Le bilan de l’épidémie de 2014-2015 a été extrêmement lourd en Afrique de l’ouest et central. En effet, 28.646 cas ont été confirmés et 11.308 patients sont décédés au Libéria, en Sierra Léone et en Guinée.
Au-delà des pertes humaines, les conséquences d’ordre social, économique, sanitaire et politique sont aussi importantes. « Pour de nombreuses personnes qui ont survécu à cette maladie, la réinsertion sociale a été difficile, au sein de leur communauté, elles sont perçues comme des personnes qui apportent la mort.
Pour éviter cela, les acteurs de la ripostent accompagnaient ces gens guéris chez-eux tout en leur délivrant un certificat de guérison », a déclaré Bertrand Taverne, Chargé de recherche, anthropologue, médecin à l’IRD.
Face à cela, beaucoup se sont engagés dans la réponse, allant des pays concernés aux pays craignant d’être touchés, en passant par les différentes entités des Nations-Unies et les acteurs de la société civile, dont un bon nombre d’ONG, telles que MSF.
Pour la seule année 2014, MSF a ainsi investi plus de 59 millions d’euros dans sa réponse et permis la guérison de 2.329 patients traités pour Ebola, dans les différents pays. Au-delà des trois pays à l’épicentre de l’épidémie, les autres pays ouest-africains ont été touchés. Le Mali et le Nigéria ont eu à gérer des flambées épidémiques de moindre ampleur.
Le Sénégal a lui aussi été touché avec la survenue d’un cas en août 2014, qu’il a su gérer, grâce à la présence d’un certain nombre d’acteurs et à la prise immédiate des principales mesures de santé publique, de communication ou de sécurité.
Et, cette épisode survenue au Congo, au mois de mai 2017, avec cinq cas confirmés, trois probables et quatre décès, montre, si besoin en était, la nécessité de se préparer en prévision de la résurgence d'une épidémie de même nature, susceptible de se transformer en catastrophe humanitaire comme l’a montré l’exemple ouest-africain, dans une configuration tout à fait différente.
Pour Médecins Sans Frontières, il est essentiel de tirer les leçons des expériences passées. Plusieurs initiatives ont été lancées dans ce sens par l’organisation, et notamment la publication d’un ouvrage collectif, intitulé « La politique de la peur : MSF et l’épidémie d’Ébola » dirigé par Michiel Hoffman et Sokhieng Au.
Dans cet ouvrage, co-écrit à la fois par des membres des équipes MSF et des experts extérieurs à l’organisation, venus de différentes disciplines des sciences sociales et médicales, les auteurs affirment que la réponse à l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest de 2014-2015, a été davantage dirigée par la peur, que par des préoccupations médicales.
Au cœur de cette réflexion collective réside notamment, l’idée selon laquelle les patients et les soins n’ont pas suffisamment été mis au centre de la réponse, la sécurité et le confinement étant devenus la préoccupation première des gouvernements et des organisations soutenant la réponse, en lieu et place du principe de solidarité.
Cet ouvrage revient sur la date du décembre 2013 en Guinée, où un petit garçon succombe à une maladie non diagnostiquée. Ce décès mystérieux marque le début d’une épidémie d’Ebola de deux ans, qui va faire trembler le monde et menacer nombre de pays, riches et pauvres confondus.
« L’objectif de ce livre n’est pas de définir ce qui est bien ou mal, mais de nous donner les moyens de faire face aux défis et contraintes posés par des dispositifs de réponse épidémique qui demandent souvent des arbitrages entre des options imparfaites dans une situation inextricable.
Certains proposent des réponses, quand d’autres offrent seulement plus de questions sur une épidémie universellement définie par son caractère sans précédent », explique M. Hoffman.
