La date du 29 Juillet 2015 sera marquée d’une pierre noire dans les annales politiques du Sénégal. Les députés… du peuple, dans leur majorité mécanique, ont, une fois de plus, voté une proposition de loi inique portant modification du règlement intérieur de l’Assemblée Nationale, foulant au pied la liberté d’association du citoyen, pourtant consacrée par la charte fondamentale de notre nation.
En effet, la Constitution en son article 8 stipule que « la République du Sénégal garantit à tous les citoyens des libertés individuelles fondamentales (…) ». Parmi ces libertés, figure la liberté d’association qui, dans l’esprit du texte est un droit inaliénable. Si certains ne trouvent rien à redire sur le mandat du Président de l’Assemblée qui est ramené de un à cinq ans et sur l’application de la parité dans le bureau, force est de reconnaitre que les nouvelles dispositions sur la constitution d’un groupe parlementaire et les modalités d’appartenance à un groupe constituent la puanteur qui s’échappe de ce vote piégé. Dire qu’un député démissionnaire d’un groupe ne peut pas en intégrer un autre est un recul démocratique, une restriction de la liberté de l’élu, un musellement pour ne pas dire un emprisonnement… parlementaire.
Sans doute nos « honorables » députés ont-ils oublié qu’ils sont l’émanation du peuple, seul détenteur de la souveraineté. Ne savent-ils pas, qu’une fois dans l’hémicycle, ils doivent s’affranchir des calculs politiciens pour privilégier la volonté générale ? En votant cette loi du dixième, dont la finalité est de vassaliser l’institution parlementaire et d’emprisonner les libertés individuelles, certains députés viennent de se définir, une nouvelle fois, comme des sujets assujettis à celui qui ordonne. Refusant de s’émanciper et de porter les aspirations du peuple, ils acceptent le rapport hiérarchique que leur impose l’Exécutif. Conséquence, le Roi commande, les sujets obéissent. Normal quand on ne comprend pas que la sagesse et la vertu ont plus de prix que la vie elle-même.
Nos « honorables » députés, n’ont-ils pas compris que « du sujet émerge le citoyen, lorsque, libéré du despotisme des instincts individuels, l’homme fait passer son être pensant au dessus de son être animal, et, ne raisonnant plus seulement dans le cadre des besoins individuels, devient capable de prendre en charge le bien collectif. » Et prendre en charge le bien commun, c’est faire passer le bien de la communauté avant le sien propre, quitte à se sacrifier. C’est refuser de voter une loi personnalisée pour protéger une ambition personnelle. Car la société, fondée sur l’émergence de volontés libres, est l’association de ces volontés libres et cela personne ne doit et ne peut l’altérer. Pas même le Législateur.
Nos « honorables » députés doivent comprendre qu’ils ne sont pas constitués en troupeau. Que l’Assemblée nationale n’est pas une somme arithmétique d’individus, elle est une somme organique d’individus. Car contrairement à l’animal qui subit passivement, l’homme agent actif, dynamique participe aux débats pour l’émergence de valeurs sociales.
Par conséquent, les actions que chaque citoyen doit accomplir doivent être prescrites par la morale. Il est dommage que l’intérêt général du peuple soit confisqué par un groupe de députés pour servir des intérêts particuliers. Car, faut-il le rappeler, la confiscation de la volonté générale au profit d’un intérêt particulier est la formule de la tyrannie, d’un régime où tous se plient à l’arbitraire d’une puissance qui ne se soucie pas de légitimité, mais prend le masque du « monstre ».
Face à la démoralisation des esprits et l’affaiblissement des valeurs démocratiques de notre Assemblée, le peuple Souverain, le moment venu, reprendra sa voix pour rectifier encore une fois l’erreur. Si c’est cela la démocratie, paraphrasons le sage grec : la démocratie c’est la tyrannie du nombre au détriment du gouvernement de la sagesse.
Elhadji Ndiaye
Conseiller Municipal
à la commune de Grand Yoff
En effet, la Constitution en son article 8 stipule que « la République du Sénégal garantit à tous les citoyens des libertés individuelles fondamentales (…) ». Parmi ces libertés, figure la liberté d’association qui, dans l’esprit du texte est un droit inaliénable. Si certains ne trouvent rien à redire sur le mandat du Président de l’Assemblée qui est ramené de un à cinq ans et sur l’application de la parité dans le bureau, force est de reconnaitre que les nouvelles dispositions sur la constitution d’un groupe parlementaire et les modalités d’appartenance à un groupe constituent la puanteur qui s’échappe de ce vote piégé. Dire qu’un député démissionnaire d’un groupe ne peut pas en intégrer un autre est un recul démocratique, une restriction de la liberté de l’élu, un musellement pour ne pas dire un emprisonnement… parlementaire.
Sans doute nos « honorables » députés ont-ils oublié qu’ils sont l’émanation du peuple, seul détenteur de la souveraineté. Ne savent-ils pas, qu’une fois dans l’hémicycle, ils doivent s’affranchir des calculs politiciens pour privilégier la volonté générale ? En votant cette loi du dixième, dont la finalité est de vassaliser l’institution parlementaire et d’emprisonner les libertés individuelles, certains députés viennent de se définir, une nouvelle fois, comme des sujets assujettis à celui qui ordonne. Refusant de s’émanciper et de porter les aspirations du peuple, ils acceptent le rapport hiérarchique que leur impose l’Exécutif. Conséquence, le Roi commande, les sujets obéissent. Normal quand on ne comprend pas que la sagesse et la vertu ont plus de prix que la vie elle-même.
Nos « honorables » députés, n’ont-ils pas compris que « du sujet émerge le citoyen, lorsque, libéré du despotisme des instincts individuels, l’homme fait passer son être pensant au dessus de son être animal, et, ne raisonnant plus seulement dans le cadre des besoins individuels, devient capable de prendre en charge le bien collectif. » Et prendre en charge le bien commun, c’est faire passer le bien de la communauté avant le sien propre, quitte à se sacrifier. C’est refuser de voter une loi personnalisée pour protéger une ambition personnelle. Car la société, fondée sur l’émergence de volontés libres, est l’association de ces volontés libres et cela personne ne doit et ne peut l’altérer. Pas même le Législateur.
Nos « honorables » députés doivent comprendre qu’ils ne sont pas constitués en troupeau. Que l’Assemblée nationale n’est pas une somme arithmétique d’individus, elle est une somme organique d’individus. Car contrairement à l’animal qui subit passivement, l’homme agent actif, dynamique participe aux débats pour l’émergence de valeurs sociales.
Par conséquent, les actions que chaque citoyen doit accomplir doivent être prescrites par la morale. Il est dommage que l’intérêt général du peuple soit confisqué par un groupe de députés pour servir des intérêts particuliers. Car, faut-il le rappeler, la confiscation de la volonté générale au profit d’un intérêt particulier est la formule de la tyrannie, d’un régime où tous se plient à l’arbitraire d’une puissance qui ne se soucie pas de légitimité, mais prend le masque du « monstre ».
Face à la démoralisation des esprits et l’affaiblissement des valeurs démocratiques de notre Assemblée, le peuple Souverain, le moment venu, reprendra sa voix pour rectifier encore une fois l’erreur. Si c’est cela la démocratie, paraphrasons le sage grec : la démocratie c’est la tyrannie du nombre au détriment du gouvernement de la sagesse.
Elhadji Ndiaye
Conseiller Municipal
à la commune de Grand Yoff