Dans un entretien accordé à Jeune Afrique, Alpha Blondy a fait un lien entre la situation sécuritaire au Sahel et les interventions occidentales en Irak, Syrie ou encore Afghanistan : “Tout ce qui se passe actuellement au Burkina, au Mali, au Niger, au Nigeria et au Tchad est la conséquence directe de ce qui s’est produit en Irak et en Afghanistan. Lorsque vous détruisez un pays sous prétexte de « démocratie », ce mot devient un épouvantail qui fait peur. Cela ne devrait pas être le cas. En tant qu’amoureux des États-Unis, je me sens blessé, voire trahi, quand je les vois se comporter de la manière dont ils agissent. Il faut que la France et les autres pays européens arrêtent de les suivre dans leurs aventures guerrières. Et si je parle avec autant de franchise, c’est qu’ils ont franchi la ligne rouge”.
Évoquant le cas du Mali qui croule sous les sanctions économiques de la CEDEAO, le chanteur ivoirien a dénoncé l’attitude des dirigeants de cette institution régionale : “Je trouve le traitement du Mali injuste. On a eu l’impression que, dans le bras de fer qui oppose ce pays à la France sur la question de Wagner, la Cedeao a pris le parti de Paris. L’institution s’est positionnée contre le Mali, qui est pourtant l’un de ses membres. Or pour moi, on ne tape pas un homme à terre : les Maliens se battent pour s’en sortir et on décide, en plus de cela, de fermer toutes les frontières”.