi se mêler de l'intimité d'un couple ? C'est inacceptable ! »
Contactée Ouest-France, la préfecture de la Mayenne refuse d'en dire plus. En effet, la justice doit se prononcer prochainement puisque l'avocate a saisi le tribunal administratif de Nantes. Si ce dernier valide la décision de la préfecture, la jeune femme devra rentrer au Sénégal. À cette perspective, ses yeux s'embuent. « Si je n'étais pas heureuse avec mon mari, je serai partie. »