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Suite à une longue maladie, le fondateur de la Compagnie Sahélienne Sénégalaise (CSE) a tiré sa révérence mercredi dernier, à l’hôpital Américain de Paris (France) à l’âge de 83 ans. A Golf Sud (Guédiawaye) comme à côté de Libérté VI, les habitants


Rédigé le Samedi 26 Août 2017 à 15:59 | Lu 60 fois | 0 commentaire(s)




Suite à une longue maladie, le fondateur de la Compagnie Sahélienne Sénégalaise (CSE) a tiré sa révérence mercredi dernier, à  l’hôpital Américain de Paris (France) à l’âge de 83 ans. A Golf Sud (Guédiawaye) comme à côté de Libérté VI, les habitants
Le Sénégal s’est réveillé ce mercredi dans la tristesse suite à la mort de l’un de ses fils, Aliou Sadio Sow. Le bâtisseur, fondateur de la Compagnie Sahélienne des Entreprises (CSE), spécialiste du BTP (Bâtiment et Travaux Publics), a construit plusieurs infrastructures au Sénégal, au Mali, au Burkina Faso, en Sierra Léone et au Libéria. 

Parti de rien, Aliou Sow est devenu le pionner du bâtiment en Afrique de l’Ouest. Comme en témoigne la plupart des Sénégalais. Le Président MackySall a souligné que le Sénégal vient de perdre une figure emblématique, un exemple que beaucoup de jeunes doivent suivre. 

Les habitantsde la cité qui porte son nom, sont bien placés pour en parler. Située au niveau de Liberté 6, cette cité a été construite par le milliardaire sénégalais pour ses travailleurs. Son slogan à l’époque : «Un travailleur, un toit ». 

Le quartier est dépeuplé, surtout après une forte pluie qui s’est abattue à Dakar, le jeudi. Imam Ababacar Sylla se dit attristé par cette nouvelle. «Aliou Sow était un homme exemplaire, généreux, qui faisait des bonnes choses dans la discrétion Â», témoigne-t-il. 

« Cette entreprise, je l’ai bâtie seul puisque je croyais en moi et en mes compétences » 

Ancien collaborateur du défunt, Antou Guèye Samba décrit un homme discret,humble et travailleur. « Il était infatigable s’il s’agissait de transmettre du savoir à ses employés. Il aimait partageait le savoir ou te guider dans le bon chemin Â», déclare cet habitant avant de revenir sur les leçons de vie du père de Yérim : « il nous disait toujours ceci : ‘’dans la vie il n’y a que de la persévérance. Tout ce que j’ai obtenu dans ma vie, c’est par la sueur de mon front. Cette entreprise, je l’ai bâtie seul puisque je croyais en moi et en mes compétences. Donc, je vous dis la même chose : croyez en vous et travaillez. Le reste, Dieu veillera. Comme on dit souvent, la réussite est au bout de l’effort. Donc, mettez-vous au travail’’.   

Comme on le dit souvent dans la tradition sénégalaise, on clame la bonté de la personne si c’est la famille qui l’a dit. Saly Diary Sow, sa sÅ“ur, ne dit pas le contraire. Surprise par sa disparition, elle affirme de la grandeur de l’homme : « nous prions que le Tout-Puissant Allah l’accueille dans Son paradis céleste.Il nous a tout donné, cette maison que j’habite avec mes enfants, notamment. Quand un membre de ma famille tombe malade, il prenait en charge les frais médicaux. Tout cela, dans la discrétion. Â» 

Le décor est tout autre à Guédiawaye (Golf Sud), dans l’autre cité Aliou Sow. Un site en plein chantier. A l’entrée, on y croise quelques habitants qui s’apprêtaient à aller à la prière du vendredi, communément appelée Al Jumma. 

De l’autre côté, des enfants jouent au football sous une chaleur infernale. Interpellé sur le décès du patron de la CSE, Abdou Diop, boubou bleu, natte et chapelet à la main et du chapelet, soutient : « A vrai dire, je ne l’ai pas beaucoup fréquenté parce que je ne travaille pas dans son entreprise. Mais j’habite dans cette cité depuis quelques mois et je l’ai vu à deux reprises. La première fois, il était venu s’enquérir de la situation des résidents, voir si nous n’avons pas de problèmes depuis l’installation. Et la deuxième fois, c’était pour voir l’évolution des chantiers. C’est homme au grand cÅ“ur, un travailleur puisqu’à son âge, il se déplaçait pour voir de ses propres yeux, l’évolution de ses chantiers. Â» 

Trouvée dans sa maison, un éventail à la main, Mme Guèye dit qu’elle n’a pas connu feu Aliou Sow. Néanmoins, elle reste attristée par sa mort. « Je ne connais pas l’homme mais j’ai vu ses bonnes actions envers les pauvres. L’année dernière, à l’approche du mois de ramadan, il avait doté chaque famille de la cité, de denrées Â», raconte la dame. 

Les maisons de la cité Aliou Sow Liberté VI ont été offertes aux travailleurs après deux mois de payement, contrairement à celles de Golf Sud. La cité Aliou Sow Liberté VI a été érigée pour les travailleurs de la CSE dans le cadre d’une coopérative d’habitat. Le milliardaire sénégalais avait finalement décidé d’offrir les maisons à ces collaborateurs. 

Boubacar Sow, son neveu, explique : « il y a 160 maisons dans cette cité mais la majorité a été offerte aux propriétaires. Chacune d’entre elles vaut plusde 30 millions FCfa. En somme, il a injecté dans cette cité plus de 2 milliards. Ce n’est pas facile à faire, si on n’estpasun homme au grand cÅ“ur comme mon oncle Aliou Sadio Sow. Â» 

L’imam du quartier de la cité Aliou Sow de Lberté 6, rapporte qu’au tout début, Aliou Sow leur avait dit que ces maisons seront commercialisées. Mais deux mois après, il est venu leur faire une surprise, en leur disant que les toits sont à leur disposition gratuitement. « Ce jour-là, c’était une grande fête au sein de la cité, les gens n’en croyaient pas leurs oreilles. C’était émouvant, je vous jure Â», se souvient M. Sylla. 

Ici, la grandeur de cet homme est le maitre-mot. Sous le couvert de l’anonymat, cet agentde la CSE et habitant de cité d’Aliou Sow de Guédiawaye, précise que les travailleurs ont acheté ces maisons sous forme de coopérative d’habitat. « Ces maisons ne sont pas offertes aux travailleurs. Jusqu’à présent, on est en train de payer, contrairement à celles qui se trouvent à Liberté VI Â», dit-il. 

Aliou Sow était aussi engagé dans la construction de mosquées. « Il a mis 315 millions de francs CFA pour celle du quartier. Depuis le début des travaux, il ne cessaitde dire aux travailleurs d’accélérer la cadence comme s’il savait que sa mission dans ce bas monde était sur le point de terminer. Â» 

Il a vu juste.Il s’en est allé, laissant un riche héritage aux Sénégalais, à ses enfants. A charge pour ces derniers d’être à la hauteur du défi. 



Ndèye Rama Cissé 


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