Au lieu d’aller directement effectuer sa prière du vendredi, l’imam El Hadji Aboubacar Diallo a préféré se rendre d’abord auprès de sa copine Marième Soda Traoré pour une partie de plaisir. Hélas pour lui, son amante l’a filmé dans sa voiture et à son insu, au moment où il était plongé dans ses délices sexuels. Et pire encore, elle a envoyé les clichés obscènes à l’épouse et au frère du prêcheur. Ainsi, traînée hier par l’imam devant le juge des flagrants délits de Dakar pour des faits de collecte illicite de données à caractère personnel et diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs, la jeune dame de 33 ans a écopé 3 mois de prison assortis du sursis.
El Hadji Aboubacar Diallo est «socialement» mort. Ce maître coranique, imam et prêcheur, ne peut plus oser se mettre devant les disciples pour prêcher la parole de Dieu. Sa moralité est devenue douteuse suite à l’éclatement d’une sale affaire de mœurs dans laquelle il est impliqué. Et comme l’a indiqué le procureur dans ses observations, que diront les gens qu’il va diriger à la prière s’ils sont au courant de ses agissements ? C’est cette grande interrogation qui mérite réponse. Pour quelqu’un qui devait aller prier en ce vendredi, jour saint, et qui devrait prêcher la bonne parole aux fidèles qui dérogent aux règles édictées par le saint Coran, il s’est permis d’abord d’aller forniquer.
Sur les faits, cet imam marié à une épouse, entretient une idylle avec Marième Soda Traoré, une infirmière de 33 ans, depuis 8 longues années. Et il faut dire qu’ils ont vécu pleinement leur amour. Pendant ces 8 ans, ils sont allés ensemble dans beaucoup d’endroits huppés de Dakar ainsi que dans des auberges. Mais tout ayant une fin, cette relation amoureuse a pris une tournure fatale à l’imam, atterrissant ainsi devant le juge.
Un vendredi, alors qu’il s’apprêtait à aller à la mosquée pour la prière du vendredi, El Hadji Aboubacar Diallo a subitement eu des picotements entre les jambes. Ne pouvant pas se retenir, il a fait un tour chez sa copine Marième Soda Traoré pour une partie de plaisir. Malheureusement pour lui, celle-ci a filmé son sexe. Et comme si elle en avait marre de tout ça, elle a balancé les clichés obscènes du maître coranique à l’épouse et au frère de celui-ci. Ce qui a créé une grande catastrophe au sein de la famille.
Grosse gêne au tribunal : un ténor du barreau renonce à défendre Marième Soda Traoré, parce que l’Imam qui poursuit sa cliente, est… son oncle
Ainsi pour des faits de collecte illicite de données à caractère personnel et diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs, l’imam a traîné hier sa petite-amie Marième Soda Traoré devant le juge des flagrants délits de Dakar. Mais un fait inédit s’est produit au tribunal. Un des ténors du barreau s’est déporté à l’audience alors qu’il devait assurer la défense des intérêts de Marième Soda Traoré. Car, la copine de l’imam n’est autre que l’une des amies de la fille de la robe noire. Et mieux encore, l’imam-prêcheur est le neveu de cet avocat totalement mal à l’aise pour plaider dans cette affaire. À ce propos, avant l’interrogatoire d’audience, le juge a demandé à la prévenue s’il consentait à être jugée sans l’assistance d’un conseil, elle a répondu par l’affirmative.
Marième Soda Traoré : «il a même dit que son rêve le plus cher, c’est d’entretenir des rapports sexuels avec moi»
Marième Soda a au début nié les accusations avant de revenir sur ses déclarations. «Il devait aller à la mosquée pour la prière du vendredi. Mais, avant de s’y rendre, il est passé chez moi et m’a dit qu’il voulait du plaisir. Et quand on est entré dans sa voiture, il a exhibé ses parties intimes, je me suis exécutée. Je l’ai filmé au moment où il y était plongé. Mais, il n’était pas au courant. C’est après que je lui ai montré la vidéo. Il s’y ajoute que l’une de ces photos intimes, c’était dans sa voiture. Par la suite, il a même dit que son rêve le plus cher, c’est d’entretenir des rapports sexuels avec moi. On est resté en couple durant 8 ans sans coucher ensemble. En fait, je suis toujours vierge», a dit la dame domiciliée à Khar-Yalla. Et de poursuivre : «son frère a été déçu. Il avait confiance en lui. Parce qu’il m’a dit que El Hadji Aboubacar était une référence, leur imam. J’ai montré les images à sa femme car elle m’a insultée en me traitant de pute. On a rompu une première fois en 2018. Mais on a repris contact en tant qu’amis récemment», a livré Soda.
l’imam El Hadji Aboubacar Diallo : «Elle a diffusé les images de notre intimité. Elle me faisait chanter. Elle m’a humilié»
Appelé à la barre, l’imam El Hadji Aboubacar Diallo, vêtu d’une djellaba à l’audience, l’air abattu, est revenu sur les faits sans détour. «On était en couple. On est parti à plusieurs endroits huppés ensemble. J’ai tout fait pour elle. J’avais confiance en elle. Quand je lui racontais mes disputes avec ma femme, elle m’enregistrait. A cause d’elle, j’ai renvoyé deux chauffeurs. Elle a diffusé les images de notre intimité. Elle me faisait chanter. Elle m’a humilié. J’ai décidé de rompre, elle a refusé tant que je ne me plierais pas à ses désirs. Elle a montré ces images à mes petits-frères. Depuis deux ans, je souffre. Et le pire dans tout ça, elle a montré ces images à ma femme», a narré l’imam-prêcheur. Avant d’ajouter sur le mobile de la diffusion de ses images pornographiques : «elle voulait emporter de la nourriture à ses parents et j’ai refusé. De ce fait, elle a boudé. Et c’est la raison pour laquelle elle a divulgué ces images. Je veux qu’elle me laisse tranquille. Je lui réclame juste la clé Usb qu’elle m’a volée», a soutenu l’imam. Mais, la dame a dit qu’elle ne détenait pas ladite clé Usb.
Le procureur : «La partie civile donne une mauvaise image de l’Islam»
Le procureur, convaincu de la constance des faits, a requis 6 mois dont 1 mois ferme contre la prévenue. Dans ses réquisitions, le parquetier s’est un peu penché sur le sort qui sera réservé au prêcheur même s’il n’a pas voulu le juger sur sa moralité. En outre, il l’accuse d’avoir terni la religion islamique. «Je ne juge pas la partie civile mais que diraient les gens qu’il dirige à la prière quand ils sauront ses agissements ? La partie civile donne une mauvaise image de l’Islam», a rétorqué le ministère public. Mais, à la fin des débats, Marième Soda a été reconnue coupable et condamnée à 3 mois de prison assortis du sursis.
Fatou D. DIONE
LES ECHOS