L’Etat qui avait pourtant réalisé beaucoup d’efforts dans le désenclavement de la Casamance, particulièrement Ziguinchor, replonge cette région dans les années d’enclavement qui étouffaient cette partie sud du pays. Une situation regrettable et catastrophique, déplore Birame Ndiaye, Président régional de l’UNACOIS-JAPPO, qui dresse les impacts négatifs de cette situation.
«Nous ne pouvons comprendre cette situation qui nous renvoie à la case départ, lorsque la région vivait un enclavement aigu, aujourd’hui, avec cette suspension maritime, terrestre et aérien. Nous avons tellement souffert pendant 40 ans que nous n’avons pas besoin de ce genre de situation, plus que catastrophique. Le manque à gagner est énorme en ce moment. A l’approche de la Tabaski, les commerçants qui achetaient leurs marchandises pour Ziguinchor comptaient sur le bateau pour acheminer leurs produits ; mais voilà qu’avec la suspension des rotations des navires, c’est un coup de massue sur ces opérateurs économiques qui ne savent plus à quel saint se vouer», se désole-t-il.
L’opérateur économique pense qu’il sera difficile d’estimer les pertes engendrées par ce blocus. «Ce sont des dizaines de milliards de francs CFA perdus, surtout en cette veille de fête. Ajouter à cela les désagréments sur le plan social, avec l’arrêt de la desserte aérienne. Des rendez-vous annulés ; les impacts sont innombrables», peste le président de la Commission Formation et Emploi à la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture (CCIAZ) de Ziguinchor, qui interpelle les autorités pour une solution urgente pour, dit-il, ne pas mettre encore cette région à genoux sur le plan économique.
Mariétou Tendeng, commerçante au marché Saint-Maure, ne cache pas sa colère teintée d’une grosse déception.
«Nous ne pouvons plus acheminer nos mangues vers Dakar, à cause de l’arrêt du bateau. Je ne comprends pas pourquoi ils ont pris cette décision, en cette période de campagne de mangues. Le bateau est notre seul moyen pour acheminer ces mangues ; voilà que nous sommes là avec nos mangues qui vont pourrir entre nos mains. Car, acheminer les mangues par voie terrestre, via des camions, est un gros risque vu la chaleur qu’il fait en ce moment», lance avec dépit cette dame, commerçante en détresse comme beaucoup de femmes qui vivent la même situation.
Blocus a cause de l’insécurité : une thèse qui prospère difficilement dans cette partie sud
Si des raisons sécuritaires sont avancées pour motiver ces décisions de suspensions, ils sont nombreux ces populations qui ne sont pas convaincues par celles-ci. «La région ne doit pas être isolée parce qu’il y a une situation politique qui règne. C’est dommage. Nous ne pouvons concevoir cela. Nous, en tant qu’acteurs de la société civile, nous ne pouvons l’accepter. C’est comme si, à la limite, il y a quelque chose qui se trame derrière. C’est comme si les gens avaient envie de nous asphyxier ? Nous sommes dans un pays où la liberté de circuler est un droit inaliénable ; alors, nous ne pouvons cautionner de telles décisions», s’insurge Madiadiop Sané, Coordonnateur du Mouvement Vision Citoyenne.
Officiellement, c’est pour des raisons sécuritaires que de telles décisions sont mises en branle depuis quelques semaines. Mais, beaucoup se demandent aujourd’hui si ce n’est pas surtout pour annihiler les velléités de déplacement de certains Ziguinchorois estampillés «manifestants» qui, d’après certaines autorités, utiliseraient le bateau Aline Sitoe Diatta et les bus Sénégal Dem Dikk comme moyens de déplacement pour débarquer dans la capitale sénégalaise et appuyer les manifestations. Une thèse qui prospère difficilement dans cette partie sud du pays.
«Aucun bus de Sénégal Dem Dikk n’a été saccagé ou brulé ici»
Alioune Badara Gueye, commerçant, se dit surpris. «S’ils ont décidé d’arrêter les bus Sénégal Dem Dikk, c’est pour autre chose ; mais pas pour des raisons sécuritaires car, à Ziguinchor comme dans les autres villages, il n’y a jamais eu de bus saccagé. Aucun bus Sénégal Dem Dikk n’a été brulé ici, contrairement à Dakar ou d’autres villes. Qu’ils nous disent autre chose, mais pas la sécurité des bus. Même dans les villages, le long de la Transgambienne, les manifestants arrêtent juste ces bus Sénégal Dem Dikk avant de les laisser partir», regrette ce commerçant au marché Grand-Dakar de Ziguinchor.
Le tourisme et les insulaires largement éprouvés par l’arrêt du bateau
Le tourisme accuse également un coup dur à cause de cette situation. Au Cap-Skiring, comme dans les autres cités touristiques comme Abéné, les activités sont au point mort. Les touristes qui privilégiaient le bateau, pour des découvertes, ne débarquent plus. Les populations, dans l’inquiétude, les réceptifs hôteliers sont presque vides. Le tourisme éprouvé déjà par les violentes manifestations qui ont secoué la région, la suspension des rotations sur le plan maritime et terrestre est venue achever un secteur déjà agonisant.
S’il y a certains qui sont également durement éprouvés par cet arrêt des rotations du bateau Aline Sitoé Diatta, ce sont les insulaires. Ils sont depuis dans l’impossibilité d’évacuer leurs productions qui pourrissent entre leurs mains. Aujourd’hui, ces suspensions de rotations par la mer, la terre, aux allures de blocus, isolent davantage une région qui, malheureusement, replonge dans l’enclavement. Pour combien de temps ? se demande-t-on dans cette région qui semble bien payer les frais, et lourdement d’ailleurs, d’une situation politico-judiciaire qui a secoué le pays.