« Je devais gérer ma peur face à cette épidémie, celle de ma famille qui m’a rejoint quelques mois en Guinée, et celle des gens qui perçoivent l’Ébola comme la maladie qui tue, la peur que l’on ressent face à cette épidémie perçue comme la maladie du sang, je connais», ajoutera Jérôme Mouton, chef de mission de Médecins sans frontières pour l’épidémie Ebola en Guinée (2014-2015).
fanta DIALLO BA
Au-delà des pertes humaines, les conséquences d’ordre social, économique, sanitaire et politique sont aussi importantes. « Pour de nombreuses personnes qui ont survécu à cette maladie, la réinsertion sociale a été difficile, au sein de leur communauté, elles sont perçues comme des personnes qui apportent la mort.
Pour éviter cela, les acteurs de la ripostent accompagnaient ces gens guéris chez-eux tout en leur délivrant un certificat de guérison », a déclaré Bertrand Taverne, Chargé de recherche, anthropologue, médecin à l’IRD.
Face à cela, beaucoup se sont engagés dans la réponse, allant des pays concernés aux pays craignant d’être touchés, en passant par les différentes entités des Nations-Unies et les acteurs de la société civile, dont un bon nombre d’ONG, telles que MSF.
Pour la seule année 2014, MSF a ainsi investi plus de 59 millions d’euros dans sa réponse et permis la guérison de 2.329 patients traités pour Ebola, dans les différents pays. Au-delà des trois pays à l’épicentre de l’épidémie, les autres pays ouest-africains ont été touchés. Le Mali et le Nigéria ont eu à gérer des flambées épidémiques de moindre ampleur.
Le Sénégal a lui aussi été touché avec la survenue d’un cas en août 2014, qu’il a su gérer, grâce à la présence d’un certain nombre d’acteurs et à la prise immédiate des principales mesures de santé publique, de communication ou de sécurité.
Et, cette épisode survenue au Congo, au mois de mai 2017, avec cinq cas confirmés, trois probables et quatre décès, montre, si besoin en était, la nécessité de se préparer en prévision de la résurgence d'une épidémie de même nature, susceptible de se transformer en catastrophe humanitaire comme l’a montré l’exemple ouest-africain, dans une configuration tout à fait différente.
Pour Médecins Sans Frontières, il est essentiel de tirer les leçons des expériences passées. Plusieurs initiatives ont été lancées dans ce sens par l’organisation, et notamment la publication d’un ouvrage collectif, intitulé « La politique de la peur : MSF et l’épidémie d’Ébola » dirigé par Michiel Hoffman et Sokhieng Au.
Dans cet ouvrage, co-écrit à la fois par des membres des équipes MSF et des experts extérieurs à l’organisation, venus de différentes disciplines des sciences sociales et médicales, les auteurs affirment que la réponse à l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest de 2014-2015, a été davantage dirigée par la peur, que par des préoccupations médicales.
Au cœur de cette réflexion collective réside notamment, l’idée selon laquelle les patients et les soins n’ont pas suffisamment été mis au centre de la réponse, la sécurité et le confinement étant devenus la préoccupation première des gouvernements et des organisations soutenant la réponse, en lieu et place du principe de solidarité.
Cet ouvrage revient sur la date du décembre 2013 en Guinée, où un petit garçon succombe à une maladie non diagnostiquée. Ce décès mystérieux marque le début d’une épidémie d’Ebola de deux ans, qui va faire trembler le monde et menacer nombre de pays, riches et pauvres confondus.
« L’objectif de ce livre n’est pas de définir ce qui est bien ou mal, mais de nous donner les moyens de faire face aux défis et contraintes posés par des dispositifs de réponse épidémique qui demandent souvent des arbitrages entre des options imparfaites dans une situation inextricable.
Certains proposent des réponses, quand d’autres offrent seulement plus de questions sur une épidémie universellement définie par son caractère sans précédent », explique M. Hoffman.
« Je devais gérer ma peur face à cette épidémie, celle de ma famille qui m’a rejoint quelques mois en Guinée, et celle des gens qui perçoivent l’Ébola comme la maladie qui tue, la peur que l’on ressent face à cette épidémie perçue comme la maladie du sang, je connais», ajoutera Jérôme Mouton, chef de mission de Médecins sans frontières pour l’épidémie Ebola en Guinée (2014-2015).
fanta DIALLO BA