Les activités d’orpaillage pratiquées à Kéniéba et à Kédougou, ont des effets néfastes sur l’avenir de l’affluent du fleuve Sénégal. La Falémé est aujourd’hui polluée avec l’usage de produits toxiques par les orpailleurs traditionnels. Dimanche 12 février 2023, le Collectif de veille et d’alerte de la Falémé a organisé une visite de terrain, pour permettre aux journalistes de constater la menace qui pèse sur les populations ainsi que sur les secteurs de l’agriculture, l’élevage et la pêche.
A Faboli, situé dans la commune de Bélé, département de Bakel, se trouve un périmètre maraîcher tenu par un certain Salif Diallo, expatrié de France, qui est rentré au bercail pour se lancer dans le maraîchage. Ici, tous les plants sont secs et pourtant, soutient Salif, chaque jour ils arrosent, mais se heurtent à une eau «polluée par les produits toxiques qu’utilisent les orpailleurs traditionnels », qui «impacte de manière négative sur le rendement».
M. Diallo explique : «Auparavant, avec 1/4 d’hectare, on arrivait à construire nos maisons et à nourrir nos familles. Mais aujourd’hui, avec 5 ha, on n’arrive même pas à gagner de quoi manger. Cette situation n’encourage pas les jeunes à rester chez eux. Un de mes fils est parti il y a quelques jours à Dakar, pour chercher du travail. Il m’a dit qu’il ne peut pas rester ici sans rien faire». C’est pourquoi Salif Diallo invite le président de la République à mettre fin à cette pratique qui tue l’activité économique.
«Il faut aller jusqu’à Kayes pour avoir du poisson»
À quelques kilomètres de là, c’est l’affluent du fleuve Sénégal qui se pointe. Là aussi, l’eau a complètement changé de couleur et, est devenue rouge à cause, sans doute, des produits toxiques tels que le mercure et la cyanure utilisés par les orpailleurs traditionnels, parmi lesquels des Chinois. Pourtant, sur place, des femmes prennent leur bain avec cette eau.
«Cette eau peut donner des maladies aux enfants et ces femmes en sont conscientes. Mais elles n’ont pas où trouver de l’eau pour faire leur linge. La sensibilisation n’y a rien fait», regrette Opa Guiro, fonctionnaire international à la retraite, qui coordonne le Comité de veille et d’alerte de la Falémé. Un pêcheur affirme qu’il n’y a plus de poissons à cause des activités d’orpaillage. «Beaucoup de personnes vont jusqu’à Kayes pour avoir du poisson», précise-t-on. «Les animaux qui s’abreuvent avec cette eau, en meurent quelques jours après», selon des témoignages recueillis sur place.
Les Présidents sénégalais, malien et guinéen interpellés
Face à cette menace sur l’économie locale et la psychose chez les populations, les plus hautes autorités du pays sont invitées à agir, en déployant sur le terrain, les forces de sécurité pour dégager tous les orpailleurs traditionnels. Car, Opa Guiro rappelle que c’est «la Falémé qui faisait jadis la fierté des populations». Il invite les Présidents sénégalais, malien et guinéen, à «unir leurs forces pour barrer la route à ces ennemis de l’environnement».
Bes Bi
A Faboli, situé dans la commune de Bélé, département de Bakel, se trouve un périmètre maraîcher tenu par un certain Salif Diallo, expatrié de France, qui est rentré au bercail pour se lancer dans le maraîchage. Ici, tous les plants sont secs et pourtant, soutient Salif, chaque jour ils arrosent, mais se heurtent à une eau «polluée par les produits toxiques qu’utilisent les orpailleurs traditionnels », qui «impacte de manière négative sur le rendement».
M. Diallo explique : «Auparavant, avec 1/4 d’hectare, on arrivait à construire nos maisons et à nourrir nos familles. Mais aujourd’hui, avec 5 ha, on n’arrive même pas à gagner de quoi manger. Cette situation n’encourage pas les jeunes à rester chez eux. Un de mes fils est parti il y a quelques jours à Dakar, pour chercher du travail. Il m’a dit qu’il ne peut pas rester ici sans rien faire». C’est pourquoi Salif Diallo invite le président de la République à mettre fin à cette pratique qui tue l’activité économique.
«Il faut aller jusqu’à Kayes pour avoir du poisson»
À quelques kilomètres de là, c’est l’affluent du fleuve Sénégal qui se pointe. Là aussi, l’eau a complètement changé de couleur et, est devenue rouge à cause, sans doute, des produits toxiques tels que le mercure et la cyanure utilisés par les orpailleurs traditionnels, parmi lesquels des Chinois. Pourtant, sur place, des femmes prennent leur bain avec cette eau.
«Cette eau peut donner des maladies aux enfants et ces femmes en sont conscientes. Mais elles n’ont pas où trouver de l’eau pour faire leur linge. La sensibilisation n’y a rien fait», regrette Opa Guiro, fonctionnaire international à la retraite, qui coordonne le Comité de veille et d’alerte de la Falémé. Un pêcheur affirme qu’il n’y a plus de poissons à cause des activités d’orpaillage. «Beaucoup de personnes vont jusqu’à Kayes pour avoir du poisson», précise-t-on. «Les animaux qui s’abreuvent avec cette eau, en meurent quelques jours après», selon des témoignages recueillis sur place.
Les Présidents sénégalais, malien et guinéen interpellés
Face à cette menace sur l’économie locale et la psychose chez les populations, les plus hautes autorités du pays sont invitées à agir, en déployant sur le terrain, les forces de sécurité pour dégager tous les orpailleurs traditionnels. Car, Opa Guiro rappelle que c’est «la Falémé qui faisait jadis la fierté des populations». Il invite les Présidents sénégalais, malien et guinéen, à «unir leurs forces pour barrer la route à ces ennemis de l’environnement».
Bes Bi