Sudquotidiensn
«Nous ne pouvons comprendre cette situation qui nous renvoie à la case départ, lorsque la région vivait un enclavement aigu, aujourd’hui, avec cette suspension maritime, terrestre et aérien. Nous avons tellement souffert pendant 40 ans que nous n’avons pas besoin de ce genre de situation, plus que catastrophique. Le manque à gagner est énorme en ce moment. A l’approche de la Tabaski, les commerçants qui achetaient leurs marchandises pour Ziguinchor comptaient sur le bateau pour acheminer leurs produits ; mais voilà qu’avec la suspension des rotations des navires, c’est un coup de massue sur ces opérateurs économiques qui ne savent plus à quel saint se vouer», se désole-t-il.
L’opérateur économique pense qu’il sera difficile d’estimer les pertes engendrées par ce blocus. «Ce sont des dizaines de milliards de francs CFA perdus, surtout en cette veille de fête. Ajouter à cela les désagréments sur le plan social, avec l’arrêt de la desserte aérienne. Des rendez-vous annulés ; les impacts sont innombrables», peste le président de la Commission Formation et Emploi à la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture (CCIAZ) de Ziguinchor, qui interpelle les autorités pour une solution urgente pour, dit-il, ne pas mettre encore cette région à genoux sur le plan économique.
Mariétou Tendeng, commerçante au marché Saint-Maure, ne cache pas sa colère teintée d’une grosse déception.
«Nous ne pouvons plus acheminer nos mangues vers Dakar, à cause de l’arrêt du bateau. Je ne comprends pas pourquoi ils ont pris cette décision, en cette période de campagne de mangues. Le bateau est notre seul moyen pour acheminer ces mangues ; voilà que nous sommes là avec nos mangues qui vont pourrir entre nos mains. Car, acheminer les mangues par voie terrestre, via des camions, est un gros risque vu la chaleur qu’il fait en ce moment», lance avec dépit cette dame, commerçante en détresse comme beaucoup de femmes qui vivent la même situation.
Blocus a cause de l’insécurité : une thèse qui prospère difficilement dans cette partie sud
Si des raisons sécuritaires sont avancées pour motiver ces décisions de suspensions, ils sont nombreux ces populations qui ne sont pas convaincues par celles-ci. «La région ne doit pas être isolée parce qu’il y a une situation politique qui règne. C’est dommage. Nous ne pouvons concevoir cela. Nous, en tant qu’acteurs de la société civile, nous ne pouvons l’accepter. C’est comme si, à la limite, il y a quelque chose qui se trame derrière. C’est comme si les gens avaient envie de nous asphyxier ? Nous sommes dans un pays où la liberté de circuler est un droit inaliénable ; alors, nous ne pouvons cautionner de telles décisions», s’insurge Madiadiop Sané, Coordonnateur du Mouvement Vision Citoyenne.
Officiellement, c’est pour des raisons sécuritaires que de telles décisions sont mises en branle depuis quelques semaines. Mais, beaucoup se demandent aujourd’hui si ce n’est pas surtout pour annihiler les velléités de déplacement de certains Ziguinchorois estampillés «manifestants» qui, d’après certaines autorités, utiliseraient le bateau Aline Sitoe Diatta et les bus Sénégal Dem Dikk comme moyens de déplacement pour débarquer dans la capitale sénégalaise et appuyer les manifestations. Une thèse qui prospère difficilement dans cette partie sud du pays.
«Aucun bus de Sénégal Dem Dikk n’a été saccagé ou brulé ici»
Alioune Badara Gueye, commerçant, se dit surpris. «S’ils ont décidé d’arrêter les bus Sénégal Dem Dikk, c’est pour autre chose ; mais pas pour des raisons sécuritaires car, à Ziguinchor comme dans les autres villages, il n’y a jamais eu de bus saccagé. Aucun bus Sénégal Dem Dikk n’a été brulé ici, contrairement à Dakar ou d’autres villes. Qu’ils nous disent autre chose, mais pas la sécurité des bus. Même dans les villages, le long de la Transgambienne, les manifestants arrêtent juste ces bus Sénégal Dem Dikk avant de les laisser partir», regrette ce commerçant au marché Grand-Dakar de Ziguinchor.
Le tourisme et les insulaires largement éprouvés par l’arrêt du bateau
Le tourisme accuse également un coup dur à cause de cette situation. Au Cap-Skiring, comme dans les autres cités touristiques comme Abéné, les activités sont au point mort. Les touristes qui privilégiaient le bateau, pour des découvertes, ne débarquent plus. Les populations, dans l’inquiétude, les réceptifs hôteliers sont presque vides. Le tourisme éprouvé déjà par les violentes manifestations qui ont secoué la région, la suspension des rotations sur le plan maritime et terrestre est venue achever un secteur déjà agonisant.
S’il y a certains qui sont également durement éprouvés par cet arrêt des rotations du bateau Aline Sitoé Diatta, ce sont les insulaires. Ils sont depuis dans l’impossibilité d’évacuer leurs productions qui pourrissent entre leurs mains. Aujourd’hui, ces suspensions de rotations par la mer, la terre, aux allures de blocus, isolent davantage une région qui, malheureusement, replonge dans l’enclavement. Pour combien de temps ? se demande-t-on dans cette région qui semble bien payer les frais, et lourdement d’ailleurs, d’une situation politico-judiciaire qui a secoué le pays.
Sudquotidiensn